Savez-vous reconnaître les milieux humides et hydriques de votre région? Un milieu humide, c’est un écosystème où l’eau occupe une place essentielle. Il se présente donc comme un site saturé d’eau ou inondé pendant une période suffisamment longue pour influencer la nature de son sol ou de sa végétation. Les milieux hydriques sont, pour leur part, constitués des rives, du littoral et des plaines inondables des lacs et des cours d’eau. Il est bon de savoir que les milieux humides et les milieux hydriques sont intimement liés et que, souvent, les uns ne vont pas sans les autres.
De multiples services écologiques
Les milieux humides et hydriques jouent un rôle-clé dans la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité. Ces écosystèmes sont des refuges essentiels pour de nombreuses espèces animales, entre autres pour leur reproduction et leur alimentation. Ils sont aussi l’habitat de prédilection de plusieurs espèces végétales. Certains milieux humides réduisent même la présence et les effets néfastes de plusieurs substances s’accumulant dans l’eau ou dans l’air. D’autres ont la capacité, par exemple, de retenir les sédiments et de séquestrer le gaz carbonique (CO2), un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique. C’est particulièrement vrai pour les tourbières, qui emprisonnent une impressionnante quantité de ce gaz.
Ce n’est pas tout! Bon nombre de catastrophes naturelles causées par des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les inondations ou les glissements de terrain, peuvent être atténuées par la présence des milieux humides et hydriques. Certains de ces milieux, comme les plaines inondables et les marais en bordure de cours d’eau, aident au contrôle des inondations et de l’érosion en réduisant le débit des crues. Ils permettent ainsi d’éviter des dégâts matériels aux habitations ou autres infrastructures à proximité. Ces services écologiques ont d’ailleurs une valeur économique considérable, que l’on parvient de mieux en mieux à chiffrer. Face à ces évènements climatiques, la présence de milieux humides et hydriques peut faire une réelle différence sur un territoire et permettre aux municipalités touchées d’éviter des coûts de rétablissement.
C’est donc dire que chaque milieu humide et hydrique a ses propres fonctions écologiques, et c’est pourquoi il est nécessaire d’en retrouver une grande diversité sur le territoire québécois. Plus on conserve ces milieux intacts, plus ils seront à même d’offrir des services écologiques de qualité à l’ensemble de la population.
Pourtant, encore aujourd’hui, ces écosystèmes sont souvent mal aimés ou mal connus. Au Canada, comme dans plusieurs autres pays, de nombreux milieux humides et hydriques sont menacés et l’activité humaine est la principale responsable. C’est pourquoi, partout dans le monde, on tente de freiner leur disparition. Il y a donc urgence d’agir!
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Des actions pour assurer leur conservation
Le gouvernement du Québec a mis en branle, au cours des dernières années, une réforme importante de son cadre légal et règlementaire, en adoptant en 2017 la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques.
L’une des actions importantes découlant de cette réforme est l’élaboration des plans régionaux des milieux humides et hydriques par les municipalités régionales de comté (MRC). Actuellement en cours, ce vaste chantier collectif, déployé sur tout le territoire québécois, vise non seulement à répertorier et à assurer une meilleure prise en compte des milieux humides et hydriques, mais surtout à mieux planifier les actions nécessaires pour assurer leur conservation sur le territoire des MRC. À terme, les plans régionaux contribueront à atténuer certaines problématiques environnementales régionales et à mieux coordonner les actions de tous. Ils doivent être déposés en juin 2022.
La responsabilité de tous et chacun
Vous pouvez contribuer à la conservation des milieux humides et hydriques en vous informant sur le sujet, en les valorisant et en participant à ce grand chantier collectif que sont les plans régionaux. En combinant de multiples actions à différentes échelles, il est possible de mettre la conservation des milieux humides et hydriques à l’avant-plan et de réussir à faire plus et mieux pour ces importants écosystèmes. Pour en savoir plus sur le sujet, consultez la page Québec.ca/conservation-milieux-humides-hydriques.
LES MILIEUX HUMIDES ET HYDRIQUES ABRITENT:
- Quelque 600 espèces de plantes indigènes, dont des orchidées et des plantes carnivores
- Environ un tiers des espèces végétales du Québec, dont plus de la moitié sont en situation précaire
- Des centaines d’espèces vertébrées (dont plus de 150 espèces d’oiseaux, notamment des oiseaux aquatiques) et encore bien davantage d’insectes