Établie depuis 2017, la Fabrique Mobile a mis en place ce « fab lab », le nom officiel pour ce genre de lieu de réalisation expérimentale, en 2019. Situé au pavillon Gabrielle-Roy du Cégep de l’Outaouais, cet espace permet de stocker des équipements et machines de fabrication numérique
L’objectif d’un « fab lab » reste simple. Il s’agit de « démocratiser » les technologies offertes dans les laboratoires, tout en les rendant accessibles. « Ce n’est pas tout le monde qui peut se payer ce genre d’équipement-là, donc de pouvoir y accéder facilement et à faible coût, c’est ce qui est intéressant », explique le directeur général de l’organisme à but non lucratif en poste depuis avril 2020, Mathieu Nerbonne Lachaine.
« L’idée c’est de pouvoir rapidement reproduire des objets physiquement sans avoir besoin de passer par des méthodes plus traditionnelles et manuelles. Ça ouvre un peu la porte à monsieur et madame tout le monde de venir fabriquer un objet rapidement », ajoute-t-il.
Un « fab lab » doit être homologué et régi au niveau international par le Massachusetts Institute of Technology ( MIT ), précise M. Nerbonne Lachaine, ce qui oblige tous les « fab labs » à avoir un certain nombre d’équipements.
La pandémie frappe
Les affaires de la Fabrique mobile roulent rondement depuis 2019, avant d’être freinées par la pandémie de la COVID-19. Comme d’autres, cette pause aura forcé les dirigeants de la Fabrique à se réinventer afin de demeurer en opération.
« On fabriquait des visières et on a fabriqué aussi des attache-masques pour le personnel des établissements de soins de santé dans la région. Le matériel était donné à ceux qui en avaient besoin », explique M. Nerbonne Lachaine.
« C’est une preuve que malgré le ralentissement des chaînes d’approvisionnement, nous sommes aptes de subvenir à nos besoins, peut-être à un coût plus élevé, mais on est capable de se débrouiller pour créer du matériel et de s’adapter à différentes situations ».
Et tout ceci est notamment dû au « partage des connaissances » offert par le réseau des « Fab labs » , croit M. Nerbonne Lachaine.
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Dans un second temps, l’organisme a offert aux usagers de pouvoir faire l’impression, entre autres, de fichiers, puisque les locaux du « fab lab » n’étaient pas accessibles pendant près d’un an.
« On faisait soit l’impression ou la découpe, puis les gens passaient le chercher à la porte. On a fonctionné comme ça pendant un bout de temps, mentionne le directeur général. Depuis qu’on a recommencé, notre premier public, ce sont les étudiants du cégep, en raison de la proximité avec le cégep de l’Outaouais ».
Le premier atelier depuis le début de la pandémie s’est tenu le mercredi 27 avril dernier. « C’est motivant pour l’équipe de pouvoir recommencer à voir des gens, en vrai, ça donne vraiment un bon coup de motivation », pense M. Nerbonne Lachaine.
Il s’agit d’un atelier d’une durée de trois heures qui rassemble une douzaine de personnes.
« On aimerait progresser. Si la demande se poursuit, on veut essayer d’en offrir de façon hebdomadaire », poursuit le passionné des sciences et de l’ingénierie.
Consolidation de la Fabrique
Interrogé par Le Droit AFFAIRES à savoir si l’organisme planchait sur des plans d’expansion, M. Nerbonne Lachaine estime qu’un « fab lab, c’est suffisant pour nous à ce moment-ci. On mise vraiment plus sur notre atelier, l’animation et la formation. On voit qu’il y a beaucoup d’entreprises, de personnes de la région qui veulent utiliser ces outils-là et qui recherchent ce genre de formation. »
En plus du « fab lab », accessible à tous, le directeur général de la Fabrique mobile mentionne qu’il existe également un volet professionnel, le « pro lab », afin de réaliser des travaux d’ingénierie ou de design industriel.
Les clients, dans ce cas-ci, sont davantages des manufacturiers et des petites et moyennes entreprises de l’Outaouais.
« Ce qui nous distingue pour le moment, c’est que contrairement à la compétition, qui se retrouve plus à Montréal et dans d’autres grands centres, on offre un service beaucoup plus rapide justement parce qu’on est plus près des entreprises régionales », croit M. Nerbonne Lachaine.