Quand la vie l’emporte sur la mort à l’Hôpital de Hull

À droite sur la photo, Gawain Harding fête une conquête avec son garçon Griffin, il y a quelques années, à une compétition nationale.

Un entraîneur de football bien connu en Outaouais a esquivé la mort de justesse durant la période des Fêtes.


Une semaine après avoir été victime d’un arrêt cardiaque, Gawain Harding veut rendre hommage aux gens qui l’ont ramené en vie à l’Hôpital de Hull. Son cœur a cessé de battre à plusieurs reprises dans la nuit du 26 au 27 décembre.

«On a dû utiliser le défibrillateur quatre fois sur moi.... Chaque fois, je revenais en vie et je repartais. Le personnel médical a tellement travaillé fort sur moi. Je vais être honnête. J’étais convaincu que c’était fini...»



L’homme âgé de 54 ans est de retour chez lui depuis cinq jours. Des endoprothèses lui ont été insérées par les médecins afin de maintenir ouvertes deux artères qui étaient bloquées.

«Je relaxe et je respire mieux, même si j’ai la poitrine si endolorie par toutes ces manœuvres de réanimation», dit-il au bout du fil.

Si je t’en parle en ce moment, c’est afin de souligner à quel point le personnel à l’Hôpital de Hull est incroyable... il est composé de champions.

Pas que le père de famille se plaint. Au contraire.



«Je dois ma vie aux gens dans cette salle d’urgence. J’aimerais trouver une façon de leur dire merci... Désolé si je deviens si émotionnel tout d’un coup. Maintenant que ça fait quelques jours et que l’adrénaline est disparue, je réalise l’ampleur de tout ce qui s’est passé.»

«Très chanceux »

Durant l’entrevue d’une trentaine de minutes, Gawain Harding répétera qu’il «a été très chanceux».

«Chanceux que les ambulanciers ont mis seulement cinq minutes pour se rendre chez moi», dit-il au bout du fil.

«Chanceux que j’habite non loin de l’hôpital. On m’a dit que si je m’étais pointé dix minutes plus tard, j’aurais été encore plus dans le pétrin que ça... Quand des gens qui travaillent dans ce domaine te répètent à quel point tu es chanceux, tu sais à quel point tu as failli y passer.»

M. Harding se trouvait en bonne santé jusqu’à cet épisode. Ses seules visites à l’hôpital étaient reliées à des vérifications habituelles pour un homme de son âge telles que les colonoscopies.

Le bénévolat de Gawain Harding, d'abord dans le soccer puis depuis 2006 dans le football amateur, a été souligné dans les dernières années lors du gala Excellence Sportive Outaouais.

Le quinquagénaire se tapait régulièrement des randonnées à pied avant le début de la dernière saison de football. «Environ cinq kilomètres par soir», précise-t-il.



Auparavant, on pouvait le retrouver sur la glace dans une ligue de hockey pour adultes à Ottawa.

Il prenait soin de lui. Il avait encore en tête son père décédé en 1980 à la suite d’un arrêt cardiaque.

«J’avais 12 ans à l’époque. Il n’a jamais eu ma chance. Il est mort dans son sommeil», confie-t-il.

Gawain Harding avoue qu’il ressentait parfois des douleurs à la poitrine dans les récents mois. «Comme tout homme, tu n’en fais pas de cas. Tu te dis que c’est peut-être le résultat de quelque chose que tu viens de manger comme un hot dog», dit-il.

C’est pourquoi il voulait aussi jaser de sa récente mésaventure. Il veut sensibiliser d’autres hommes comme lui.

«Ne pas hésiter d’aller consulter dès les premiers signes. Ou même de composer le 9-1-1. Si je n’avais pas demandé à ma femme d’appeler l’ambulance ce soir-là, je serais probablement mort.»

Le principal intéressé s’est réveillé en plein milieu de la nuit en douleur, en sueur et à la recherche désespérée d’un second souffle.

«Je me souviens d’avoir dit à ma femme: je pense que je suis en train de mourir», relate M. Harding.



«Si je t’en parle en ce moment, c’est afin de souligner à quel point le personnel à l’Hôpital de Hull est incroyable... il est composé de champions. Ce n’est pas une histoire sur moi, mais sur eux. Soyons honnêtes. L’hôpital a eu son lot d’histoires négatives au fil des ans. Ce que j’ai réalisé à la suite de mon expérience là-bas, c’est que les problèmes ne sont pas reliés aux gens qui y travaillent. Les infirmières et médecins sont formidables, même s’ils oeuvrent dans un réseau qui est sous financé et qui fait face à un manque de ressources humaines. Ces gens méritent qu’on souligne leur dévouement, surtout avec tout ce qui se passe en ce moment.»

Ce qu’il a aussi retenu dans la dernière semaine? À quel point des gens s’inquiétaient pour lui.

Président de l’Association de football amateur de la capitale nationale (NCAFA), Gawain Harding a été un des quatre parents fondateurs du programme de football mineur des Vikings de Gatineau en 2006. Il a été inondé de messages de prompt rétablissement sur les médias sociaux.

«Je suis content d’être encore en vie», lance-t-il en fin d’entrevue.