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Puis septembre a salué le retour de l’héroïne pourpre, ainsi nommée parce qu’elle est coupée avec du fentanyl, un opioïde ultra-puissant et potentiellement mortel, qui le teinte de violet.

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Comment je sais tout cela sans consommer de drogues ?

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C’est Alexandre Albert, coordonnateur de la consommation sécuritaire au BRAS Outaouais qui me l’a dit.

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D’ailleurs le BRAS, de pair avec le CIPTO, un autre organisme de prévention, redoublent d’efforts ces jours-ci pour inviter les gens à faire tester leurs drogues avant de les consommer.

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Vous en avez sans doute entendu parler : comme partout au pays, le nombre de surdoses mortelles est en hausse depuis le début de la pandémie à Gatineau : 29 décès en 2019, 45 en 2020, plus d’une trentaine en 2021, selon des chiffres rapportés par LeDroit en novembre dernier.

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Une tragédie qui passe bien souvent sous le radar, en raison de toute l’attention portée à la COVID.

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Les substances vendues dans la rue ont beaucoup changé en raison des restrictions aux frontières. Certaines drogues ne sont plus disponibles. D’autres sont coupées avec diverses substances — comme du fentanyl justement — sans que la clientèle soit au courant.

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Je pensais naïvement que les itinérants, nombreux au centre-ville de Hull, étaient les plus vulnérables aux surdoses. Au contraire, me dit Alexandre Albert, les usagers du Gîte Ami sont les plus sensibilisés de la gang et se promènent presque en tout temps avec leur trousse de naloxone, l’antidode du fentanyl.

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« En fait, les surdoses mortelles surviennent surtout chez les consommateurs occasionnels ou les premiers consommateurs, me corrige-t-il. On a eu des statistiques de la part des paramédics comme quoi la majorité des surdoses ont lieu dans des résidences privées. »

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Contrairement à la croyance populaire, les consommateurs les plus à risque sont donc typiquement ceux qui sortent au centre-ville de Hull le vendredi ou le samedi soir. Cégepiens, universitaires, professionnels…

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«Ce sont ceux qui consomment du speed ou de la cocaïne une fois par mois. Ceux-là sont souvent plus à risque parce que pas aussi sensibilisés. Donc nous, on va chercher à joindre cette population-là», m’explique Alexandre Albert, en évoquant des activités de sensibilisation dans les bars du centre-ville.

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Mieux, d’ici quelques semaines, tant le BRAS que le CIPTO offriront un nouveau service rapide d’analyse des substances à la population. Les gens pourront se rendre dans les bureaux de deux organismes au centre-ville afin de faire tester leur drogue avant de la consommer. Ils n’auront pas à craindre une arrestation.

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«Donc on sera ouvert en même temps que les bars. Notre bureau sera en zone réglementée, dans le sens où les gens pourront y amener des substances sans crainte d’être arrêtés par des policiers. On va avoir une exemption à ce chapitre-là (de Santé Canada).»

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Les deux organismes disposeront de trois appareils pour tester les substances : un spectromètre qui identifie les molécules au moyen d’un laser. De la colorimétrie, soit de petites fioles d’acide qui détectent les agents de coupe dangereux comme le fentanyl, la benzodiazépine ou la métamphétamine. Et enfin, des bandelettes, déjà disponibles, qui servent à repérer le fentanyl.

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Selon le type de drogue, un test dure de 30 à 45 minutes. «C’est un service qui existe déjà en Colombie-Britannique, à Montréal et dans les Laurentides», précise Alexandre Albert.

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Quelle est la réaction typique des gens en apprenant que leur substance a été coupée avec une drogue aussi dangereuse que le fentanyl? Y a-t-il une prise de conscience?

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Ça dépend, répond Alexandre Albert.

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Dans les cas des occasionnels et des premiers consommateurs, le signal d’alarme lancé par le test suffira souvent à les convaincre de passer un tour.

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C’est différent pour les réguliers qui décideront souvent de se «shooter» pareil. Les intervenants les inciteront toutefois à la modération : plus petites doses, espacement de la consommation, utilisation de matériel propre…

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«La décision finale de consommer ou non reviendra toujours à l’utilisateur, poursuit Alexandre Albert. L’important, pour nous, c’est qu’il consomme en toute connaissance de cause.»

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