Trèva Cousineau obtient le Prix Bernard Grandmaître

Trèva Cousineau a reçu les grands honneurs au 22e gala des Prix Bernard Grandmaître

L’infatigable «modèle d’engagement et de leadership» de la francophonie ontarienne, Trèva Cousineau, a reçu les grands honneurs au 22e gala des Prix Bernard Grandmaître, lundi soir, lors d’une cérémonie tenue à La Nouvelle Scène Gilles Desjardins et diffusée virtuellement.


Finaliste pour le prestigieux Prix Bernard Grandmaître pour une deuxième fois en trois ans, Mme Cousineau, surnommée le «bouclier de la francophonie» a œuvré à la promotion et au développement de sa langue maternelle au sein d’une kyrielle d’organismes depuis plus de 50 ans.

«Là, je suis comblée», a lancé d’emblée la grande bénévole.

Au cours des deux dernières années seulement, la militante a entre autres, maintenu la présidence de Dialogue Canada; a été membre du comité consultatif régional de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario; a accepté de donner une année additionnelle au MIFO à titre de présidente sortant et a finalement agi à titre de représentante à la table ronde des aînés de la Ville d’Ottawa.

«Je partage également (ce prix) avec toutes les personnes avec qui j’ai travaillé au cours des années parce que vous savez, rien ne se fait seul, a-t-elle poursuivi. Tout le monde fait la différence. Ce n’est pas juste une personne.»

Trèva Cousineau a reçu les grands honneurs au 22e gala des Prix Bernard Grandmaître.

Mme Cousineau a aussi tenu à remercier sa famille pour son appui de même que l’ACFO Ottawa pour la tenue de cette remise de prix annuelle.

Vous nous faites rencontrer des personnes que l’on ne connaîtrait pas autrement. Chacun à leur façon contribue à notre communauté. Je trouve que c’est important.

Avant de quitter la scène, le «pilier de la francophonie» a donné un dernier conseil.

«Les spécialistes disent que faire du bénévolat, ça nous garde jeunes. Faites du bénévolat», a encouragé l’octogénaire.

Joelle Drouin (à gauche), du Groupe Média TFO et Solange Fortin (à droite), citoyenne de l'année.

Prix Claudette Boyer-Citoyen de l’année

Le Laurier pour le prix Claudette Boyer-Citoyen de l’année a été remis à Solange Fortin, reconnue pour son don de soi et son «travail dans l’ombre», surtout auprès des communautés vulnérables. Femme d’expérience engagée, elle fait partie de plusieurs organismes dont le Centre Pauline-Charron, la Société Saint-Vincent de Paul — Conseil central d’Ottawa, la Conférence Trinité de la Saint-Vincent de Paul et le comité paroissial de pastorale de la communauté chrétienne St-Frère-André.

«C’est vraiment une surprise. Ce n’est pas évident. C’est avec fierté que je reçois ce Laurier. J’ai connu Claudette Boyer, j’ai travaillé avec elle alors ça (nomination) fait un petit velours», a affirmé Mme Fortin, fière bénévole pour la francophonie elle aussi depuis plus de 50 ans.

Ayoub Jlila, nouvel arrivant de l’année.

Nouvel arrivant

Ayoub Jlila a remporté la palme du nouvel arrivant de l’année. Originaire du Maroc, M. Jlila atterrit à Ottawa pour démarrer une nouvelle aventure dans un pays qui l’a longuement fasciné.

«Je suis arrivé ici avec beaucoup de rêves et je pense que je suis en train de réaliser mes rêves. Je ne le savais pas au départ en arrivant au Canada. J’ai cru que ç’allait être très difficile. Ça l’est, mais avec la communauté francophone, ça devient de plus en plus facile. Je suis le fruit de cet accueil francophone […] Je tiens à remercier cette belle communauté franco-ontarienne qui m’a accueilli dès le départ», a témoigné le journaliste devenu coordonnateur des communications du Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’est de l’Ontario.

Éric Barrette, intervenant en éducation de l'année.

Intervenant en éducation

De son côté, Éric Barrette n’aurait jamais cru recevoir un prix à titre d’intervenant en éducation il y a quelques années, considérant son cheminement professionnel.

«Ce soir, je me sens un peu comme imposteur d’accepter ce prix parce qu’il y a huit ans à peine, je terminais une maîtrise en gestion de l’environnement du territoire et de la biodiversité. Je pensais à cette époque que mon rôle était de surveiller les lieux humides, m’assurer que les boues aillent bien et m’assurer dans le fond de la vie de l’environnement. Mais aujourd’hui, je m’assure en quelque sorte de l’épanouissement et de la survie de la francophonie en Ontario. On peut dire que c’est similaire...mais pas vraiment», a-t-il blagué.

«En fait, la francophonie m’a rappelé à revenir dans leur belle famille», a indiqué l’animateur culturel au CEPEO qui a chapeauté et organisé diverses initiatives virtuelles pendant la pandémie en plus de s’impliquer au sein du conseil d’administration de la Nouvelle Scène et de l’ACFO Ottawa. Il est aussi l’instigateur du podcast historique Assis Devant.

Ama Ouattara, jeune leader de l’année

Jeune leader

Le Laurier de la jeune leader de l’année a été désigné à Ama Ouattara pour ses nombreuses contributions au fil des ans en matière de changement social dans le contexte multiculturel et de la francophonie. Elle a contribué au Réseau Ontario, pour la conception et la réalisation d’une tournée pancanadienne prisée et destinée aux communautés francophones.

«Merci infiniment, je ne vais pas arrêter de pleurer ce soir, a-t-elle déclaré, visiblement émue par cette distinction. J’aimerais remercier ces aînés de la francophonie qui font une place au quotidien pour des personnes comme moi, des jeunes qui sont la relève ou les jeunes leaders. Merci de croire en nous, vous ne le regretterez pas.»

Jeunesse de l’année

L’étudiant du Lycée Claudel Logan Hussein a été sacré le jeune de l’année en raison de son esprit philanthropique. Né en novembre 2008 avec un pneumothorax, il doit sa survie aux soins intensifs qu’il a reçus de l’unité néonatale de soins intensifs du Centre Hospitalier de l’Est de l’Ontario (CHEO). Pour son premier anniversaire, ses parents ont demandé à leur entourage de faire des dons au CHEO au lieu de lui offrir des cadeaux et ainsi sensibiliser le public sur l’importance de cette unité. Une tradition est née et plus de 223 000 $ ont été recueillis depuis.

«Merci pour tout ça, c’est incroyable», a-t-il déclaré avant d’expliquer son cheminement.

Organismes de l’année

Fondé en 1957, Le Patro d’Ottawa s’est vu être honoré à titre d’organisme de l’année pour son soutien continu pour la communauté franco-ontarienne, notamment pour la jeunesse, les familles immigrantes, les personnes aînées et ayant des besoins spéciaux.

«Je suis vraiment émue, touchée et surprise. C’est vraiment tout un honneur. C’est avec beaucoup d’humilité que je reçois ce prix ce soir», a fait par sa directrice générale Annie Rouleau.

«Je suis rentrée en poste en plein confinement en mars 2020 et avec mon équipe nous avons déployé une offre adaptée aux aînés, aux enfants et à leur famille ainsi qu’un programme, offert 100% en virtuel, auprès des personnes ayant des besoins sociaux. C’est tout un exploit.»

Comble du hasard, Mme Rouleau, nouvellement mariée, a remporté le grand tirage de la soirée: deux billets pour une destination desservie par Air Canada, un organisme pourtant pointé du doigt pour ses lacunes en matière de francophonie depuis quelques années.

Autres prix

Le gagnant du titre de l’intervenant en santé a été attribué à Anthony Di Monte. Le retraité directeur général des services de protection et d’urgence de la Ville d’Ottawa a accepté son prix sans discours, malgré les louanges plus tôt du maire Jim Watson, présent pour le gala.

Finalement, le prix de l’Alliée de la francophonie a été décerné à l’unilingue anglophone Veronica Roy. La directrice générale du festival d’art urbain House of Paint (HoP) était absente jeudi soir. L’ACFO Ottawa a souligné les «nombreuses initiatives» de Mme Roy pour mettre en valeur la francophonie au sein du festival.