Fondée en 2012, Tyto Robotics se spécialise dans la conception d’équipements de tests pour les drones.
Plus exactement, la société gatinoise installée rue Adrien-Robert fabrique des bancs d’essai qui permettent de mesurer très minutieusement et dans plusieurs conditions différentes les performances de moteurs électriques destinés à faire voler les drones.
Ces équipements très spécialisés et très onéreux sont essentiels pour les entreprises qui développent et commercialisent des drones, un secteur justement en pleine effervescence et prêt à investir gros.
« Quand on parle de drone ici, on ne parle vraiment pas de jouets », précise Joffrey Ferry, responsable des ventes de l’entreprise. « On vend nos produits à des multinationales, à de grandes universités, à des laboratoires de différentes armées… C’est vraiment pour concevoir des drones commerciaux ou militaires, en tout cas pour des applications professionnelles. »
Malgré sa taille modeste — une dizaine d’employés — Tyto Robotics fait pas moins de 95 % de son chiffre d’affaires à l’international. « On a 40 % de nos ventes aux États-Unis, et le reste un peu partout en Asie, en Europe et au Moyen-Orient », explique M. Ferry.
« En fait, comme le marché est relativement précis, on est pas mal les seuls dans le monde à offrir ça », précise-t-il.
« On fait régulièrement des salons commerciaux un peu partout, et presque tout le monde dans le milieu a déjà entendu parler de nous. » Le marché est certes assez précis, mais la clientèle ne manque pas : seulement aux États-Unis, Joffrey Ferry estime entre 300 et 500 le nombre de manufacturiers de drones.
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Un nouveau produit
En plus de fabriquer ses propres appareils, Tyto Robotics distribue des équipements destinés à la même industrie, mais fabriqués par des entreprises encore plus petites.
En janvier, l’entreprise a annoncé un partenariat avec la société suisse Windshape pour distribuer ses produits sur le sol nord-américain.
Windshape fabrique des souffleries externes, c’est-à-dire de gros ventilateurs qui permettent de simuler le vent pour tester les drones à l’intérieur. Chaque soufflerie est constituée de dizaines de petites hélices, des « pixels de vents » qui permettent de contrôler très précisément la force du vent et les turbulences qui seront émises.
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« Actuellement, les personnes qui fabriquent des drones doivent les faire voler à l’extérieur pour les soumettre à de véritables turbulences, explique Joffrey Ferry. Le problème, c’est qu’ils n’ont aucun contrôle sur les conditions de vol et qu’ils ne peuvent pas répéter leur test. Avec le Windshape, vous pouvez faire voler votre drone plusieurs fois de suite dans la même rafale de vent et apporter des améliorations. Pour s’adapter aux budgets et aux différents types de drones, les souffleries se déclinent en plusieurs tailles et formes différentes, allant d’environ 50 centimètres à trois mètres de côté. »
Pour Tyto Robotics, l’intérêt de commercialiser le Windshaper est d’abord de rendre plus attrayant son propre produit. La soufflerie peut en effet être utilisée en combinaison avec les bancs d’essai de la compagnie gatinoise, afin de mesurer l’effet du vent sur la performance des moteurs. Cette diversification de l’offre s’inscrit dans la stratégie à long terme de l’entreprise.
« Dans cinq ans, notre but serait d’avoir une gamme de produits beaucoup plus grosse pour tester les drones, et potentiellement offrir la possibilité à nos clients d’aller chez eux et de leur construire à partir de rien un laboratoire de test complet », espère M. Ferry.
Windshape, une société beaucoup plus jeune, y trouve aussi son compte. « Chez Tyto Robotics, on n’est un peu plus vieux, un peu plus nombreux, et surtout on a une base de clients dans le monde qui est considérablement plus importante. Alors c’est très intéressant pour eux, parce qu’ils savent très bien qu’on a la même clientèle », détaille Joffrey Ferry.