Le nouveau GAP accessible à tous les patients orphelins de l'Outaouais d'ici septembre

Les quelque 35 000 patients orphelins d'un médecin de famille de l'Outaouais devraient tous avoir accès, d'ici le début du mois de septembre, au nouveau Guichet d'accès à la première ligne (GAP), une initiative mise en place non seulement pour leur fournir un accès à des soins et services, mais aussi pour s'assurer qu'ils soient dirigés vers le bon professionnel.


Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Outaouais (CISSSO) a annoncé, mercredi, que le déploiement du GAP s'effectuera de manière progressive au fil des prochains mois. La directrice adjointe des services professionnels et de la pertinence clinique de l'organisation, la Dre Emmanuelle Britton, précise que ce nouvel outil s'adresse spécifiquement à la clientèle inscrite à un autre guichet, le guichet d'accès à un médecin de famille (GAMF).

Au cours des dernières semaines, environ un millier de patients en attente d'un médecin de famille dont l'état de santé nécessite une prise en charge plus rapide – les priorités A et B – ont déjà reçu les informations nécessaires pour communiquer avec le nouveau GAP. L'envoi des lettres est en cours pour quelque 10 000 personnes ayant une priorité C, tandis que ce sera vers la fin mai pour les priorités D. Il restera ensuite que les priorités E, une catégorie pour laquelle les patients orphelins auront accès au GAP d'ici le début septembre.

Fonctionnement

Pour l'instant, les patients concernés peuvent joindre le GAP en semaine, entre 8h et 18h. À plus long terme, le service pourrait aussi être accessible le samedi. Une infirmière ou un travailleur social peut évaluer quel est le «besoin ponctuel» de chaque patient orphelin et l'orienter «vers le bon professionnel, au bon moment, au bon endroit», explique la Dre Britton. Le «bon» professionnel, ça peut être un médecin offrant de l'«accès populationnel», mais aussi un pharmacien, un podiatre ou un optométriste, entre autres.

La Dre Britton a indiqué qu'avec le petit bassin de patients orphelins de l'Outaouais ayant déjà accès au GAP, environ 30% des demandes soumises ont mené à une consultation avec un médecin.

Les ressources étant limitées dans bien des sphères du réseau de la santé, le CISSSO assurera une «vigie» de l'offre qui est faite par rapport aux besoins exprimés par les patients orphelins qui utiliseront le GAP. Un certain «aiguillage» auprès des différents professionnels impliqués est déjà anticipé à cet égard.

Les patients qui obtiendront une consultation médicale par le biais du GAP ne doivent toutefois pas s'attendre à obtenir un médecin de famille du même coup, précise la Dre Britton. Elle insiste toutefois pour dire que les patients orphelins doivent non seulement s'assurer d'être inscrits au GAMF (https://www4.prod.ramq.gouv.qc.ca/GRL/LM_GuichAccesMdFamCitoy/fr) , mais aussi s'assurer de mettre à jour leur inscription si leur état de santé se dégrade. «Si on s'est inscrit il y a un an au GAMF et que notre état de santé a changé, qu'on a une nouvelle pathologie ou un nouveau diagnostic, ce serait important de le signaler au GMF pour qu'il y ait une repriorisation qui se fasse», explique-t-elle.


La directrice adjointe des services professionnels et de la pertinence clinique de l'organisation, la Dre Emmanuelle Britton

Aucun changement pour les patients qui ont un médecin de famille

Même s'ils obtiennent les coordonnées pour joindre le nouveau GAP par le biais d'un proche orphelin qui y a accès, les patients qui ont déjà un médecin de famille ne pourront pas y obtenir de services. Certaines personnes ont d'ailleurs déjà essayé de passer par le GAP même si elles ont un médecin de famille, a fait savoir la Dre Britton. Dans un tel cas, les gens sont invités à communiquer avec leur clinique.

Dans la mesure où le GAP permet d'éviter des consultations médicales, y aurait-il lieu d'en étendre l'accès à toute la population? La question est «absolument pertinente» et «intéressante», affirme la Dre Britton, en soulignant qu'à l'heure actuelle, les groupes de médecine familiale où divers professionnels travaillent tentent déjà de diriger leurs patients vers la bonne ressource. Mais «toute mesure qui pourrait nous aider à avoir la pertinence et faire valoriser les autres professionnels serait un outil incroyablement utile et pertinent», reconnaît-elle. Le service Info-Santé, joignable en composant le 8-1-1, peut tout de même être fort utile pour recommander à une personne d'aller voir telle ou telle ressources rappelle du même coup la Dre Britton. La connaissance de l'offre régionale peut cependant être moins fine avec Info-Santé, puisque les appels peuvent être redirigés vers d'autres régions du Québec.

La Dre Britton a aussi tenu à souligner que le GAP ne vise pas à remplacer le 8-1-1 ni les salles d'urgence, vers lesquelles les gens doivent continuer de se diriger en cas de graves problèmes nécessitant une prise en charge rapide.