Dévoilé mardi, le tableau de bord du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) sera mis à jour tous les mardis. Le gouvernement précise que divers indicateurs seront cependant mis à jour seulement une fois par mois, en fonction de la disponibilité des données.
Les citoyens pourront consulter, grâce à cet outil, plusieurs statistiques sur l'état du réseau de la santé de la province, mais aussi de chaque région. «Éventuellement, ces indicateurs seront publiés par établissement et par installation», a fait savoir le MSSS.
L'Outaouais par rapport au reste du Québec
À l'heure actuelle, la consultation des données par région ne permet toutefois pas d'obtenir la comparaison automatique avec la moyenne provinciale. Il n'est pas non plus possible de savoir à quel rang se trouve une région par rapport à une autre. En effectuant l'exercice à la main, le retard accumulé en Outaouais est perceptible à bien des égards.
C'est entre autres le cas dans les urgences. En Outaouais, la durée moyenne de séjour sur civière atteint plus de 19 heures, comparativement à environ 17 heures et demie pour l'ensemble du Québec. Le taux de séjours sur civière à l'urgence de plus de 24 heures est lui aussi plus élevé dans la région que ce qui est observé à l'échelle provinciale.
Pour d'autres indicateurs, on peut constater que la proportion de patients en attente qui viennent de l'Outaouais dépasse le poids démographique de la région. C'est notamment le cas pour le nombre de patients en attente d'une chirurgie depuis plus d'un an. L'Outaouais compte 11,1% de tous les patients québécois qui attendent depuis plus de 12 mois de passer sous le bistouri, alors que la région représente environ 4,7% de la population de la province.
En matière de protection de la jeunesse, l'attente moyenne pour une évaluation s'élève à 44 jours en Outaouais, comparativement à 28 jours pour l'ensemble du Québec.
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Évolution
Le tableau de bord permet aussi de voir l'évolution des données dans le temps. On y voit par exemple qu'en janvier 2018, l'Outaouais comptait quelque 18 250 patients en attente au guichet d'accès à un médecin de famille. Ce nombre a pratiquement doublé – la hausse est de 99% – pour atteindre 36 326 en mars dernier.
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«La transparence, c'est primordial», dit Lacombe
Interpellé à ce sujet mardi en marge d'une annonce à Gatineau, le ministre responsable de l'Outaouais, Mathieu Lacombe, n'avait pas encore eu le temps de prendre connaissance des données régionales affichées sur le tableau de bord. Il assure toutefois que même si le portrait régional est moins beau ce celui observé à l'échelle provinciale, la transparence était de mise.
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«Je vais laisser les Québécois juger eux-mêmes et tirer les conclusions qu'ils voudront tirer de notre initiative, a-t-il mentionné. Par contre, ce que je peux vous dire, c'est que pour nous, la transparence, c'est primordial. Je suis tout à faire d'accord avec mon collègue [ministre de la Santé] Christian Dubé qu'il faut être en mesure de présenter les données même si elles ne sont pas à notre avantage. Il faut être capable de dire aux Québécois voici d'où on part pour être capable de leur dire voici où est-ce qu'on s'en va et, au fur et à mesure, l'amélioration qu'on connaît.»
M. Lacombe a indiqué qu'«en coulisses», on lui a déjà demandé si c'était une bonne stratégie, pour son gouvernement, de financer les travaux de l'Observatoire du développement de l'Outaouais, qui vont «probablement démontrer qu'on traîne de la patte face aux autres régions du Québec». «Oui, c'est important de le faire, insiste-t-il. Comme ministre, je vais défendre ça, parce qu'il faut qu'on soit capable de mesurer ces choses-là.»