Juste en Outaouais, environ 4000 ménages sont directement touchés par les effets dévastateurs de la flambée de prix de l’immobilier, affirme l’organisme Logemen’occupe.
Samedi après-midi plusieurs manifestants en provenance de Gatineau et sept autres municipalités québécoises ont marché dans les rues du centre-ville de Montréal afin de réclamer le maintien par Québec du programme AccèsLogis et des investissements supplémentaires pour la construction de logements sociaux.
Dans le budget 2022-2023, présenté le 22 mars, le gouvernement caquiste a annoncé qu’il injectait la somme de 247 millions pour construire 3500 logements sociaux et abordables par le biais du programme Accèslogis.
Une annonce pas suffisante, estime François Roy, coordonnateur de Logemen’occupe, en entrevue avec Le Droit.
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«C’est dramatique ce qui se passe. C’est vraiment un recul historique. On va assister à une augmentation de la crise des différences. Puis on va assister à une augmentation des familles sans logis malgré ce qu’en dit le gouvernement», affirme M. Roy.
La déception est grande.
«Le Front d’action populaire en réaménagement urbain et les autres organismes, nous sommes excessivement déçus par les dernières annonces du gouvernement Legault qui n’a pas bonifié suffisamment le programme AccèsLogis qui est le seul programme de logement social qui nous permettait de loger adéquatement les ménages moins fortunés», affirme M. Roy.
Le cas Gatineau
Le coordonnateur explique que l’inaccessibilité au logement abordable, qui frappe l’Outaouais depuis près de 20 ans, s’est accentuée pendant la pandémie de la COVID.
Il y a beaucoup de familles à modestes revenus ou même de famille où le parent travaille et qui a de la difficulté à se loger. C’est de façon constante que des familles qui se retrouvent sans logis viennent cogner à nos portes pour obtenir de l’aide. Présentement il y a beaucoup de famille ou de personnes seules qui sont hébergées soit dans des motels soit dans des logements de dépannage
Cette pénurie de logements abordables frappe particulièrement les familles nombreuses. Par conséquent, le coordinateur dénonce aussi le fait que plusieurs logements à prix onéreux soient construits à Gatineau par le secteur privé depuis quelques années.
«On est une région où il y a une croissance démographique importante. Il y a beaucoup de nouveaux arrivants. Et l’offre de logement n’est pas suffisante pour répondre à la demande. L’an passé il y a 16 000 ménages d’Ottawa qui ont traversé parce que les logements sont meilleurs ici. Tout ceci fait en sorte que la loi de l’Offre et la demande fait en sorte qu’il y ait une explosion au niveau des couts et ça ne construit pas assez et les ménages en bas de l’échelle c’est toujours eux qui souffrent en premier», ajoute M. Roy.
Réclamations
De ce fait, pour Logemen’occupe, il est temps que le gouvernement prenne des engagements fermes pour le maintien du programme d’AccèsLogis et qu’il construise des nouvelles habitations.
«On est un des rares états en Amérique du Nord à ne pas avoir une politique d’habitation», ajoute le coordonnateur.
Alors que les élections approchent à grands pas, M. Roy s’attend à ce que les manifestations continuent aussi longtemps qu’ils n’auront pas été entendus.