Les organisateurs du Salon du livre de l'Outaouais (SLO) ont dévoilé, le mardi 1er février, la programmation complète de sa 43e édition, ainsi que les noms de ses invités d'honneur.
Cette édition entièrement virtuelle (malgré ce qui avait été initialement envisagé *) se déroulera du 24 au 28 février, plutôt que jusqu'au 27, tel qu'annoncé plus tôt.
L’équipe du SLO a en effet décidé de prolonger l’événement de 24h, témoignant ainsi de sa «flexibilité» face à une nouvelle année covidienne exigeant de la part des organismes culturels une continuelle adaptation, ont-il fait valoir mardi à l'occasion d'une conférence de presse virtuelle tenue en présence de la mairesse de Gatineau, France Belisle.
Quelque 150 auteurs et autrice.s participeront à l'une ou l'autre des tables rondes, discussions, performances littéraire et autres vitrines virtuelles prévues autour du livre – ou du thème de cette édition 2022 : Lire l’avenir.
Parmi eux se distinguent six invité.e.s d’honneur, au premier rang desquels figurent deux auteurs «d'ici», la poétesse Chloé LaDuchesse, qui représentera l’Ontario français, et le bédéiste Christian Quesnel, qui représentera l’Outaouais.
Les autres prolifiques plumes venues compléter la liste des invités d'honneur sont l'ex-journaliste Radio-Canadien à Ottawa Daniel Lessard, la comédienne Francine Ruel et le poète autochtone Jean Sioui.
Ils se greffent à l'autrice jeunesse Carine Paquin, dont le nom avait déjà été dévoilé quand le SLO l'avait nommée porte-parole officielle des Tournées jeunesse Desjardins – destinées au public scolaires de l'Outaouais.
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L'édition 2022 sera l'occasion de rencontrer virtuellement Michèle Ouimet, Marie Laberge, Robert Lalonde, Patrick Senécal et l'autrice française Caroline Dorka-Fenech, mais aussi le Gatinois Edem Awumey et plusieurs plumes franco-ontariennes, telles Marie-Josée Martin et Marie-Thé Morin.
Le prochain SLO a aussi invité Mélikah Abdelmoumen, Victoria Charlton, Patrice Godin, Michel Jean, Michelle Lapierre-Dallaire, Martin Michaud, Marie-Hélène Poitras, Anne-Marie Saint-Cerny (qui signe le scénario de Mégantic un train dans la nuit, illustré par l'Avellinois Christian Quesnel) et Sol Zanetti.
Les amateurs de bande-dessinée auront l'occasion d'entendre Delphie Côté-Lacroix et Iris, invitées à évoquer «le rôle de l’anxiété dans la création» au cours d'un entretien organisé par l'Université du Québec en Outaouais (UQO, qui chapeaute le bac en BD de l'ÉMI).
Une cérémonie d’ouverture animée par la slameuse de Queen Ka (Elkahna Talbi) se tiendra jeudi 24 février, à 18h15.
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Blaise Ndala en verve
En l'absence de la la directrice générale du SLO, Mélanie Rivet, retenue ailleurs, c'est Mme Belisle qui a dévoilé le nom du Président d'honneur. Elle a d'abord évoqué la «plume sensible et humaine» d'un auteur qui s'est «attaqué à des enjeux sérieux avec une délicatesse et une poésie difficiles à égaler».
Le discours qu'avait préparé Blaise Ndala pour l'occasion était l'un des plus réjouissants qu'on ait entendu de longue date, en pareilles circonstances.
«Si j'ai l'honneur de prendre la parole, ce jour, devant vous, a-t-il dit, c'est que j'ai eu, par un matin de l'automne écoulé, l'audace de répondre par l'affirmative aux questions suivantes du c.a. du SLO [...]: 'Voulez-vous, M. Ndala, prendre pour défi M. SLO, ici présent? Promettez-vous de ne tirer prétexte ni du froid polaire des hivers d'ici, ni de votre manque d'expérience dans l'événementiel littéraire en temps de COVID, pour l'abandonner à lui-même, ce cher M. Salon... et si oui, jurez-vous de lui rester fidèle, nouveau variant ou pas, pour le meilleur et pour le livre?' J'ai répondu 'Oui, je le veux'. J'ai juré et donc me voici», a-t-il lancé, faisant fuser les rires complices autour de lui.
«Me voici pour dire que, la minute de surprise écoulée, ce privilège – mieux, cette alliance – avec 'le plus grand des salons à taille humaine' au coeur de notre belle francophonie, je l'ai accepté(e) en toute humilité et avec une infinie gratitude.»
«J'ai pensé que ce choix porté sur ma modeste personne s'adressait tout autant à celles et ceux qui me ressemblent. J'ai pensé à ces personnes qui, ayant un jour fait leurs les armes miraculeuses de la littérature, ont trouvé dans celle-ci la seule patrie, la seule langue, la seule identité qui les fassent se sentir vivants, vivantes, humains, humaines, peu importe le lieu où elles se trouvent, peu importe d'où elles prennent la parole. Parce que […] mon pays, le vrai, c'est le livre. Peut-être est-il le vôtre aussi?» a poursuivi l'auteur et juriste originaire de RDC Congo.
Et de poursuivre son envolée : «Le livre, ce pays qui jamais ne m'imposera des quarantaines, ne me fermera ses frontières, ne me retirera son passeport, ne me déchoira de sa nationalité, quand bien même j'aurais exercé le plus anticonstitutionnellement du monde mon droit de violer la grammaire, de dévergonder Larousse, de m'acoquiner avec Littré, d'envoyer paître Le Petit Robert. [et] l'Académie française.»
«J'entends d'ici quelqu'un s'indigner : 'Mais quel président d'honneur, diable!, sera-t-il, ce blanc-bec noir qui parle ainsi des Immortels comme s'ils avaient élevé des chèvres ensemble entre Kazabazua et Petawawa?'» a-t-il ajouté.
«La réponse est pourtant simple, mon ami, puisqu'elle est résumée dans le thème de la 43e édition du SLO: je serai le président qui invite à Lire l'avenir, dans tout ce qui tombe sous les paupières. Alors que l'incertitude est devenue la règle, je serai, à l'instar de mes pairs invités d'honneur, le président qui rappelle que le réel ne nous suffit pas; que la poésie, selon les mots de Jean Cocteau, est une tentative de nous ouvrir les yeux pour voir ce qu'on ne regarde plus. », a promis l'auteur de J'irai danser sur la tombe de Senghor, de Sans capote ni kalachnikov et, l'année dernière, de Dans le ventre du Congo.
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«Lire l’avenir se trouve être une prière, un vœu que seul le livre pourrait exaucer. Une voie d’évasion magique que les activités et les expositions de la programmation nous permettent d’emprunter pour sublimer cette longue épreuve imposée par la pandémie», avait pour sa part exprimé le président du c.a. du SLO, Kalula Kalambay.
On pourra accéder gratuitement, via le site Internet du SLO et les réseaux sociaux (chaîne YouTube et page Facebook du SLO) – à l'ensemble de cette 43e édition du SLO.
Le volet familial de sa programmation sera, comme l'an passé, disponible sur inscription préalable.
* Après avoir envisagé, dans un premier temps, une formule éclatée tenue en personne dans différents lieux du centre-ville de Gatineau, les administrateurs du SLO avaient dû se raviser : par mesure de prudence face à «l'incertitude» pandémique, le conseil d'administration du SLO a annoncé, le 10 janvier dernier, que l'édition 2022 aurait finalement lieu en mode entièrement virtuel. Déjà mise en place en 2021, cette formule numérique avait «dépassé les attentes» des organisateurs, qui estimaient que 11 500 personnes avaient assisté à l'une ou l'autre des activités proposées.
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Renseignements: Salon du livre de l'Outaouais