Ce slogan à saveur écoféministe souligne autant la précarité des femmes devant les changements climatiques — «car elles constituent la majorité des populations les plus pauvres et des plus dépendantes aux ressources naturelles que la crise climatique menace le plus», indique l’ONU — que l’initiative de celles-ci en matière d’adaptation climatique et de développement durable.
Les combats des féministes et des écologistes se rejoignent dans leur volonté de changer un système qui fait violence aux femmes et à la nature.
«Il y a différents types d’écoféminisme, explique la directrice générale de Nature Québec, Alice-Anne Simard. Il y en a des plus spirituels où la femme est associée à la Terre-Mère […], mais ce qui me rejoint le plus, c’est l’écoféminisme politique.»
L’affirmation à la base de l’écoféminisme est que les femmes comme la nature ont été exploitées par le système capitaliste-patriarcal qui s’enrichit du travail gratuit des femmes comme il s’enrichit des ressources de la Terre.
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«C’est un système économique et politique qui vient utiliser les femmes comme la nature sans reconnaître leur apport et leur juste valeur, explique la biologiste. L’écoféminisme est une vision pour ramener un équilibre entre les relations de genre et dans notre rapport à la nature.»
Ce courant de pensée s’est fait connaître dans les années 1990, notamment grâce à la publication du livre de Maria Mies et Vandana Shiva, Ecoféminisme.
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«Mais la première femme qui a énoncé le terme écoféminisme, c’était Françoise d’Eaubonne. Reste que dans plusieurs cultures bien avant ça, notamment dans les cultures autochtones, cette notion des femmes qui prennent soin de la nature est présente depuis longtemps», précise la directrice de Nature Québec.
Cette organisation non gouvernementale, qui a pour mission de protéger les écosystèmes et de travailler à une meilleure utilisation des ressources naturelles, compte plus de 90 000 membres et sympathisants à travers la province.
«Les femmes sont beaucoup plus interpellées par la protection de la nature que les hommes, on le constate dans les sondages année après année», dévoile Mme Simard.
Ainsi, il n’est pas rare que la charge mentale quotidienne du virage vert d’une famille retombe sur la femme du foyer, particulièrement si les tâches ménagères et leur planification ne sont pas déjà réparties équitablement.
Le zéro déchet, c’est vrai que ça peut venir augmenter la charge mentale des femmes
L’écoféminisme, comme le féminisme et l’écologisme, ne concerne pourtant pas seulement les femmes. Nous sommes tous dépendants de la santé de notre planète pour vivre et survivre. Peu importe notre genre, on gagnerait également tous à s’affranchir des diktats genrés du patriarcat. «On constate qu’il y a beaucoup de comportements liés à la masculinité toxique qui sont aussi néfastes pour l’environnement», souligne Alice-Anne Simard.
Bien que Nature Québec reconnaisse que les actions individuelles sont un bon point de départ, l’organisme affirme qu’elles ne sont pas suffisantes pour assurer un avenir durable. Elle encourage donc à revendiquer de grands changements de société, comme le dernier R de la règle des 7R que je vous ai présentée cet automne.
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Cette implication citoyenne et politique ne devrait pas ajouter autant à la charge mentale des militantes, croit la biologiste.
Présentement, elle et ses compatriotes surveillent avec espoir le projet de loi déposé plus tôt cette année visant à interdire la recherche et la production d’hydrocarbures au Québec. «Le projet de loi devrait être adopté prochainement et c’est plus d’une décennie de mobilisation citoyenne qui nous a amenées jusque-là», souligne la militante.
De la charge mentale à l’écoanxiété
Alice-Anne Simard et ses collègues ne sont pas immunisés contre le sentiment d’impuissance et d’anxiété qu’on peut ressentir en constatant l’état de notre planète et la lenteur à laquelle les grands changements s’opèrent.
«Il y a des journées où on est tous écoanxieux et écoanxieuses. C’est normal, surtout quand on se tient au courant de ce qui se passe, observe-t-elle. Le meilleur remède à l’écoanxiété, c’est l’action.»
L’engagement social et les actions individuelles sont d’excellents moyens pour sentir que nous faisons partie de la solution. Aussi, Alice-Anne Simard tente-t-elle de tendre vers une alimentation végétalienne et de réduire l’impact de ses déplacements quotidiens en préconisant la marche. Tout de même, elle insiste sur le fait qu’elle concentre la grande majorité de ses efforts à revendiquer des changements structurants.
«Je ne dis pas que les gestes individuels ne sont pas nécessaires, au contraire, ils sont nécessaires pour conscientiser et faire sa part, mais ce ne sera jamais suffisant», déclare la directrice de Nature Québec.
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SUJETS GENRÉS?
Une lectrice m’a déjà signalé que mes rubriques mensuelles abordaient souvent des «sujets de femme». Elle faisait notamment référence à celle sur les menstruations, à celle où j’explique comment se démaquiller sans faire de déchets et à mon tutoriel d’exfoliant pour le corps à base de marc de café.
Comme je lui ai expliqué, je ne considère pas que ces sujets sont féminins. Le maquillage et les soins pour le corps ne sont absolument pas réservés aux femmes.
Pour ce qui est des menstruations, je crois qu’un homme peut tout à fait s’intéresser à ce sujet par simple curiosité ou encore pour mieux comprendre les enjeux des menstruations et être un meilleur allié pour les femmes de son entourage. Ainsi, il ne sera pas surpris de découvrir une coupe menstruelle en train de bouillir dans une casserole!
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Fais-le toi-même: masque pour le visage
J’adore dorloter ma peau! Toutefois, mon petit plaisir produisait son lot de déchets, car j’étais dépendante des produits commerciaux jusqu’à ce qu’une lectrice me partage sa recette de masque pour le visage dans lequel elle valorise ses écorces d’orange. Cette recette, dont tous les ingrédients peuvent être achetés en vrac, est aussi beaucoup plus économique que les masques que j’achetais. Merci Hélène de Sainte-Foy pour cette super idée!
Ingrédients
- 3 c. à thé de poudre d’écorce d’orange (méthode ci-dessous)
- 1 c. à thé d’argile blanche
- 1 c. à thé de miel
- 1 c. à thé d’eau tiède
Pour fabriquer sa poudre d’écorce d’orange, lavez d’abord le fruit. Puis, prélevez le zeste à l’aide d’un économe ou d’un couteau. Laissez ensuite sécher la pelure, de trois jours à quatre jours environ, jusqu’à ce qu’elle soit bien sèche.
Ensuite, broyez les écorces dans un moulin à café ou tout autre outil qui vous permettra d’obtenir une poudre très fine. La pelure d’une seule orange vous donnera plus de poudre que ce dont vous avez besoin pour un seul masque; conservez-la au sec.
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Marche à suivre
Après avoir préalablement lavé votre visage, mélangez tous les ingrédients en faisant attention à ce que l’argile blanche et la mixture finale ne soient pas en contact avec du métal. J’utilise personnellement un bâtonnet de bois plat, style bâton de sucette glacée ou encore ceux qu’on utilise pour étendre de la cire d’épilation chaude.
Testez d’abord la mixture sur un petit coin de votre peau afin d’observer comment elle réagit. Après un essai concluant, vous pouvez vous étaler cette mixture aux odeurs de miel et d’orange sur le visage en massant votre peau.
Laissez le masque agir pendant une vingtaine de minutes avant de le retirer. Il ne deviendra jamais tout à fait sec, et s’en débarrasser est un peu moins rapide et facile que les masques commerciaux dont j’avais l’habitude.
En partageant mon expérience avec une amie qui confectionne aussi ses masques à la maison, celle-ci m’a suggéré de l’enlever sous la douche. C’est effectivement une technique très efficace!