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Cataractes: le moral est bon… jusqu’à maintenant

Daniel Renaud a hâte de reprendre sa place derrière le banc des Cataractes.

CHRONIQUE / Les joueurs de la LHJMQ sont rentrés au bercail la semaine passée.


Au Québec, après avoir montré patte blanche, ils ont pu reprendre l’entraînement vendredi.

Au même moment, ils ont appris que leur circuit repoussait le retour au jeu au moins jusqu’au 1er février.



Celui-ci n’est pas évident à mettre sur pied. Gilles Courteau doit négocier avec la santé publique de quatre provinces. Au Nouveau-Brunswick, en ce moment, les équipes ne peuvent même pas tenir d’entraînement à huis clos! Imaginez jouer de vrais matchs avec au moins 50% des gradins disponibles pour les fans…

Pour des jeunes de 16 à 20 ans, qui font beaucoup de sacrifices, c’est une situation qui commence à être pesante. Rappelez-vous les bulles de l’an dernier, les pauses, les quarantaines. Ils croyaient être sortis du bois cette saison. Le capitaine des Cataractes, Mavrik Bourque, a déclaré la semaine dernière être mentalement épuisé.

Détenteur d’une maîtrise en psychologie sportive, son pilote Daniel Renaud assure que pour l’instant, ses hommes tiennent le coup. Il est agréablement surpris par ce qu’il voit depuis le retour des activités d’équipe.

«Si je n’avais pas lu les propos de Mavrik dans le journal, je ne me douterais pas de ce qu’il ressent car il affiche une très belle attitude en ce moment. C’est vrai pour lui, c’est vrai pour nos vétérans. Il y a de l’enthousiasme quand je les vois à l’aréna. Ils entraînent les autres dans cet état d’esprit. Je sais par contre que c’est fragile…»



Renaud croit que tout le monde s’accroche à la date du 1er février évoquée par la ligue. «Ce n’est pas si loin, l’horizon est clair. C’est sûr que si c’est à nouveau repoussé, ça va devenir plus compliqué. Ils vont être shakés. Faut se mettre dans leur peau, on leur en demande beaucoup depuis deux ans, alors qu’ils sont à un stade crucial dans leur développement. Ce sont des athlètes élites, ils ont besoin de jouer. On comprend ce qui se passe autour de nous, mais ça ne rend pas la situation plus facile pour autant.»

Renaud préfère quand même trouver des bons côtés à la situation. «Ça nous permet de faire des choses que nous ne faisons pas habituellement à ce temps-ci de l’année. On met l’accent sur les habiletés individuelles, on passe beaucoup plus de temps dans le gymnase. Les gars viennent à l’aréna à tous les jours, mais ils n’enfilent pas les patins chaque jour. On s’assure de bien doser chaque élément pour essayer de garder élevé le niveau d’engagement présent. À date, je n’ai aucune raison de me plaindre, ça fonctionne.»

Ainsi, Renaud n’a pas commencé à travailler sur ses nouvelles combinaisons, à la suite des dernières transactions réalisées par son directeur-gérant Martin Mondou. Bourque et Xavier Bourgault seront-ils séparés? Où va s’insérer Pierrick Dubé dans le puzzle offensif? Daniel Agostino aura-t-il une audition aux côtés des meilleurs éléments de l’équipe? Renaud a sûrement sa petite idée, mais il la garde pour lui. «Mon tableau change à tous les jours en ce moment. On n’a pas commencé à travailler là-dessus sur la glace. Quand on aura le signal, on aura du temps pour faire ça et pour revenir au système de jeu», sourit Renaud. «Peu importe les combinaisons au retour, on va continuer de faire des expériences dans les premières semaines. Bourque et Bourgault, par exemple, vont parfois jouer ensemble, parfois évoluer sur des trios différents. Ce qu’on veut, c’est d’arriver en séries avec les meilleures combinaisons possibles. On se donne jusque-là pour les trouver!»

Bon, pas moyen de soutirer davantage au pilote en ce moment. À part que tout son groupe est maintenant en santé. Durant le temps des Fêtes, plus de la moitié des joueurs de l’équipe auraient été frappés par la COVID.

Pour le reste, Renaud est comme ses joueurs: il attend impatiemment la vraie date de retour, pour finir ce qui a été commencé avec ce noyau en place depuis quatre ans.