Le jeune vétéran des Sénateurs était représenté par Kent Hughes. Et Hughes, comme on le sait, vient d’accepter le «gros» job de directeur général du Canadien de Montréal.
En tout, Hughes comptait trois clients à Ottawa. Les deux autres, Drake Batherson et Colin White, devraient avoir plus de facilité à s’en remettre.
White est sous contrat jusqu’en 2025. Batherson, jusqu’en 2027.
L’avenir de Paul se joue maintenant.
Nous n’en avons pas encore parlé, vraiment, mais la date limite des transactions approche à grands pas.
Il reste environ deux mois à écouler, selon le calendrier qui est en vigueur présentement.
À Ottawa, on ne devrait pas vivre d’intenses émotions. Pierre Dorion a raison, jusqu’à un certain point, quand il affirme que la «reconstruction de l’équipe est terminée».
Comme la plupart des équipes qui ne participeront pas aux séries éliminatoires, il essaiera de faire un peu de ménage; de libérer un peu d’espace sur ses tablettes. Le problème, c’est qu’il n’aura pas grand-chose de très intéressant à vendre.
Il suffit de passer à travers la liste des joueurs dont le contrat arrive à échéance.
Qui voudra de Chris Tierney, un joueur qui n’a jamais été capable de trouver sa place, pendant quatre ans, au sein d’une formation où il y avait des tas d’opportunités?
On pourrait dire la même chose, ou presque, de Zach Sanford et de Josh Brown.
Il reste Nick Holden. Avec son partenaire Artem Zub, il vient de connaître une soirée plus que respectable, à Edmonton, durant laquelle Connor McDavid a été blanchi. On devine qu’il serait capable d’aider une formation de pointe. Il serait capable de passer entre 15 et 17 minutes sur la glace, dans un troisième duo, en séries éliminatoires. On n’a jamais assez de profondeur en défensive.
Du moins, c’est ce que tous les entraîneurs racontent, chaque année, au printemps.
Les gens de mon entourage disent que Dorion pourrait obtenir un bon choix de repêchage, s’il décide de le laisser partir. Troisième ou quatrième ronde, selon l’intervenant.
Dans le cas de Paul, c’est un peu la même chose. Il est un bon joueur d’utilité. Un joker. Dans une très bonne équipe, c’est un joueur de quatrième trio. Dans une équipe moyenne, il peut évoluer dans un troisième trio. À Ottawa, cette saison, on lui en a un peu trop demandé. Il s’est quand même acquitté de ses tâches avec sérieux et professionnalisme.
Les gens qui vous diront qu’on n’a jamais assez de profondeur défensive ont souvent un faible pour les gars, comme Paul, qui sont capables de tout faire correctement, sans exceller nulle part.
Paul est dans la même situation que Holden, même s’il existe une différence fondamentale entre les deux.
Holden est âgé de 34 ans. Il a déjà une bonne idée de la valeur et de la durée du contrat que son agent pourra lui négocier, l’été prochain.
Paul a 26 ans. Il a passé les cinq premières années de sa carrière à se promener entre la LNH et les mineures. Il a finalement réussi à prouver qu’il mérite sa place dans la grande ligue. Son prochain contrat devrait logiquement être le plus lucratif de sa carrière.
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Un directeur général, quelque part, aura peut-être envie de lui consentir une année supplémentaire. Et quelques centaines de milliers de dollars de plus. Il serait irresponsable de ne pas tendre l’oreille.
Paul n’a pas eu la chance de parler de tout ça, encore, mais on peut facilement s’imaginer qu’il a développé un lien d’attachement. Il vient de survivre à trois des plus difficiles saisons de l’histoire du hockey professionnel à Ottawa. S’il fallait que la bande à Brady Tkachuk se mette à brûler la ligue, l’automne prochain...
Quand on regarde les choses, sous cet angle, on se dit qu’il serait fou de partir, maintenant.
Beau dilemme.
Dans des périodes comme celle-ci, un athlète professionnel est heureux de pouvoir compter sur un conseiller expérimenté.
Kent Hughes n’était pas le seul agent de renom à travailler au sein de l’agence Quartexx. Paul ne sera donc jamais laissé à lui-même.
La relève aura quand même du pain sur la planche.
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J’ai passé un coup de fil à Claude Julien en septembre, alors qu’on préparait la fermeture du Centre Robert-Guertin. Il était prêt à répondre à toutes mes questions... à condition qu’on ne parle pas du Canadien!
Quatre mois plus tard, les choses évoluent. Julien était sur les ondes de TSN 1200, mardi matin. Il voulait surtout parler de l’énorme défi qu’il s’apprête à relever, avec l’équipe olympique canadienne.
Il ne pouvait cependant pas ignorer la nouvelle du jour. Il s’est donc permis d’offrir un petit conseil au nouveau directeur général montréalais.
«L’organisation du Canadien traite ses employés de manière exceptionnelle. Le plus gros défi, à Montréal, c’est le bruit ambiant. Il y a toujours du bruit. Dans les deux langues officielles!»
«Il faut être respectueux avec les gens des médias, car ce sont eux qui vendent notre sport. Il faut aussi savoir se détacher d’eux, parfois.»