«Dès que j’ai vu Maxime Gibeault en audition, je me suis dit qu’il sera [indétrônable] pour jouer Slim. Trouver Léa ç’a m’a pris du temps. Et pour chaque personnage, dès que j’avais quatre ou cinq candidats, il y a eu des auditions mixtes pour voir la chimie avec Kelly», raconte Geneviève Albert.
Dénicher l’acteur qui incarnerait Zach, ce jeune pimp sympathique dont Noémie tomberait amoureuse n’a pas été facile. Mais en rencontrant James-Edward Métayer, qui avait peu d’expérience, la réalisatrice a été captivée par ce qu’il dégageait. «Il y avait quelque chose de jovial dans son visage, une candeur. Et comme je ne voulais pas tomber dans le stéréotype du “bad boy” qui joue le “pimp”, il avait quelque chose qui ne s’invente pas.»
James-Edward Métayer, 23 ans, décroche donc son premier rôle au cinéma et interprète un jeune proxénète. «Quand je jouais ce personnage, c’est venu me chercher. Mais c’est important de le montrer. Et, j’ai essayé de l’incarner du mieux que je pouvais», confie James-Edward Métayer.
Geneviève Albert avait une vision bien précisepour son premier film. Et pour être le plus proche de la réalité, la réalisatrice a beaucoup travaillé en amont du tournage avec les acteurs.
«Pour certaines scènes, elle nous racontait tout ce qui avaient autour. On a regardé des vidéos, lu des articles. On a tellement été sensibilisés que ça nous a mis dans une bulle», explique Emi Chicoine (Plan B, Embrasse-moi comme tu m’aimes).
Si toutes les scènes étaient répétées et très encadrées, les acteurs ont tout de même pu y apposer leurs couleurs et leurs personnalités.
«On a eu beaucoup de répétitions où on a reformulé pour que ce soit plus jeune, plus trash avec des mots qu’on avait déjà entendus», se souvient Emi Chicoine.
«S’il n’y avait pas beaucoup de latitude dans l’intention, il y en avait beaucoup dans notre énergie, dans notre texte, ajoute Maxime Gibeault (Il était une fois les boys). Elle nous a fait confiance. On a eu beaucoup de liberté avec ce qu’on disait.»
Mais à l’instar de Kelly Depeault, les trois acteurs se sentaient parfois comme des imposteurs en interprétant ces personnages fictifs, mais qui pourtant hors du plateau sont réels.
«C’est sûr que les personnages ne sont pas l’fun, mais en même temps c’est notre job. Et le film n’est rien comparé à ce que ces filles vivent dans la vraie vie», lance Maxime Gibeault.
Les trois acteurs, qui partagent l’affiche de Noémie dit oui, s’accordent pour dire que ce projet est important pour sensibiliser et faire avancer la cause. «Si on s’en cache, on ne fera jamais les efforts nécessaires pour améliorer la situation», conclut James-Edward Métayer.
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