{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fac876f8a-cdb4-47e9-a4d7-a1a13158c619.jpg&width=1024&stripmeta=true","description":{},"imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fac876f8a-cdb4-47e9-a4d7-a1a13158c619.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"À vous la parole","source":"Le Droit"}],"channel":"À vous la parole ","chapters":[{"contents":[{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4a40b0a5-08e9-4134-9b33-5fe43b553a49.jpg&width=1024&stripmeta=true","description":{},"imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fc93ae4b4-7b20-47d3-9fda-df30ca44e940.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Benoit Sabourin","source":"Le Droit","twitter":"benski06"}],"channel":"Affaires","chapters":[{"position":1,"text":{"fr":"

Ils étaient plusieurs clients fidèles à se rendre au Marché de l’Outaouais, au Dépanneur Rapido d’Aylmer ou au Tigre Géant de Shawville, depuis 2014, pour se procurer des saucisses, des côtelettes ou encore du jambon fumé de la Ferme La Paysannerie. L’entreprise d’Isabelle Lajoie et Marc Begeron, située à Bristol, dans le Pontiac, écoule présentement son inventaire de produits de cochons et de sanglochons qui ont été abattus l’été dernier. La ferme familiale concentre maintenant ses activités sur la production de boeuf, de volaille, d’oeufs, de sirop d’érable et de champignons.

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Le couple, qui fait de la vente au consommateur en circuit court, a pris la décision, l’an dernier, de cesser sa production primaire. La ferme de Bristol transportait entre 80 et 100 cochons et sanglochons – un croisement entre cochon et sanglier – à l’Abattoir Bouwman, à Thurso, la seule installation de l’Outaouais qui détient un permis pour l’abattage d’espèces porcines.

"},"type":"paragraph"},{"position":3,"text":{"fr":"

L’Abattoir Bouwman a pris une décision d’affaire, au début 2021, de cesser de prendre le porc.

"},"type":"paragraph"},{"position":4,"text":{"fr":"

L’entreprise a ensuite changé de mains à l’été dernier et le cochon a été réintégré dans les opérations d’abattage, mais il est devenu très difficile pour les petits producteurs porcins de l’Outaouais de trouver des disponibilités pour des plages horaires, avance M^me Lajoie. Quant à l’abattoir Les Viandes du Pontiac, située à Shawville, sa certification halal fait en sorte que les cochons n’y sont pas admis.

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

L’Abattoir Charron, à Saint-André-Avellin, concentre pour sa part ses activités dans l’abattage de volailles, de lapins, de faisans, de pintades, de cailles et de canards.

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

Des choix difficiles

«Les abattoirs sont surchargés. Les demandes ont augmenté pour tout le monde au niveau local et les abattoirs ont dû faire une sélection selon ce qui est le plus profitables pour eux. Peu importe leurs raisons, eux aussi ont des choix commerciaux à faire. [...] Quand tu vis avec des petits producteurs comme nous qui ne possèdent pas de bâtiments chauffés, toutes les naissances se font au printemps. Les cochons sont engraissés à l’année au pâturage, avec du grain, mais après, ils sont tous prêts à l’automne. C’est une croissance d’environ six à huit mois pour un cochon. Si on nous dit qu’on ne peut pas prendre de cochons à l’automne à l’abattoir, on fait quoi?», lance Isabelle Lajoie.

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

Face au dilemme logistique, les propriétaires de la Ferme La Paysannerie ont décidé de réorienter leur plan d’affaires.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE DROIT, PATRICK WOODBURY"},"position":8,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fcb64c128-974c-4081-8ac7-88963ddcf162.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":9,"text":{"fr":"

«Il n’y a pas d’autres places dans la région où on peut aller. On devait envoyer nos cochons à Saint-Lin ou à Marieville, qui est à 400 kilomètres d’ici. Quand on réfléchit à la logistique, au stress animal, au coût du transport, à la réfrigération durant la période estivale, la marge de profit qu’on pouvait faire sur un cochon, on venait de la perdre. C’était un investissement qui était trop long à rembourser. Nous n’étions pas prêts à franchir cette étape-là. Déjà qu’on vend notre viande plus chère qu’en épicerie, nous ne voulions pas charger des frais supplémentaires à nos consommateurs», explique M^me Lajoie.

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

Choisir d’investir

Charles Rainville et France L’Allier sont les propriétaires du Pontiçois, une ferme basée également à Bristol qui fait dans «l’agriculture à l’échelle humaine» depuis ses débuts en 2017.

"},"type":"paragraph"},{"position":11,"text":{"fr":"

Les deux agriculteurs se sont aussi retrouvés face à un mur, en 2020. Ils ne pouvaient plus envoyer leurs cochons à l’Abattoir Bouwman.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Charles Rainville"},"position":12,"text":{"fr":"

On a fait le choix d’aller à l’abattoir de Marieville parce que nous étions dans les débuts de notre ferme et qu’on n’avait pas de plan B.

"},"type":"quote"},{"position":13,"text":{"fr":"

Cette décision n’est pas sans impact pour la petite entreprise qui a dû débourser des milliers de dollars d’investissements. M. Rainville et sa conjointe ont par exemple dû acheter une plus grosse remorque pour le bétail, un camion usagé, un congélateur...

"},"type":"paragraph"},{"position":14,"text":{"fr":"

C’est sans compter les frais d’essence pour transporter les cochons et les vaches. Le dernier transport d’animaux, à la mi-avril, a coûté 250$ à l’entreprise qui doit consacrer plus de 100 heures sur la route annuellement pour acheminer ses bêtes à destination, en Montérégie, selon M. Rainville.

"},"type":"paragraph"},{"position":15,"text":{"fr":"

«À Thurso, nous amenions quelques cochons ici et là. Comme aller à Marieville, ça prend 10 heures de ta vie chaque fois, tu es aussi bien d’amener plus d’animaux. On a fait l’acquisition de truies pour produire plus. [...] Le plus gros problème, c’est la qualité de ce qu’on reçoit. Quand tu reçois des produits et que c’est ‘‘scrap’’, tu ne peux pas retourner les choses à Marieville, parce que c’est à quatre heures de route. Tu dois vendre tes kilos de saucisses à rabais. C’est ça notre réalité parce que nous n’avons pas de plan B dans la région», raconte M. Rainville.

"},"type":"paragraph"},{"position":16,"text":{"fr":"

Revoir le modèle

Selon Isabelle Lajoie, le modèle des abattoirs qui sont en place dans la région doit être revu.

"},"type":"paragraph"},{"position":17,"text":{"fr":"

Autrement, ce sont tous les petits éleveurs porcins de l’Outaouais qui pourraient éventuellement disparaître, car c’est cette production qui est la plus menacée par la conjoncture actuelle. Selon les données de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles de l’Outaouais-Laurentides, on retrouve 26 producteurs porcins dans la région, en ce moment.

"},"type":"paragraph"},{"position":18,"text":{"fr":"

«On fait la promotion de l’achat local, mais le système n’est peut-être pas prêt à prendre la croissance qu’on veut aller chercher. Il faut réagir quelque part. La COVID a amené beaucoup de demandes, mais ç’a bloqué quelque part et on ne peut plus fournir au niveau du processus. J’ai beau vouloir augmenter ma production, si l’abattoir ne veut pas découper, je fais quoi?» se demande la fermière.

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La firme Forest Lavoie Conseil a été mandatée pour réaliser un portrait-diagnostic sur les services d’abattage dans les deux régions limitrophes de l’Outaouais et des Laurentides. L’analyse est financée par l’Entente sectorielle de développement bioalimentaire de l’Outaouais, dont le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides sont partenaires, tout comme le Carrefour bioalimentaire Laurentides. Les résultats de cette étude devraient être connus au plus tard dans les mois à venir, nous dit-on au MAPAQ.

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Plus compliquer avec le bovin

Entre-temps, est-ce que le projet pilote mis de l’avant par Québec, à la mi-avril, afin de permettre l’abattage de volailles directement à la ferme et de faciliter le transit de la ferme à l’assiette, pourrait s’appliquer pour le porc ou d’autres types d’espèces d’animaux? Stéphane Alary demeure peu convaincu quant à cette avenue potentielle de solution.

"},"type":"paragraph"},{"position":3,"text":{"fr":"

«L’abattoir mobile, ça peut fonctionner avec la volaille, mais quand tu arrives avec de grosses carcasses comme le bovin, le porc ou le bison, ça devient plus compliquer. Ça prend de la réfrigération tout de suite. Il y a un diagnostic qui doit être fait, mais il faut que des choses soient mises en place assez rapidement parce qu’on perd des producteurs au détriment des consommateurs locaux», lance le président de l’UPA Outaouais-Laurentides.

"},"type":"paragraph"},{"position":4,"text":{"fr":"

M. Alary reconnaît que les autorités n’étaient pas prêtes à faire face à la déferlante de demande pour la nourriture locale qui accompagne la crise sanitaire depuis deux ans.

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

«Ça fait longtemps qu’on parle de manger local à l’UPA. Avec la pandémie, il y a eu un boom et le gouvernement n’était pas prêt à ficeler les boucles. Il y a eu beaucoup d’aide dans le végétal depuis plusieurs années, mais je pense que le diagnostic va permettre d’aider à comprendre l’enjeu des abattoirs dans la région», dit-il.

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

Manque d’effectifs

Selon lui, il y a toute la question de la réglementation qui doit être analysée. Au sujet des contrôles sanitaires et vétérinaires, il y a un manque d’effectifs, en ce moment.

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

Le projet de relance de l’abattoir de Ferme-Neuve, dans les Laurentides, pilotées par une coopérative, pourrait venir alléger la charge des commandes, si le tout se concrétise.

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

«Nous avons hâte que ça décolle, mais c’est toujours au niveau de la certification et tout ce qui est règles à respecter au niveau provincial qui est difficile», indique le président de l’UPA Outaouais-Laurentides.

"},"type":"paragraph"},{"position":9,"text":{"fr":"

Améliorer l’accessibilité aux abattoirs

Au MAPAQ, on souligne, dans un courriel envoyé au Droit, être «conscient des difficultés avec l’offre d’abattage». En attendant les résultats du portrait-diagnostic de la firme Forest Lavoie Conseil pour la région, un porte-parole du MAPAQ affirme que le ministère travaille actuellement sur des travaux de modernisation réglementaires faisant suite à l’adoption du projet de loi 99 «modifiant principalement la Loi sur les produits alimentaires».

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

«Dans ces travaux, le ministère œuvre à favoriser le développement des abattoirs et leur accessibilité pour les producteurs», précise le porte-parole dans son courriel.

"},"type":"paragraph"},{"position":11,"text":{"fr":"

On ajoute également que le Programme d’appui à la compétitivité des abattoirs régionaux, qui a pris fin le 31 mars dernier, et qui était financé dans le cadre de l’Accord Canada-Québec de mise en œuvre du Partenariat canadien pour l’agriculture, «avait pour objet d’assurer la pérennité et le développement des filières de production animale en augmentant la compétitivité des abattoirs et en améliorant l’offre d’abattage en fonction des besoins régionaux ou sectoriels».

"},"type":"paragraph"},{"position":12,"text":{"fr":"

Avec ce programme, 98 projets ont pu recevoir un soutien financier totalisant au final 5,6 millions de dollars.

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«Le problème avec les petits cultivateurs, c’est qu’ils pensent qu’ils peuvent acheter deux ou trois porcs au printemps et appeler à l’automne pour avoir une plage d’abattage, mais il n’y en a plus. Il faut planifier. Nous, on fixe 85% de notre capacité un an à l’avance et on se garde de la place pour les urgences de dernière minute. Ça fonctionne comme ça partout», affirme M. Steiner, qui a acheté l’abattoir de Thurso en août 2021, avec sa conjointe, Gail Bigelow.

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

M. Steiner soutient qu’entre 90% et 95% de ses clients sont des producteurs et éleveurs de la région. Certains viennent malgré tout de l’Abitibi ou de Pembrooke, en Ontario, pour bénéficier des services de l’entreprise certifiée.

"},"type":"paragraph"},{"position":3,"text":{"fr":"

«Nos clients sont surtout des fermiers professionnels et des clients réguliers qui abattent peut-être 100 bêtes par année. Ceux qui sont dans le business pour rester dans le business font leurs devoirs et planifient, mais on ne fait aucune discrimination avec nos clients, que ce soit un client avec un cochon par année ou quelqu’un avec 100 vaches par année, tout le monde est bienvenu, mais il faut planifier. On va prendre des commandes, mais en fonction de notre capacité.»

"},"type":"paragraph"},{"position":4,"text":{"fr":"

Il est clair qu’à l’automne, en raison de la chasse, la viande sauvagine meuble le carnet de commandes, ce qui explique pourquoi les plages disponibles pour les fermiers sont moins accessibles, note le propriétaire de l’abattoir régional.

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

«Une question d’équilibre»

Stefan Steiner ne croit toutefois pas qu’ajouter un nouvel abattoir en Outaouais représente une solution à l’enjeu actuel de l’accessibilité pour les petits producteurs, particulièrement les éleveurs de porcs à petite échelle. Selon lui, la pandémie a suscité un engouement pour la viande locale, mais cela ne signifie pas que cela va perdurer.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Stefan Steiner"},"position":6,"text":{"fr":"On va prendre des commandes, mais en fonction de notre capacité."},"type":"quote"},{"position":7,"text":{"fr":"

Un projet d’abattoir peut prendre plusieurs années avant de se concrétiser, dit-il. Et en principe, la relance de l’abattoir de Ferme-Neuve, près de Mont-Laurier, devrait se concrétiser éventuellement. Ce projet, piloté par une coopérative, est dans les cartons depuis longtemps.

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

«C’est toujours une question d’équilibre. Personnellement, je pense que nous avons assez de capacité. Il faut juste mieux planifier», insiste l’homme d’affaires.

"},"type":"paragraph"},{"position":9,"text":{"fr":"

Forte demande

L’autre défi auquel est confrontée son entreprise, qui doit jongler avec une forte demande, autant de la part des producteurs d’ici et de l’extérieur de l’Outaouais, c’est la rareté de la main d’oeuvre.

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

«Au début, quand nous sommes arrivés l’été dernier, nous avions de la difficulté parce qu’on manquait d’. Dans les derniers deux mois, on a pu augmenter la capacité d’animaux qu’on peut accueillir. C’est toujours l’équilibre entre ce qu’on prend comme commandes et ce qu’on peut passer dans la boucherie», explique M. Steiner.

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2022-05-06T13:43:42.214Z","externalIds":{"newscycle":"0F69486E-B2C5-4D1D-A847-58F684892B64"},"firstPublicationDate":"2022-05-09T00:50:04.610Z","free":false,"id":"9b45923ecce5197e1094de24a132cb85","lead":"Le copropriétaire de l’Abattoir Bouwman, Stefan Steiner, assure que son entreprise, la seule en Outaouais à détenir un permis de Québec lui permettant d’abattre des animaux des espèces bovine, chevaline, porcine, caprine, ovine et cervidés, ne fait aucune discrimination envers les producteurs qu’elle sélectionne.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-05-06T14:56:50.770Z","publications":[{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"ma-region"},{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"affaires"}],"slug":"2022/05/09/les-petits-cultivateurs-doivent-planifier-une-plage-dabattage-9b45923ecce5197e1094de24a132cb85","tags":[],"templateName":"article1","title":"«Les petits cultivateurs doivent planifier une plage d’abattage»","type":"article","url":"global/contents/9b45923ecce5197e1094de24a132cb85.json","visual":{"caption":{"fr":"Stefan Steiner et sa conjointe Gail Bigelow, propriétaires de l’Abattoir Bouwman à Thurso."},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE DROIT, ETIENNE RANGER"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fb141f2bf-8754-4ce2-9eed-776df91c8c30.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Stefan Steiner et sa conjointe Gail Bigelow, propriétaires de l’Abattoir Bouwman à Thurso.","contentType":"image","credits":"LE DROIT, ETIENNE RANGER","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fb141f2bf-8754-4ce2-9eed-776df91c8c30.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fb141f2bf-8754-4ce2-9eed-776df91c8c30.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}],"position":0,"type":"content_block","photos":[]},{"position":1,"text":"

Les associations de Québec solidaire en Outaouais ont organisé en février dernier une assemblée sur la souveraineté alimentaire avec des producteurs et productrices agricoles de la région et la députée solidaire de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien. Il a alors beaucoup été question du manque d’abattoirs dans la région.

C’est donc sans surprise, néanmoins avec grand intérêt, que nous avons pris connaissance du dossier paru dans Le Droit le 9 mai dernier sur la difficulté d’accès aux abattoirs pour les petits producteurs.

Reconnaissons que cette situation est une triste conséquence du manque flagrant de vision des gouvernements successifs qui préfèrent depuis trop longtemps miser sur les grandes entreprises et l’exportation au détriment des plus petits producteurs et des circuits courts. Il aura fallu la pandémie de COVID-19 pour que le premier ministre François Legault, on se le rappelle, avoue candidement, en avril 2020: «[...] on n’aurait peut-être pas pensé ça il y a un mois ou deux, mais un des services essentiels, c’est de nourrir la population.» (La Presse, 4 avril 2020)

À Québec solidaire, nous, ça fait longtemps qu’on en est conscients. Nous avons entendu les producteurs et productrices lors de leurs appels à l’aide. En 2018, nous avions déjà dans notre plateforme électorale des propositions portant sur la souveraineté alimentaire. En 2022, nous maintenons cette priorité, proposant de plus, entre autres, la création d’un réseau d’abattoirs publics régionaux. Comme le fait remarquer Stéphane Alary, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Outaouais-Laurentides: «Ça fait longtemps qu’on parle de manger local à l’UPA. Avec la pandémie, il y a eu un boom et le gouvernement n’était pas prêt à ficeler les boucles.»

Nous pouvons lire chaque jour dans les médias, comme c’est encore le cas dans l’édition du Droit du 9 mai, des articles qui parlent des changements climatiques et de l’urgence d’agir. Il faut faire preuve de courage politique et prendre des décisions qui bousculent les habitudes. Parce qu’ils représentent une partie importante de la solution, les circuits courts et l’agriculture de proximité ne doivent plus être un sympathique créneau marginal. Ils doivent devenir le cœur de notre alimentation. La bonne nouvelle, c’est que la population est prête à se tourner vers l’achat local et les producteurs n’attendent qu’un coup de main pour répondre à la demande. Pour ce faire, à Québec solidaire, nous proposons de mettre en place une politique d’achat alimentaire local dans les établissements du secteur public, incluant une cible de 70% d’aliments locaux. Nous comptons également favoriser la création de marchés publics et améliorer ceux qui existent déjà. S’ajouteront à tout cela d’autres propositions innovantes pour l’agriculture au cours des prochains mois.

La pandémie a mis en lumière les nombreuses failles du système actuel axé sur le profit, l’exportation et la surconsommation. Plusieurs des propositions passées de Québec solidaire qui semblaient farfelues sont devenues tout à coup intéressantes, crédibles et populaires. Les idées de Québec solidaire sont cohérentes et, parce qu’elles visent le bien-être de la population avant la croissance économique, elles finissent par s’avérer finalement plus payantes que les recettes habituelles qui promettent plus d’argent dans les poches des contribuables.

Marie-Claude Latourelle, candidate de Québec solidaire dans Papineau

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