Chronique|

Baisse des rabais: les véhicules électrifiés immatriculés d’ici le 30 juin auront une «période de grâce»

Le rabais maximal pour les véhicules hybrides rechargeables passera à 5000 $. Certains véhicules hybrides branchables pouvaient obtenir jusqu’à 8000 $, comme le Toyota RAV4 Prime.

CHRONIQUE / À part le versement d’un montant de 500 $ à tous les Québécois gagnant moins de 100 000 $ par année, une des nouvelles du dernier budget Girard qui a aussi retenu l’attention est celle sur la baisse du rabais accordé à l’achat d’un véhicule électrique. Le montant maximal passera de 8000 $ à 7000 $ dès le 1er avril 2022. Cependant, les propriétaires des véhicules immatriculés d’ici le 30 juin profiteront d’une «période de grâce» et recevront le même montant qu’avant le 1er avril.


Le rabais maximal pour les véhicules hybrides rechargeables passera à 5000 $. Cela peut ressembler à une augmentation, mais il est important de préciser que certains véhicules hybrides branchables pouvaient obtenir jusqu’à 8000 $, car la taille de la batterie dépasse les 15 kilowatts-heures. Comme c’était le cas avec le Toyota RAV4 Prime, par exemple.

D’ailleurs, les véhicules hybrides rechargeables ayant une batterie entre 7 et 15 kWh seront admissibles à un rabais de 2500 $. Et si la batterie se trouve sous le seuil de 7 kWh, ce rabais n’est que de 300 $.



Enfin, les acheteurs de véhicules 100 % électriques d’occasion admissibles pourront obtenir 3500 $ au lieu des 4000 $, accordés avant le 1er avril. Au moment de publier cette chronique, les nouveaux détails n’étaient pas inscrits dans le site du programme Roulez vert (vehiculeselectriques.gouv.qc.ca).

Une information circule à l’effet que les acheteurs qui ont signé un contrat de vente d’ici le 31 mars 2022 pour un véhicule qui sera livré et immatriculé au plus tard le 30 juin 2022 pourront recevoir 8000 $ du gouvernement du Québec. Cette information a été confirmée par le ministère des Ressources naturelles avec un communiqué publié vendredi en début d’après-midi. Il y est indiqué que les nouveaux rabais à la baisse s’appliqueront aux véhicules immatriculés à compter du 1er juillet 2022.

Aussi, il reste à savoir si les plafonds de prix de détail suggérés par le fabricant seront haussés dans un avenir rapproché. «On attend d’en savoir plus quant aux plafonds d’admissibilité avant de commenter plus en profondeur», avait répondu le président-directeur général de Mobilité électrique Canada, Daniel Breton, interrogé tout de suite après la levée du huis clos budgétaire. «On a hâte de savoir si des véhicules plus coûteux comme les camions [pick-ups] pour ceux qui en ont besoin pour leur travail seront admissibles aux rabais. Et pour les véhicules hybrides rechargeables, c’est aussi une baisse qui est normale.»

«Prévisible»

M. Breton juge que cette baisse était «prévisible». Il a d’ailleurs réagi sur Facebook à ce sujet.



«Certains dénoncent la baisse des rabais à l’achat de véhicules électriques et hybrides rechargeables. Pourtant, il était clair dès le départ [2012] que le montant de ces rabais finirait par diminuer et qu’ils disparaîtront avant la fin de la décennie», y écrit-il. «Je rappelle que les rabais pour l’achat de véhicules hybrides non enfichables qui sont apparus en 2006 ont fini par disparaître au fur et à mesure que la technologie est devenue de plus en plus abordable.»

Il suggère notamment que quatre mesures pourraient être mises en place, si le gouvernement voulait réellement accélérer la transition vers les véhicules électriques. D’abord, établir une norme zéro émission beaucoup plus contraignante; mettre en place un système de bonus-malus fiscalement neutre pour à la fois financer l’acquisition de véhicules électriques (à coût nul pour les contribuables) et pour décourager l’acquisition de véhicules polluants; lancer une campagne massive d’éducation et de formation en électrification des transports; et enfin, dédier des fonds pour accélérer l’installation de bornes de recharge dans les villes.

Baisse «prématurée»

Propulsion Québec, qui représente la grappe des transports électriques et intelligents au Québec, juge «prématurée» la baisse annoncée dans le budget, mardi dernier. «Bien que le programme Roulez vert soit reconduit, la réduction des incitatifs nous semble prématurée, vu le faible taux d’adoption des véhicules électriques encore observé au Québec. Pour réellement diminuer les émissions de gaz à effet de serre, il faut continuer de prioriser une adoption rapide et massive des véhicules électriques, en complémentarité au transport collectif et partagé», peut-on lire dans le communiqué envoyé au lendemain du dépôt du budget.

Dans le même communiqué, la présidente-directrice générale de Propulsion Québec, Sarah Houde, salue les différentes annonces en lien avec les transports, comme, entre autres, les 1,3 milliard $ additionnels pour la mise en place de la nouvelle Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation; les 117,2 millions $ octroyés à la Ville de Montréal et les 49 millions $ à la Ville de Québec afin de financer des activités de lutte contre les changements climatiques et d’adaptation; l’investissement de 135,2 millions $ d’ici 2026-2027 pour moderniser les programmes de formation de main-d’œuvre et les 293 millions $ pour soutenir davantage les services de transport collectif.