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Pumba, pour vous le rappeler, est un cochon. Un mini-cochon d’à peine 40 livres (18 kg) qui vivait à Gatineau depuis huit ans avec sa propriétaire, sa meilleure amie, Pascale Langlais.

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La vie était belle. Pumba faisait sa petite affaire, il ne dérangeait personne. Ses voisins – les enfants surtout – l’adoraient.

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Comme tous les mini-cochons, Pumba ne dégageait pas d’odeur corporelle, il ne sortait pas l’hiver, son grognement était à peine audible. Bref, il était plus docile qu’un chat ou un chien. Comme voisin à quatre pattes, on ne pouvait demander mieux.

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Et pour Pascale Langlais, son petit cochon était plus qu’un animal de compagnie, il était, a-t-elle dit, son «support moral», elle qui est atteinte de sclérose en plaques. «J’ai besoin de lui à mes côtés», a ajouté la Gatinoise du secteur Masson-Angers.

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Mais l’été dernier, Pumba a été obligé de s’exiler à Val-des-Monts, chez la mère de Mme Langlais. Le mini-cochon que tout le quartier avait adopté était soudainement devenu «cochona non grata».

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C’est qu’un nouveau voisin de Pascale Langlais ne voulait pas de Pumba dans son quartier et il a déposé une plainte à la Ville de Gatineau. Et puisque le micro-cochon est qualifié d’animal agricole plutôt que d’animal domestique dans les règlements de la Ville, Mme Langlais n’a eu d’autre choix que de se séparer de son meilleur ami. Le mini-cochon vit donc à Val-des-Monts depuis.

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«Pumba va bien, a dit Mme Langlais cette semaine. Mais nous trouvons la séparation très difficile. Même si j’ai la possibilité d’aller lui rendre visite tous les jours, ce n’est pas comme l’avoir à mes côtés.»

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En septembre dernier, Pascale Langlais a fait circuler une pétition qui demande à la Ville de Gatineau de revoir ses règlements municipaux sur les animaux domestiques permis sur son territoire afin d’y ajouter les mini-cochons. Elle a recueilli tout près de 11 000 signatures.

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Onze mille Gatinois ont dit «oui» aux Pumba de ce monde. Ça commence à faire du monde à la messe.

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On l’aime Pumba.

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***

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M^me Langlais a remis sa pétition au nouveau conseiller municipal de son quartier, Mario Aubé. Et dès la première réunion du nouveau conseil municipal, M. Aubé a déposé un avis de proposition pour que la question des mini-cochons sur le territoire de la Ville soit étudiée.

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«C’est dans la machine, a dit le conseiller de Masson-Angers. C’est le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) qui étudie le dossier. Si ce règlement est adopté, on veut s’assurer qu’on n’ait rien oublié.

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«Est-ce que, par exemple, un mini-cochon peut se promener en ville avec laisse ou sans laisse? Est-ce qu’il peut aller dans un parc à chiens? Une personne a droit à quatre animaux domestiques. Mais est-ce que ce sera quatre animaux incluant un mini-cochon? Ou quatre, plus un mini-cochon? Ou encore quatre mini-cochons? Qui inspectera s’il y a plainte? La SPCA? Est-ce que la SPCA a les locaux nécessaires pour les prendre (s’il y a abandon)?

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«Ce sont de petites questions comme celles-là qu’il faut clarifier, de poursuivre le conseiller Aubé. Donc le SPVG étudie tout ça, on fait des comparaisons avec d’autres villes du Québec qui permettent sur leur territoire la présence de mini-cochons (une quinzaine de villes, dont Montréal) et il y aura une recommandation favorable ou défavorable qui sera présentée au conseil municipal. J’imagine que d’ici un mois, le SPVG aura eu le temps d’étudier tout ça et qu’il fera ses recommandations finales au conseil. Les élus auront alors à se prononcer.

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«Et vous, M. Aubé ? Êtes-vous pour ou contre la présence de mini-cochons sur le territoire de la Ville?

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— Personnellement, je ne suis pas contre. Si c’est bien encadré et que la Ville a un bon règlement bien appliqué par le SPVG, je ne vois pas de problème.»

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Alors voilà. On devrait connaître le sort de Pumba d’ici le printemps.

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Rentrera-t-il bientôt chez lui à Gatineau Ou demeurera-t-il un petit porc errant banni de ses foyers? On le saura bientôt.

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Je vous ai déjà dit que Pumba aime peindre et qu’il joue du piano avec son groin?

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Pumba est un cochon. Un micro-cochon. Un petit porc d’à peine 40 livres qui vivait à Gatineau depuis huit ans. Mais depuis environ deux mois, Pumba est « cochona non grata » en ville. Et sa propriétaire, Pascale Langlais, est dans tous ses états.

« Avant d’adopter mon cochon, il y a huit ans, j’ai appelé la Ville et la SPCA pour m’assurer de la légalité de posséder un micro-cochon en ville, raconte-t-elle. Je ne voulais pas vivre le cauchemar que je vis présentement. À la SPCA, on m’a répondu qu’il n’y avait pas de problème, pourvu que l’animal soit gardé à l’intérieur de la maison. Mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas permis, c’est toléré. Toléré jusqu’à ce qu’un voisin se plaigne. »

Les voisins de Mme Langlais ne se sont jamais plaints de la présence de Pumba dans leur quartier. Bien au contraire, tout le monde adore le petit cochon.

Mais un nouveau voisin de Mme Langlais, arrivé depuis environ deux mois, ne veut pas Pumba comme voisin. Et il s’en est plaint. Mme Langlais a tenté de lui expliquer que son micro-cochon est propre, qu’il ne dégage pas d’odeur corporelle, qu’il ne sort jamais l’hiver, que son petit grognement est à peine audible et qu’il est plus docile qu’un chat ou un chien. Mais peine perdue. Le voisin ne veut rien entendre. Dans son livre, les cochons - qu’ils soient énormes, micro, nains ou vietnamiens - doivent vivre à la ferme, point à la ligne.

« Dans les règlements municipaux de Gatineau, c’est écrit que le cochon fait partie des animaux agricoles, reprend Pascale Langlais. Contrairement à une quinzaine de municipalités au Québec qui acceptent les micro-cochons sur leur territoire, Gatineau n’a pas révisé ses règlements depuis l’arrivée de cet animal dans nos vies. C’est une espèce qui n’existe pas dans nos règlements municipaux. Le micro-cochon est donc automatiquement qualifié d’animal agricole. Et c’est écrit qu’un animal agricole est « un animal destiné exclusivement à la consommation, à l’élevage et à la reproduction ». Mais mon Pumba n’a rien de tout ça ! Il est castré et je ne le mangerai jamais ! On ne peut pas le qualifier d’animal agricole. C’est un animal domestique. »

Il y a environ un mois et demi, un préposé aux animaux de la Ville de Gatineau, alerté par le nouveau voisin de Mme Langlais, a avisé celle-ci qu’elle avait 72 heures pour se départir de son « animal agricole ». Elle a donc écrit à la Ville de Gatineau pour expliquer la situation en ajoutant à sa missive le contrat de vente de Pumba, son certificat de naissance prouvant qu’il provient d’une ferme d’élevage de micro-cochons et non d’un élevage agricole, le poids de son animal (40 livres), une photo de lui et des copies de courriels de son vétérinaire qui ne soigne que des animaux domestiques.

Elle aurait pu ajouter que Pumba joue du piano avec son groin et qu’il sait peindre, mais bon. Elle s’en est tenue aux choses de base.

« Je n’ai pas eu de nouvelles de la Ville pendant un mois et demi, dit-elle. Je croyais que tout était réglé. »

Mais non. Un deuxième avis a récemment été déposé à la porte de Mme Langlais pour lui rappeler qu’elle devait se départir de son « animal agricole ».

« J’ai emmené Pumba chez ma mère à la campagne, à l’extérieur de Gatineau, dit-elle. S’ils saisissent mon animal, ce sera la fin de mon monde. Je suis atteinte de sclérose en plaques et Pumba est mon support moral, j’ai besoin de lui à mes côtés. Et le stress pour lui serait aussi énorme. Ce stress de se faire saisir par des inconnus, je ne veux pas qu’il vive ça. Il restera don chez ma mère jusqu’à ce que ce dossier soit réglé. »

Parce que Pascale Langlais n’a pas l’intention de lâcher le morceau. Elle a déjà recueilli des milliers de signatures sur une pétition qu’elle compte remettre au conseil municipal de Gatineau. Une pétition qui demande à la Ville de revoir ses règlements municipaux sur les animaux domestiques permis sur son territoire.

Elle devra cependant s’armer de patience puisque le conseil municipal sera bientôt dissous en vue des élections municipales du 7 novembre prochain. Il reviendra donc au nouveau conseil de statuer sur la présence de micro-cochons sur le territoire de la Ville et, indirectement, sur le sort de Pumba le réfugié.

Il faudra donc poser la question aux candidats à la mairie: « On rapatrie Pumba ou non ? ».

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