Les Farfadaas n'ont pas l'intention de partir

Les Farfadaas n'ont pas l’intention de quitter leur quartier général, sur le site de Zibi, tant et aussi longtemps que «toutes les procédures sanitaires» n’auront pas été levées au pays.

Alors que les autorités cherchent lentement mais sûrement à négocier de manière pacifique le départ des camionneurs et manifestants qui envahissent depuis vendredi la capitale fédérale et ses environs, plusieurs ont la ferme intention de demeurer sur place tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause.


Le mouvement québécois Les Farfadaas, qui a installé son quartier général sur le site de Zibi, dans le Vieux-Hull, soutient ne pas avoir l’intention de quitter les lieux tant et aussi longtemps que «toutes les procédures sanitaires» n’auront pas été levées au pays.

Selon le porte-parole des Farfadaas, Steeve «L’Artiss» Charland, ils sont environ 200 personnes à graviter autour du campement de l’organisation qui a été aménagé à un jet de pierre de la Place des festivals, à l’angle des rues Laurier et Laval, à Gatineau. L'endroit se trouve à environ quatre kilomètres du parlement. 

L’organisation, qui est associée depuis le début de la pandémie aux théories conspirationnistes, a loué la propriété où sont garés les nombreux véhicules de ses membres et supporteurs, affirme M. Charland, en entrevue avec Le Droit.

Steeve «L’Artiss» Charland, porte-parole des Farfadaas

Ce dernier se dit littéralement en mission, lui qui affirme avoir «négocié un droit de passage» avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC), dimanche, afin de faire circuler des camionneurs du Québec qui souhaitaient se rendre sur la rive ontarienne pour aller rejoindre leurs confrères du Convoi de la liberté.



Vidéo tournée le dimanche 30 janvier 2022. (Simon Séguin-Bertrand, Le Droit)

Le leader des Farfadaas clame haut et fort que lui et ses membres n’abandonneront pas leur quartier général tant que l’urgence sanitaire ne sera pas levée. Comme plusieurs autres manifestants, ce que réclament les Farfadaas, c’est l’abolition de toutes les mesures sanitaires: fin du port du masque dans les lieux publics, fin du passeport vaccinal, fin de la vaccination obligatoire pour les camionneurs, etc. Pourquoi ne pas avoir manifesté devant l’Assemblée nationale puisque plusieurs des mesures en place relèvent du gouvernement provincial? «On a profité du momentum», répond Steeve Charland.

«Les gouvernements se sont donné des mandats qui ont dépassé leur mandat, ajoute ce dernier. [...] Comment ça se fait qu’ils ont le droit d’avoir ce pouvoir de nous dire qu’à 20h, on ne peut plus sortir de chez nous? Puis on me dit dans un pays libre? Tu me dis avec qui je peux souper à Noël? J’ai le droit d’aller chez Costco à 300, mais je ne peux pas inviter ma grand-mère à souper? Si ça c’est normal, moi je ne veux plus vivre dans ce pays-là et je vais me battre jusqu’au bout, jusqu’à temps qu’ils remettent notre liberté en branle. Sinon, je ne sais pas où ça va finir, mais on va le faire de façon pacifique, comme on l’a toujours fait.»

Un mouvement conspirationniste?

Ancien membre du conseil du groupe identitaire La Meute, Steeve «L’Artiss» Charland possède 28 000 abonnées sur son compte Facebook. Le résident de Grenville-sur-la-Rouge défend son mouvement de promouvoir des théories du complot.

«À l’heure actuelle, les statistiques nous prouvent qu’il s’agit d’un virus de grippe ou d’un variant de grippe, dit-il. On n’a pas besoin de la tête à Papineau pour comprendre ça. Nous autres, on est des gens du peuple. On parle avec le peuple, sur le terrain, on ne se fie pas aux médias, à la télévision et à la propagande qui nous dit que les hôpitaux sont pleins. Ce n’est pas vrai. C’est faux. Les Farfadaas, c’est beaucoup plus gros que ce que vous pensez. On a des contacts à la grandeur de la province, du pays et d’autres pays. On a des contacts dans tous les hôpitaux de la province du Québec et ce que les médias disent, c’est faux. Il n’y a pas d’hécatombe dans les hôpitaux.»

Si les forces de sécurité sur la colline parlementaire se préparaient à accueillir jusqu’à 10 000 manifestants au centre-ville d’Ottawa, à l’aube du week-end, M. Charland prétend qu’ils étaient 2,3 millions de personnes dans la capitale fédérale à protester contre les mesures sanitaires, dans la nuit de samedi à dimanche, selon un décompte partagé par la GRC. La GRC n’a pourtant annoncé aucun décompte public pour l’heure.