Catherine Pellerin: Femme d’affaires et conseillère municipale

Catherine Pellerin, cofondatrice de Pixel.

« Pixel est née en 2007 entre une laveuse et un réservoir à eau chaude, s’exclame en riant Catherine Pellerin. On a fondé ça, Jean-Denis Ménard et moi, dans son sous-sol. » Spécialisée à ses débuts en production vidéo, l’entreprise de communication et de marketing multiservices réunit aujourd’hui 15 employés et a conclu 2021 avec un chiffre d’affaires de 1,7 million. Et ça, la toute nouvelle conseillère municipale de Bowman en est très fière.


Conseillère municipale, vous dites ? En plus de porter le chapeau de femme d’affaires qui gère 120 projets chez Pixel ? Et oui, la villégiatrice a eu un coup de cœur pour cette petite municipalité de la MRC Papineau. Tout a commencé avec l’achat d’un chalet en 2020. Mais ça, on y reviendra.

Située rue St-Joseph dans le secteur Hull, Pixel célèbre cette année ces 15 ans, un parcours marqué par une croissance constante. Mais c’est en 2017, avec l’arrivée de Richard Martin à titre d’associé, qu’elle prend son plein envol. « Pixel a grandi de façon stratégique par acquisition, notamment celle de Shuriken, une entreprise de design graphique menée par Jean-François Henri, que nous avons accueilli comme associé, fait-elle valoir. On souhaitait offrir davantage de services, et cela nous a permis de devenir une agence complète. En 2018, les revenus ont doublé. » 

La Maison de la culture de Gatineau, Steamatic, l’Hôpital Montfort et le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario comptent parmi les nombreux et fidèles clients de l’entreprise.

« La pandémie en mars 2020, pour nous et tout le monde, ça été une claque en pleine face. Les projets de tournage ont été annulés, on a perdu des milliers de dollars. Les associés, on a travaillé comme des fous pour trouver des solutions. Ça nous a permis de réaliser une chose : à nous quatre, on avait toutes les compétences nécessaires pour tenir le coup. Nous avons fait, entre autres, un partenariat avec le Collège La Cité et la salle Excentricité pour offrir des événements en mode virtuel de haute qualité, dont le Gala de la Chambre de commerce de Gatineau. Un bon coup qui a mené à plusieurs contrats. »

L’année 2020 a été une année record, le chiffre d’affaires s’élevant à 1,4 million. « Pour le futur proche, on va voir si on peut acquérir une autre entreprise. On va aussi se concentrer à solidifier l’équipe. Notre plus grand défi au quotidien, c’est de gérer la croissance et trouver de la main-d’œuvre qualifiée pour maintenir la qualité des services. La pénurie de main-d’œuvre est généralisée, jamais on n’a fait autant de campagnes de recrutement pour nos clients... et pour nous-même ! »

Catherine Pellerin

Madame la conseillère 

« J’aime voyager et ne voyant pas la fin de la COVID-19, j’ai acheté un chalet à Bowman, sans trop savoir si c’était fait pour moi. J’ai découvert une municipalité que j’adore. Je voulais contribuer à ma communauté, comme je le fais au sein de Pixel, partout dans la région », fait-elle valoir.

Les élections municipales arrivent et un siège au conseil municipal se trouve vacant. 

Elle soumet sa candidature alors qu’elle est connue de cinq personnes seulement, soit ses voisins et Bob au dépanneur.

La femme d’affaires pensait alors qu’il n’y aurait pas d’opposition, donc aucune campagne à faire. 

Or, à la toute dernière minute, une autre personne dépose sa candidature.

Je ne fais pas les choses à moitié, dit-elle fermement. J’ai fait un dépliant fort élaboré et frappé à 300 portes pour me présenter. Ici, c’est une petite communauté tissée-serrée de 673 résidents. Je sortais de nulle part. Les gens m’ont accueillie à bras grands ouverts, heureux que quelqu’un aille à leur rencontre. C’est comme ça que j’ai eu leur vote.

La campagne a toutefois pris un tournant inattendu. 

Au fil de ses nombreuses visites, Catherine Pellerin a retracé un pan de la vie de son grand-père qui à l’époque possédait une terre à chasse à Bowman. 

Celle-ci a été vendue à la famille Sarrazin, une connaissance de son grand-père, mort soudainement.

« J’ai appris cette histoire quand j’ai acheté le chalet sur le chemin Chevreuil Blanc, souligne-t-elle. En entendant ça, ma mère s’est rappelé que grand-père avait une fermette sur la rue White Dear à Bowman. En faisant le porte-à-porte, j’ai rencontré des Sarrazin, dont certains vivent encore sur la terre qui est aujourd’hui subdivisée. En parlant avec ceux-ci, on a pu retrouver l’endroit du bâtiment qui a été incendié. L’un d’entre eux a même trouvé une photo de la fermette et a eu la gentillesse de me l’envoyer. Il y a donc un peu de moi et ma famille, ici, à Bowman. »