La Ville serait même ouverte à augmenter sa participation financière dans la construction de logements, a mentionné la mairesse. «Je ne ferme la porte à rien, on doit être ouvert à tout à l’heure actuelle pour faire du logement et de l’habitation sur notre territoire», a-t-elle répondu lorsque cette possibilité de voir Gatineau ajouter des sommes d’argent en logement lui a été soumise par Le Droit.
«On ne se part pas un club social, on part un comité pour faire du logement à Gatineau, a-t-elle résumé. Nous regroupons des joueurs clés qui n’ont pas été habitués à travailler ensemble dans le passé. […] Tous ces petits noeuds qu’on entend sur le terrain, qui peuvent parfois être administratifs, d’expertise, de disponibilité de sous-traitants ou d’appui, on sera à la même table pour en parler. […] On n’a plus de temps. On a besoin de plus de portes. Il faut loger des gens. Il y a des besoins tant dans le privé que dans le milieu social.»
Le vice-président du comité exécutif et président de la Commission du développement du territoire et de l’habitation, Daniel Champagne, assurera la présidence de ce nouveau comité dit «opérationnel». Il sera accompagné de Raphaël Déry, directeur général de la Fédération intercoopérative en habitation de l’Outaouais, Alexandre Héroux-Theriault, directeur général de l’Office d’habitation de l’Outaouais, Armelle Grey Tohouegnon du Regroupement des OSBL d’habitation et d’hébergement avec support communautaire en Outaouais et de Nicolas Brisson, directeur général de l’Association des professionnels de construction et de l’habitation du Québec en Outaouais. Fait à noter, la direction générale de la Ville de Gatineau et la mairesse seront aussi à la table.
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«On a une situation urgence, a noté M. Champagne. Le conseil précédent a déclaré l’état d’urgence en logement. Il faut agir. On a passé beaucoup de temps à réfléchir dans les dernières années, par l’entremise de différentes tables et comités, là il est temps de passer à l’action. […] Regardez-nous bien aller.»
De fait, la situation du logement à Gatineau est loin de s’améliorer. La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) vient de confirmer que le taux d’inoccupation des logements à Gatineau frôle 1 %. «C’est préoccupant et problématique», a affirmé la mairesse Bélisle qui souligne que plus de 1000 ménages sont actuellement sur la liste d’attente de l’Office d’habitation de l’Outaouais pour obtenir un logement. «On aurait besoin de 1785 logements [abordables et sociaux] pour répondre aux besoins d’ici cinq ans», dit-elle.
Prendre la balle au bond
La création d’un «comité-choc» est aussi un message que lance la Ville de Gatineau au gouvernement du Québec qui est en train de réviser ses programmes en matière de logement, explique Mme Bélisle. La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a récemment dévoilé le nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ).
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«Je souhaite saisir la balle au bond, je veux que Québec entende très clairement que Gatineau va avoir une unité en place pour être capable de livrer du logement et de l’habitation sur son territoire», a mentionné la mairesse. Cette dernière reconnaît toutefois que le PHAQ qui sollicite activement la participation du secteur privé dans la construction de logements abordables inquiète grandement le milieu communautaire. Action Gatineau a demandé que le conseil municipal prenne officiellement position sur le PHAQ. Un avis de motion en ce sens a été déposé par le conseiller Louis Sabourin lors du dernier conseil. Le vote et le débat sur cette motion devraient avoir lieu mardi prochain.
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Ce dernier se dit «toujours favorable à l’action si ça permet d’amener des solutions», et qu’en ce sens, le comité-choc mis en place par la mairesse est une bonne nouvelle. Il rappelle que la défunte Commission du développement du territoire, de l’habitation et de l’environnement comprenait une «table de concertation» en logement. «Si ce qui est annoncé aujourd’hui nous permet d’être plus proactifs et en action sur le terrain, je ne serai certainement pas contre, mais on verra le résultat», ajoute-t-il.