Fils d’un père médecin et d’une mère infirmière, le natif de Papineauville a commencé sa carrière comme policier à Longueuil.
Mordu de nature, il fonde en 2000 une entreprise en aménagement et en entretien paysagers tout en continuant à porter l’uniforme.
Les années passent et son intérêt pour les forces de l’ordre s’effrite alors que grandit celui pour sa compagnie.
En 2009, il décide de revenir dans la région et fait l’achat de 30 acres, situés aux abords de l’autoroute 50, pour la somme de 105 000 $. Il s’agissait d’un excédent d’expropriation du ministre des Transports du Québec.
À l’époque, je voulais m’acheter un lopin de terre pour y construire une serre et produire des végétaux destinés à mes contrats en aménagement paysager. Le sol était sablonneux, donc peu propice à la culture des champs.
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Dès la première année, il voit grand et ouvre un centre du jardin en 2010. Or, la popularité des pépinières s’érodait depuis un certain temps et il avoue d’emblée que ce ne fut pas la meilleure décision à prendre.
En 2011, il installe une deuxième serre avec chauffage pour cultiver des tomates, des concombres et des poivrons.
« Malgré tous mes efforts, la clientèle n’était pas au rendez-vous. J’ai fermé la pépinière en 2014, j’étais usé par les échecs et les pertes. Un an plus tard, j’ai mis fin aux activés de la ferme, gardé la culture en serre et je suis allé travailler pour quelqu’un d’autre. J’en suis rapidement arrivé à la conclusion que ce n’était pas pour moi, surtout que j’étais mon propre patron depuis si longtemps », s’exclame-t-il en riant.
Il se retrousse les manches et propose à la Commission scolaire au Cœur-des-Vallées de mettre sur pied un programme de formation professionnelle en production horticole. Il reçoit alors un salaire de professeur à temps plein et un montant pour l’utilisation de ses installations. En 2016, il rouvre la ferme pour accueillir ses premiers étudiants.
« Nous avons élaboré ensemble le modèle d’affaires sur lequel l’entreprise repose actuellement, dit-il. Ce futur tremplin pour mettre à jour mon plan d’affaires, peaufiner mes techniques en agriculture bio-intensive, augmenter la production en serre et en champ et commencer à vendre des paniers hebdomadaires de divers formats et prix. L’aventure a duré jusqu’en 2018, le programme étant suspendu faute notamment d’inscriptions. »
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Produire à l’année
En 2019, son chiffre d’affaires annuel s’élève à 170 000 $. Il grimpera à 230 000 $ en 2020, la pandémie de la COVID-19 faisant exploser la demande pour les paniers. Il ajoutera deux serres pour répondre aux besoins des consommateurs, l’année 2021 se terminera à 270 000 $. Actuellement, il cultive plus d’une soixantaine de légumes et de fruits sans pesticides et offre aussi des produits transformés, les Délices de Capucinne, dont des tartinades de fruits, des salsas, des pestos ou, encore, des plats prêts-à-manger.
Aujourd’hui, Pierre Chapdelaine voit l’avenir d’un bon œil, ses clients étant fidèles, curieux et soucieux d’avoir des produits de qualité. Il envisage construire d’autres serres mais la création d’une champignonnière, en collaboration avec Benoit Chartier, est sans aucun doute l’initiative qui l’anime au plus haut point. Le marché est à peine développé, un seul autre producteur le concurrence en Outaouais.
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« Je chéris ce projet depuis 2016, dit-il. Je cherchais un secteur où durant toute l’année la production est possible. Celle-ci est complexe, il faut un bâtiment isolé où l’on peut contrôler la luminosité et la température. L’objectif est de produire 300 livres de champignons par semaine avec deux employés, ce qui me permettrait d’égaler le chiffre d’affaires de la ferme qui, elle, emploie 10 travailleurs. On cultive entre autres des pleurotes bleus, des crinières de lion et des King Oyster. »
Les champignons Kinoko sont vendus à la ferme, mais aussi dans certaines épiceries (IGA, Metro, Provigo) et auprès de restaurateurs.