Chronique|

Les «WTF» de la pandémie

CHRONIQUE / Je respecte les consignes sanitaires. Je suis triplement vacciné. Je garde mes distances. Je me lave les mains à chaque tournant. Je ne vais nul part sans mon masque. Je suis un bon élève. À la petite école, on me collerait une étoile sur mon cahier. Mais en ce 22e mois de pandémie - ou en sommes-nous au 23e, je ne sais plus - a-t-on le droit parfois de se gratter la tête et de se demander: WTF!?


Le sigle «WTF», pour ceux qui se le demandent, signifie en anglais «what the f… ». C’est un peu vulgaire et grossier, j’en conviens. Mais ça frappe plus fort que le plus poli «what the hell». Plus fort aussi que la traduction Google de WTF qui est: «c’est quoi ce bordel!? ». 

Disons que «WTF» est une question qu’on se pose à soi-même quand les choses ne semblent plus faire aucun sens. Comme un long soupir de découragement.


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Exemple d’un WTF:

J’ai obtenu ma troisième dose du vaccin Pfizer le 6 janvier dernier. Comme écrivait mon collègue Patrick Duquette dans une récente chronique: «Amène-toi Omicron!». Avec cette troisième injection, je me sentais protégé contre ce plus récent variant. Pas protégé à 100%, on s’entend. Mais mieux protégé qu’avec seulement deux vaccins dans le corps. Alors amène-toi Omicron, je suis triplement prêt.

Sauf que quatre jours plus tard, le 10 janvier, on titrait dans les médias: «Un vaccin (de Pfizer) adapté contre Omicron sera prêt en mars».

Heu… WTF !?

Il était pourquoi ce troisième vaccin s’il n’était pas pour contrer le variant Omicron? Me suis-je fait vacciner contre la varicelle?

Et devra-t-on recevoir un quatrième vaccin au printemps? SI oui, pourrais-je réserver une place dès maintenant?  

Misère…


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Autre exemple d’un WTF:

Ces gens qui portent leur masque sous leur nez.

N’ont-ils encore rien compris? Le virus se propage dans l’air, un peu comme la fumée de cigarette. Le masque ne sert à absolument rien s’il est porté uniquement sur la bouche.

Lu sur Facebook l’autre jour: «porter le masque sous le nez est comme porter le condom sur les testicules». Plutôt cru comme comparaison. Mais ça a le mérite d’être clair. 

J’étais à l’épicerie samedi. Un employé portait son masque sous le nez. Un employé! Où sont les patrons pour lui dire de lever son masque? WTF!?

M’enfin… Ça explique en partie la pénurie de main d’œuvre…


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Dernier exemple d’un WTF:

Le premier ministre du Québec, François Legault, disait tout récemment qu’il voyait la lumière au bout du tunnel. Qu’on finira bientôt par s’en sortir de cette foutue pandémie.

Or, pas plus tard qu’hier, l’Agence France-Presse titrait: « La pandémie de COVID-19 «est loin d’être terminée», selon le patron de l’OMS ». Et dans ce texte, ce dernier affirmait que «compte tenu de l’incroyable croissance d’Omicron dans le monde, il est probable que de nouveaux variants vont apparaître».

L’un voit la lumière, l’autre ne voit que du noir.

WTF !?


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Un tout dernier, promis:

On a récemment reçu un communiqué de presse de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) pour nous rappeler que la Journée internationale des câlins se tient le vendredi 21 janvier.

«Une professeure de l’UQAM dont les travaux portent sur le rapport au corps est disponible pour parler de l’importance dans nos vies du toucher et des contacts», peut-on lire dans ce communiqué.

J’ai donc fait une demande d’entrevue lundi avec cette professeure. Elle m’a répondu qu’elle n’avait pas le temps et que je m’y prenais trop tard. 

Rejeté par une prof qui prône les câlins, c’est blessant. Comme un coup de couteau droit dans l’orgueil.

Pourtant, je voulais simplement lui demander comment s’y prendre, en pleine pandémie, pour distribuer des câlins tout en respectant la distanciation.

Et ma sous-question était: WTF!?