Au moment où on croyait le pire derrière nous et qu’on entrevoyait enfin la fin graduelle des mesures sanitaires, est arrivée la cinquième vague, poussée par le nouveau variant Omicron. C’en était trop!
Déjà un genou à terre
À bout de souffle… et de nerfs, les professionnels de la santé du Québec, ayant tenu le réseau de la santé à bout de bras pendant deux longues années, sont tombés comme des mouches au combat. Près de 2000 employés du réseau de la santé ont attrapé la COVID-19 dans des éclosions actives sur leur lieu de travail, ce qui était plus que toutes les éclosions survenues dans des centres hospitaliers de la province entre août 2020 et février 2021. Au total, ce sont près de 20 000 travailleurs de la santé qui ont dû s’absenter du travail à cause du virus, alors que 30 000 autres manquaient à l’appel pour d’autres raisons, en particulier l’épuisement professionnel.
Cinquante mille personnes de moins pour soigner les patients, alors que le nombre des hospitalisations frôlait les 3500 à l’échelle du Québec et qu’en dépit des mesures de délestage, on manquait cruellement de lits dans plusieurs établissements. Essayez d’imaginer la surcharge de travail que cela représente pour ceux et celles qui sont restés en poste, contre vents et marées. Pas étonnant que le ministre de la Santé, Christian Dubé, a longtemps hésité à lever l’obligation du port du masque dans les endroits publics. Le système de santé ne pouvait tout simplement pas supporter une sixième vague, du moins pas à court terme.
À l’échelle mondiale
Le réseau de la santé du Québec n’a pas été le seul à avoir été éprouvé par la COVID. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 115 500 professionnels de la santé sont décédés des suites de la COVID entre le début de la pandémie et mai 2021. «Les absences pour maladie et l’épuisement ont exacerbé les pénuries préexistantes de travailleurs de la santé et sapé les capacités des systèmes de santé à répondre à la demande accrue de soins et de prévention pendant la crise», a expliqué James Campbell, directeur du département Personnel de santé de l’OMS.
Conjointement avec l’Organisation internationale du travail (OIT), l’OMS a publié, en février dernier, un nouveau guide sur l’élaboration et la mise en œuvre de programmes plus solides de santé et de sécurité au travail pour les agents de santé. «Même avant la pandémie de COVID-19, le secteur de la santé figurait parmi les secteurs les plus dangereux pour travailler», a déclaré la Dre Maria Neira, directrice du département Environne-ment, changement climatique et santé de l’OMS. Les agents de santé souffraient d’infections, de troubles musculo-squelettiques et de blessures, de violence et de harcèlement au travail, d’épuisement professionnel et d’allergies en raison du mauvais environnement de travail.»
Hommage aux disparus
Afin de rendre hommage aux travailleurs de la santé du Canada qui sont morts de la COVID-19, la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII) a décidé de publier, sur son site Internet (fcsii.ca/covid-souvenir) une liste non exhaustive de professionnels dont le nom (certains sont inconnus) a été soumis par la famille, les amis, leur syndicat ou répertoriés dans les médias. Si vous désirez soumettre un nom, il vous suffit d’écrire à cfnu@nursesunions.ca.