La fusée SLS utilise quatre moteurs-fusées RS-25 développés dans les années 1970 dans le cadre du programme de navettes spatiales. D’ailleurs, pour cette première mission, Artemis I est muni de quatre moteurs qui ont déjà volé sur des navettes spatiales. Contrairement aux navettes, le SLS n’est pas réutilisable et les moteurs RS-25 historiques en seront à leur dernier périple. Ce recyclage de la NASA a pour but une certaine économie pour les quatre premiers vols d’Artemis, mais le modèle à usage unique du SLS est très onéreux, le coût de chaque lancement étant estimé à plus de quatre milliards de dollars. Depuis sa création en 2011, le programme SLS a englouti au moins 20 milliards de dollars, ce qui représente environ le quart de celui de la fusée Saturn V dans les années 1960.
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Première audacieuse
Pour son vol inaugural, prévu en mai ou juin 2022, le SLS propulsera une capsule Orion sans équipage en orbite lunaire dans un voyage d’une durée d’un mois. La mission Artemis I a pour but de tester tous les systèmes afin de pouvoir envoyer des astronautes dès la deuxième mission. Un astronaute canadien fera d’ailleurs partie de l’équipage d’Artemis II, la première mission lunaire habitée depuis 1972.
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Starship de SpaceX
Plusieurs se demandent pourquoi la NASA développe un système de fusées à usage unique quand le secteur privé, par l’entremise de SpaceX, développe un astronef entièrement réutilisable. En effet, le véhicule de transport spatial Starship, ainsi que la fusée Super Heavy, ont la capacité de pouvoir se poser à la verticale afin d’être réutilisés relativement rapidement. En théorie, si tout se passe comme prévu, le Starship aura un coût d’utilisation beaucoup plus raisonnable que le SLS. Le vol inaugural du Starship est prévu pour mai prochain dans le cadre d’un essai de point à point, c’est-à-dire de relier le Texas à Hawaï en passant par l’espace, sans toutefois réaliser d’orbite complète. Ce voyage permettra de tester la rentrée dans l’atmosphère terrestre où le vaisseau sera soumis à la chaleur extrême de l’opération. La rentrée dans l’atmosphère terrestre est d’ailleurs le point culminant dans la viabilité du Starship. Selon le comportement du vaisseau, son usure structurelle et son entretien entre chaque lancement, la facture peut grimper rapidement ; la navette spatiale en est un bon exemple. Le rêve d’Elon Musk de créer une colonie sur Mars dans un avenir relativement rapproché dépend directement du succès de Starship.
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La différence entre SLS et Starship
D’une hauteur de 322 pieds avec la capsule Orion à son sommet, la fusée SLS est légèrement plus courte que Saturn V (363 pieds), mais 15 % plus puissante que la fusée des années 1960. Le vaisseau de SpaceX mesure quant à lui 394 pieds, devenant ainsi la plus haute fusée jamais construite. Si tout se passe bien, le modèle économique de SpaceX est beaucoup plus viable que le SLS qui, selon moi, sera abandonné après quelques années, comme ce fut le cas avec Saturn V après la conquête lunaire.
Les prévisions d’Elon Musk, qui affirme qu’un lancement de Starship pourrait coûter aussi peu que deux millions de dollars, sont toutefois considérées très optimistes, car la réduction de la facture passe par la capacité de réutilisation et le faible coût de remise en service. La diminution des coûts dépend aussi de la fréquence des lancements commerciaux, pour lesquels les clients sont parfois très difficiles à dénicher.