Marc Carrière et Michel Kadri candidats du PCQ en Outaouais

L’ex-conseiller municipal de Gatineau Marc Carrièr lors d'un point de presse, jeudi.

L’ex-conseiller municipal de Gatineau Marc Carrière et l’homme d’affaires exploitant de quelques concessions automobiles Michel Kadri seront tous les deux candidats pour le Parti conservateur du Québec (PCQ) au prochain scrutin provincial dans la région, des annonces que le chef Éric Duhaime a qualifiées de «coup de canon pour partir en Outaouais».


De passage à Gatineau pour présenter ces deux candidats bien connus dans le milieu, le chef du parti Éric Duhaime a parlé de candidatures «exceptionnelles», se félicitant d'avoir réussi à les convaincre de joindre les rangs en vue des élections du 3 octobre, rappelant que le PCQ est passé de 500 à 55 000 membres en l'espace d'un an. À son avis, l'arrivée de ces deux personnalités régionales accélérera un engouement déjà entamé pour son parti dans la région.

«Politiquement, les plaques tectoniques sont en train de bouger. Quand j'étais jeune, on appelait ça l'Outaouais la rouge, quand j'habitais ici. Tout était libéral, au provincial et au fédéral, on pensait que c'était un château fort éternel du Parti libéral. Mais les choses ont depuis changé (références aux gains dans le passé du PCC et du NPD ainsi que de la CAQ en 2018). Je pense que le terrain est fertile maintenant pour que ce soit le PCQ qui vienne bonifier la diversité politique dans la région de l'Outaouais. Pour ce faire, ça prend toujours de bonnes personnes bien implantées dans leur milieu, bien appréciées de la communauté», a-t-il lancé. 

Le chef du PCQ Éric Duhaime

M. Carrière, qui a quitté la vie politique municipale l’an dernier après deux mandats dans le district de Masson-Angers, sera de la course dans la circonscription de Papineau, remportée avec 47% des voix en 2018 par le ministre responsable de la région, Mathieu Lacombe; alors que M. Kadri, qui dirige les concessions automobiles Buckingham Chrysler, Buckingham Toyota et Buckingham Hyundai, portera les couleurs du PCQ dans Chapleau, où le député caquiste Mathieu Lévesque a eu le dessus avec 40% des suffrages.

Élu municipal de 2013 à 2021 après avoir agi comme commissaire scolaire, Marc Carrière avait annoncé dès mai dernier qu'il tirait un trait sur le conseil municipal de Gatineau mais il affirme qu'il n'a jamais caché qu'il ne s'agissait que d'une «pause» de la scène politique. Dès l'été dernier, il a d'ailleurs rencontré M. Duhaime et croit que son expérience ainsi que son franc-parler seront des atouts. Il s'est aussi permis de faire allusion au fait que le député actuel de Papineau n'habite plus dans la circonscription.

«J'ai toujours été sérieux dans mes démarches politiques, je n'ai jamais eu peur de l'opposition. [...] J'ai toujours suivi mes convictions, je n'ai jamais oublié les citoyens que je représentais, je suis toujours parvenu à influencer les décisions afin de défendre l'intérêt des gens de chez nous et pour ça, il faut y habiter. Il n'y a rien qui m'empêche de réaliser ce que je veux. Ma feuille de route en politique le prouve et je suis capable de défendre mon bilan des 14 dernières années de vie politique sans gêne. Je n'ai jamais promis ce qui n'était pas réalisable. On a besoin d'un gouvernement responsable, pas d'un État qui ne gouverne par décrets ni par sondages», affirme-t-il, ajoutant que les citoyens «ont été laissés à eux-mêmes» au fil des quatre dernières années.

Au sujet de la bannière choisie, l'ancien conseiller municipal affirme que les valeurs du PCQ le rejoignent davantage. 

«Je ne pense pas surprendre quelqu'un aujourd'hui en disant que mes valeurs sont plus de centre droite que l'inverse», lance-t-il.

Selon Éric Duhaime, alors que la crise sanitaire tire à sa fin, la santé sera sans trop de surprise au cœur de la prochaine campagne électorale en Outaouais, comme ailleurs en province, 

«Si les Québécois ont été confinés plus que partout ailleurs sur le continent, c'est parce que notre système de santé a été le moins apte à sauver les gens. Il a fallu que les Québécois se confinent pour sauver le système de santé. Pour nous, c'est inacceptable. [...] Je sais qu'à la veille des élections, la CAQ risque d'arriver avec des surprises, pour nous donner de bonnes nouvelles, de petits bonbons, mais on comprend que c'est à la dernière minute. On comprend que ce parti-là, pendant près de quatre ans, s'est traîné les pieds dans ce dossier-là et les Québécois en ont payé très chèrement le prix, particulièrement en Outaouais», pense-t-il.

L’homme d’affaires exploitant de quelques concessions automobiles, Michel Kadri, lors de l'annonce jeudi.

Gestion de la pandémie

MM. Carrière et Kadri ont indiqué qu'ils se lançaient dans l'aventure notamment en raison de leur insatisfaction du gouvernement Legault sur certains aspects de la gestion de la pandémie de COVID-19. Certaines décisions ont pour eux été une sorte de goutte qui a fait déborder le vase. 

«De façon générale - je suis triplement vacciné -, je crois à la science. Par contre, pendant toute la pandémie, on entendait une seule personne nous parler. On n'a pas su ce qui se passait ailleurs, on n'a pas entendu d'experts, on n'a pas entendu de débats entre autres par les partis d'opposition. Pour moi, c'est l'auto-défense intellectuelle à un moment donné qui est embarquée, en me disant: c'est trop beau pour être vrai. Je pense qu'on a la preuve aujourd'hui que le dernier couvre-feu n'était pas nécessaire et n'était pas appuyé par la science», a clamé l'ancien élu municipal.

Impliqué dans la communauté, M. Kadri avoue quant à lui que c'est la dernière fermeture des restaurants, à la fin décembre, qui s'est avérée la bougie d'allumage pour avoir le goût de se lancer en politique. 

«Les restaurateurs, il faut comprendre, ont été affectés de très près: ils ont suivi les règles du gouvernement: les gens avaient besoin d'un passeport vaccinal pour entrer, ils ont investi pour avoir des plexiglas et il y avait de la distanciation. Ils ont tout, tout fait exactement ce que le gouvernement leur avait demandé de faire et ils ont été fermés. Là, j'ai dit: non, non, ça ne se peut pas. Pour l'économie de la place, c'est incroyable. On veut bien suivre, on veut bien écouter, mais d'après moi c'était de l'injustice», a-t-il commenté.

Le PCQ n'a pas encore officialisé ses candidats dans les trois autres circonscriptions de l'Outaouais mais M. Duhaime a indiqué que des rencontres avec des candidats potentiels étaient prévues dans les heures à venir. 

«Beaucoup de personnes ont levé la main», a-t-il dit.

En 2018, le PCQ avait récolté entre 1,3 et 3% des voix sur le territoire de l'Outaouais.