Gatineau se dotera d’un plan de protection de son eau potable

La rivière des Outaouais à la hauteur de Chalk River et de l'ile Morisson

Maintenant que les menaces à la qualité de l’eau potable des Gatinois ont été identifiées et analysées dans le fin détail à la demande du gouvernement du Québec, la Ville de Gatineau annonce qu’elle planche maintenant sur un «plan de protection». Les consignes gouvernementales qui étaient attendues depuis un an à cet effet viennent tout juste d’être données. Tous les acteurs qui sont susceptibles d’avoir un impact sur le traitement de l’eau à Gatineau seront conviés à la table.


Il serait plus juste de parler de deux tables, note la coordonnatrice de projet au service de l’environnement de la Ville de Gatineau, Geneviève Michon. «Il y aura une table pour la rivière du Lièvre et une autre pour la rivière des Outaouais», dit-elle.

Jeudi, Le Droit révélait les conclusions de quatre rapports d’Analyse de vulnérabilité d’usines de production d’eau potable déposés au gouvernement du Québec par la Ville de Gatineau à l’hiver 2021. Faisant chacun de 200 à 300 pages, souvent dans un langage technique et scientifique avancé, ces documents scrutent dans le plus fin détail l’ensemble des risques associés aux usines de production d’eau potable de Buckingham, Gatineau, Hull et Aylmer. Inondations, périodes d’étiage sévères, déversements contaminés en amont, proximité avec une usine de produits chimiques ou encore présence des laboratoires nucléaires de Chalk River à près de 200km, les facteurs pouvant nuire à la qualité de l’eau potable des Gatinois sont nombreux et diversifiés.

«Ce n’est pas seulement ceux qui produisent l’eau potable qu’il faut sensibiliser, insiste Sarah Dorner, professeure à Polytechnique Montréal et cotitulaire de la Chaire industrielle en eau potable. Ces gens, les villes, ils connaissent bien leur système, ils savent le gérer, ils ont la responsabilité de connaître ce qui se passe en amont et de réagir quand survient un changement dans la qualité de l’eau, mais ils n’ont pas la responsabilité de ce qui se passe en amont. C’est pour ça qu’il y a tout un travail de sensibilisation à faire partout sur le territoire. La protection de l’eau potable est la responsabilité de tous.»

Le travail est encore très préliminaire, souligne Mme Michon, mais on sait qu'il y aura des actions visant les citoyens. Les commerces et les industries seront aussi mises de l’avant. «On va certainement vouloir sensibiliser les gens aux enjeux en lien avec nos égouts pluviaux, dit-elle. Quand on jette quelque chose dans le réseau d’égout, ça a un impact sur la qualité de notre source d’eau à tous.»

Le niveau de potentiel de risque associé à un déversement accidentel de substance radioactive dans la rivière des Outaouais est jugé «faible».