Le CCCC, qui a pour vocation de conseiller le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatique, propose trois principes-cadres qui devraient devenir un puissant outil contre les changements climatiques.
Arrêter l’artificialisation du Québec méridional
Le Comité exhorte le gouvernement provincial ainsi que les municipalités à se mobiliser afin de renverser la courbe d’étalement urbain. Pour y arriver, il recommande de restaurer et valoriser les puits de carbone, ensuite d’investir dans des solutions d’adaptation basées sur la nature.
Le professeur au département des sciences naturelles à l’Université du Québec en Outaouais et membre du CCCC, Jérôme Dupras, explique qu’actuellement la transformation des milieux naturels et agricoles en des milieux bitumés et artificialisés se fait encore à «des taux qui sont galopants». Ce qui reste très préoccupant dans la lutte contre les changements climatiques, insiste-t-il.
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Les milieux naturels servent de puits de carbone. En outre, en transformant ces milieux naturels, l’humain se prive des capacités d’adaptation comme dans la lutte aux îlots de chaleurs et la prévention des inondations, illustre M. Dupras.
«Il faut faire un moratoire sur tout changement de zonage qui induirait une perte de milieu naturel, précise-t-il. C’est un moratoire temporaire qui vise à se doter d’une stratégie capable de nous emmener vers une protection de 30% du territoire en 2030. Ce qui est aussi l’objectif du gouvernement.»
La sobriété carbone
L’autre principe-cadre consiste à réduire la demande d’énergie et décarboner les secteurs des transports et des bâtiments. Le Comité demande de prioriser la mobilité durable en intégrant le transport actif, collectif et partagé.
Présentement, on devrait cesser de façon temporaire l’augmentation des capacités autoroutières de six régions métropolitaines du Québec. Selon nous, lors des processus de prise de décisions, la question de l’incidence de capacités de ces infrastructures routières n’est pas adéquatement réfléchie dans la lumière de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et de l’impact que ça peut avoir.
«Il faut regarder un cocktail de mesures qui demandent d’éviter certains transports. De les transverser vers d’autres modes et de les améliorer. Il faut penser à une panoplie de stratégies qui nous emmène à un déploiement de stratégies», ajoute le professeur.
Renforcer la résilience de la société québécoise
Finalement, le CCCC demande d’accroître la résilience aux changements climatiques grâce à des objectifs clairs de réduction des risques et la mise sur pied de différents outils.
«On sait qu’on s’en va dans une situation où il y aura des changements climatiques avec des événements extrêmes qui seront plus fréquents et plus intenses et pour cela on doit augmenter la résilience de notre territoire, explique Jérôme Dupras. On doit inclure le profil changeant de notre environnement. Ça veut dire se doter des nouvelles infrastructures et des capacités de réaction. Ça passe par des réflexions sur notre gouvernance, des processus de prise de décisions.»