[ Eau potable à Gatineau: un joyau entouré de menaces ]
[ Chalk River: l’incident de 1988 ]
[ Produire de l’eau potable à côté d’une usine de produits chimiques ]
«Lors d’une inondation, les actions sont très opérationnelles, mécaniques, explique Mario Renaud, chef de la division usines et traitement des eaux, à la Ville de Gatineau. Si le niveau d’eau monte trop, on ferme partiellement les vannes d’entrée du puits d’eau brute pour maintenir à la normal nos niveaux d’eau à traiter. L’enjeu lors d’une inondation, c’est la qualité de l’eau qui rentre dans l’usine.»
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/IWXIGZGSGBGXDILE32A5VX3DIQ.jpg)
Sarah Dorner, professeur à Polytechnique Montréal et cotitulaire de la Chaire industrielle en eau potable, abonde dans le même sens. «Le risque, il se trouve partout dans le bassin versant de la source d’eau de la Ville, dit-elle. Ce sont toutes les sources potentielles de contamination. C’est là dessus qu’il faut surtout intervenir pour maintenir la pérennité des infrastructures sans avoir à toujours investir plus pour continuer d’avoir une eau potable de bonne qualité.»
Une fosse septique vieillissante et hors-norme, un réservoir d’huile oublié et enterré à une époque ou le développement durable ne faisait pas partie du discours public, la carcasse d’une vieille camionnette qui se vide lentement de son huile dans le fond du stationnement, des produits chimiques mal entreposés ou des vieux contenants d’huile usées à moteur deux temps dont le fier propriétaire de tondeuse a négligé de disposer convenablement, voilà les vraies sources de contamination qui préoccupent les responsables de la production d’eau potable à Gatineau.
Les inondations provoquent aussi des affaissements, de l’érosion des berges et des glissements de terrain. Cela a pour effet d’augmenter grandement la turbidité de l’eau, notamment en zone argileuse, note les rapports. Il s’agit d’ailleurs d’une vulnérabilité particulière de l’usine de production d’eau de Buckingham.
On a l’expérience. Chaque printemps amène des hausses de turbidité. Les traitements et procédés pour ça sont en place depuis longtemps dans nos usines. Nos contrôles sont toujours renforcés au printemps.
Le coordonnateur de la politique environnementale à Gatineau, Vincent Paquette, ajoute que la Ville de Gatineau est l’une des quatre seules villes au Québec à bénéficier de son propre laboratoire d’analyses. «Ça nous donne une très grande flexibilité, dit-il. Ça nous donne une capacité de s’ajuster, de cibler des contaminants et d’avoir des résultats beaucoup plus rapidement. Ça nous fait gagner du temps.»