Causons pour notre santé mentale

CHRONIQUE / La Journée Bell Cause pour la cause approche à grands pas. Pour une deuxième année consécutive elle aura lieu durant la pandémie, en pleine cinquième vague qui nous frappe fort. Autour de moi, je vois des gens qui vivent des difficultés psychologiques : anxiété, dépression, détresse générale. L’arrivée en trombe du variant Omicron a eu des effets sur le moral des gens. J’ai l’impression qu’on pensait que la situation s’améliorait quand tout à coup on s’est retrouvé à vivre un «déjà vu collectif, un jour de la marmotte pandémique. Notre santé mentale en a pris un coup malheureusement. 


Je constate qu’on parle davantage de santé mentale depuis le début de la COVID. Cela semble prendre de plus en plus de place au sein des nouvelles et les médias sociaux. Je me fais demander régulièrement en entrevue sur le sujet et j’accepte chaque fois parce que le sujet me tient beaucoup à cœur, en tant que psychologue et en tant que personne vivant avec un trouble bipolaire. Il est important pour moi de contribuer à déstigmatiser la santé/maladie mentale. Pour cette raison, je trouve que la Journée Bell Cause pour la Cause a son utilité. Je pense qu’elle contribue à amener le sujet sur la place publique. Même nos politiciens en parlent! Cela aide à briser les tabous. Les gens profitent de cette journée pour s’ouvrir sur le sujet et en parler. 

Par contre, je me pose la question : en parler à qui exactement? Il est vrai qu’il est important de parler de santé mentale, mais il est tout aussi important que quelqu’un soit à l’écoute, que quelqu’un aide, que quelqu’un soutienne. Le problème est qu’en ce moment on est à court de ressources en santé mentale dans le réseau public et même dans le privé.

Qu’est-ce qu’on peut faire, alors, lorsqu’on sent qu’on ne va pas bien? En parler, oui. À une personne en qui on a confiance (ex. : membre de la famille, ami.e, collègue), à un organisme communautaire en santé mentale, à une ligne d’aide. Ce sont tous de bons exemples de ressources vers lesquelles on peut se tourner lorsqu’on se sent fragile. Relief, organisme communautaire venant en aide aux personnes vivant avec de l’anxiété, de la dépression et des troubles bipolaires offre des groupes de soutien en virtuel actuellement. Espace Mieux-Être Canada offre des outils en santé mentale et des services professionnels de counseling bilingues 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Il y a également des organismes spécifiquement pour les hommes, comme Autonhomie à Québec, des organismes pour les parents, pour les jeunes et j’en passe.

Même si l’accès aux services en santé mentale est plus difficile ces temps-ci, il y en a tout de même dans la communauté (voir la liste plus complète des ressources à la fin de l’article). Je vous encourage fortement à les consulter si vous sentez votre santé mentale fragile. J’ai participé au groupe de soutien de Relief à plusieurs reprises dernièrement; j’avais besoin de parler avec des gens qui vivent des difficultés similaires aux miennes, qui vont me comprendre et me soutenir là-dedans. Je compte y retourner bientôt d’ailleurs. Pour moi, c’est un rayon de soleil dans la tempête que nous traversons actuellement. 

Parler de la santé mentale est important. Cela marque le début d’un cheminement qui créé des ponts, brise la solitude, répare, reconstruit, rétablit. En parler est la première étape. Il faut aussi être entendu et soutenu. La bonne nouvelle est que nous avons accès à des ressources formidables qui sont là pour nous accueillir, nous écouter et nous accompagner. Des lueurs d’espoir éclairant notre chemin.

Si vous êtes suicidaire ou l’un de vos proches l’est :

Pour la liste de ressources en santé mentale