De coach de football universitaire à Sherbrooke à directeur du service des sports de l’Université d’Ottawa à vice-président de l’Institut national du sport du Québec à analyste des matches du Rouge et Noir en passant par directeur du coaching au... Cirque du Soleil. Ces jours-ci, le Franco-Ontarien natif de Vanier se trouve à Pékin avec la formation canadienne olympique de patinage de vitesse sur courte piste.
L’équipe a complété les Jeux, mercredi, avec une quatrième médaille. De l’or obtenu au relais masculin 5000m qui marquait la fin de la carrière du vétéran Charles Hamelin.
«À part Charles, ce sont tous des «kids» dans l’équipe. Il y a Kim Boutin qui a déjà eu du succès aux Jeux. Mais tous les autres étaient des nouveaux», souligne Schryburt, qui campe le rôle de directeur haute performance depuis janvier 2021.
«Puisque nous étions une équipe jeune, nous n’avions pas fixé d’attentes. Nous savions que la compétition serait hyper relevée. Nous voulions juste que les patineurs prennent de l’expérience.»
Oui, le Canada a gagné quatre médailles. Il y a eu le relais. Steven Dubois est monté deux fois sur le podium à des épreuves individuelles. Boutin en a fait de même à une reprise chez les femmes.
«Nous sommes plus que satisfaits. Dans notre sport, il y a neuf épreuves. Trois relais, trois courses de distances chez les hommes et trois courses de distance chez les femmes. Comme pays, tu as donc l’occasion de te rendre en finale neuf fois. Nous avons eu des patineurs dans six finales. C’est le chiffre que je retiens. Nous ne nous attendions pas à ça. Il y a tellement de rondes à franchir pour avancer jusqu’en finale.»
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Ça, et le peloton n’a jamais été aussi relevé.
«Tu as une douzaine de pays qui peuvent produire des médaillés lors de chaque étape de la Coupe du monde», rappelle l’homme âgé de 54 ans.
En poste jusqu’en 2026
On le sent dans sa voix. Marc Schryburt adore jusqu’ici son aventure à Patinage de vitesse Canada. Tellement qu’il a accepté de s’engager en vue du prochain cycle olympique de quatre ans.
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«Quand la COVID-19 a frappé, j’étais directeur du coaching au Cirque du Soleil. Tout le monde a perdu son emploi du jour au lendemain. Je me suis alors construit une petite entreprise de consultation. Au départ quand Patinage de vitesse Canada m’a approché, c’était en raison d’un congé de maternité. On me demandait de finir la dernière année du «quad» olympique», explique-t-il.
La dame qu’il remplaçait a finalement décidé de ne pas réintégrer ses fonctions.
Ce qui lui a ouvert la porte pour prolonger son passage à la tête de l’équipe nationale courte piste.
Schryburt a été brièvement entraîneur de patinage de vitesse durant les années 1980. «J’avais suivi un cours de certification. Après une saison, c’était fini», se souvient-il en riant.
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On comprend rapidement que le père de famille ne se considère pas un expert dans la matière. Ce dernier a surtout trempé dans le football et la formation d’entraîneurs, tous sports confondus.
Si Patinage de vitesse Canada l’a recruté, c’est pour son talent de rassembleur.
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«C’est un peu dans mon ADN. Réunir des gens autour d’une cause commune. En tant que directeur haute performance, je m’occupe notamment d’une équipe de soutien intégré de 17 personnes. Il y a des médecins, physiothérapeutes, préparateurs physiques, psychologues du sport, nutritionnistes, des entraîneurs et des gens qui analysent des données de toute sorte. Je suis un peu un DG qui embauche tous ces gens. Par exemple, notre nutritionniste travaillait déjà chez les Canadiens de Montréal.»
Tout ça semble une machine bien huilée. La formation nationale se trouve à Montréal, site du centre d’entraînement.
Plus précisément à l’aréna Maurice-Richard où les médaillés olympiques ont peaufiné techniques et tactiques dans les quatre dernières années.
L’attention de Marc Schryburt est dirigée uniquement vers la courte piste. La longue piste s’avère l’affaire d’un autre collègue au sein de la fédération canadienne.
«Les gens des deux équipes ne se voient jamais, ou presque. Nous sommes situés aux extrémités du pays. Nous à Montréal, eux à Calgary. Mais ici aux Jeux, nous étions dans le même édifice au village. Quand les trois filles (Ivanie Blondin, Isabelle Weidemann et Valérie Maltais) ont gagné leur médaille d’or à la poursuite par équipe, nous avions un groupe de cinq personnes qui assistait à leur compétition. Puis ce soir, ils avaient envoyé à leur tour six à huit personnes pour nous encourager. Même si nos réalités quotidiennes sont différentes, nous relevons de la même fédération.»
Schryburt a déjà hâte d’entamer le prochain cycle olympique.
«J’aimerais bien voir à quoi ça ressemble dans une vie plus normale sans une pandémie. J’ai l’impression d’avoir dû beaucoup géré la COVID-19 depuis mon arrivé, voir comment on devait voyager, comment on devait se protéger pour éviter de perdre un patineur avant les Jeux.»