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C'est donc dire que dès le début de la session le 10 janvier et ce pendant «au moins les trois premières semaines», les étudiants suivront leurs cours en mode virtuel.

C'est le recteur et vice-chancelier Jacques Frémont qui en a fait l'annonce dans un message transmis à la communauté universitaire jeudi, missive dans laquelle il remercie étudiants et professeurs de faire face à la situation avec autant d'agilité.

Progression fulgurante du variant Omicron

«Depuis plusieurs jours, nous constatons toutes et tous avec consternation la progression fulgurante du variant Omicron; celle-ci ne fait que commencer. Hier, les gouvernements Trudeau et Ford ont annoncé une série de mesures pour tenter de ralentir la propagation du virus. Comme elle l’a fait depuis mars 2020, l’Université d’Ottawa continue de faire ce qu’il faut pour protéger la population étudiante, les membres du corps professoral, le personnel de soutien, et l’ensemble de la communauté», écrit-il entre autres.

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Spécifiant que «la vaste majorité» des examens de fin de session actuelle auront lieu à distance d'ici au 22 décembre, il souligne malgré tout que c'est le statu quo pour les examens initialement prévus en présentiel.

«Cas exceptionnels»

Pour la session hivernale, l'Université précise que certains cours seront offerts sur le campus et que «dans les cas exceptionnels où l’enseignement exige une présence physique, les membres du corps professoral et les étudiantes et étudiants concernés seront avisés directement par leur faculté».

Les activités de recherche se poursuivront quant à elles en présentiel.

L'établissement soutient que l'évolution de la pandémie sera scrutée à la loupe et qu'on statuera sur la suite des choses dans un mois.

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Reporter le retour nous permettra d’analyser l’impact du virus et de collaborer avec les autorités sanitaires dans les prochaines semaines afin de mieux protéger tous les membres de notre communauté.

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«En collaboration avec les autorités de la santé publique, l’Université réévaluera la situation à la mi-janvier et continuera de prendre les décisions qui s’imposent pour assurer un retour sécuritaire sur le campus pendant l’hiver, dès que les conditions sanitaires le permettront», affirme le recteur.

Rappelons que l'Ud'O a été la première université au pays en août dernier à rendre la vaccination obligatoire sur son campus. D'un autre côté, elle a aussi été critiquée pour la qualité de son plan d'enseignement en mode bimodal, offert cet automne.

Télétravail

M. Frémont précise aussi «que le télétravail continue d’être fortement recommandé pour celles et ceux dont le travail n’exige pas une présence physique sur le campus».

«Les gestionnaires collaboreront avec les membres du personnel afin de trouver un juste équilibre qui permettra de poursuivre des activités jusqu’à la pause du 22 décembre, tout en veillant à la santé et la sécurité de tout le monde. [...] Cette décision s’applique aussi au personnel administratif et de soutien. Les lignes directrices mises en place pour encadrer le retour du personnel après les Fêtes n’entreront pas en vigueur avant le 31 janvier. La santé et la sécurité de notre communauté ont toujours été notre priorité», écrit-il dans la communication.

L'Ud'O compte 43 000 étudiants et quelque 5000 membres du personnel.

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Université Carleton

L'Université Carleton a elle aussi annoncé en début d'après-midi jeudi qu'elle repoussait au 31 janvier le retour possible sur son campus pour ses 32 000 étudiants à la suite de discussions avec les autorités de santé publique.

«Alors que nous sommes à compléter la session d'automne, le faible nombre d'examens en présentiel qui étaient à l'horaire le lundi (20 décembre) et les jours suivants seront déplacés en mode virtuel ou reportés à une autre date», précise le recteur et vice-chancelier Benoit-Antoine Bacon.

Sur la rive québécoise

Sur la rive québécoise, l'Université du Québec en Outaouais (UQO) indiquait en milieu d'après-midi que jusqu'à nouvel ordre, c'est le statu quo, le trimestre d'automne se terminant lundi alors que celui d'hiver s'entamera le 10 janvier. Les étudiants peuvent toujours se rendre à leurs cours en présentiel.

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Réunis devant le pavillon Tabaret jeudi, les représentants de plusieurs associations et syndicats ont exprimé leur mécontentement face à ce virage vers ce type d'enseignement «décidé unilatéralement par l'administration centrale», précisant du même coup que le mois de septembre a été «tumultueux». On affirme entre autres que l'expérience étudiante est appauvrie et que les outils technologiques ne sont pas à point pour soutenir de telles pratiques, en plus de prétendre que des articles de conventions collectives ne sont pas respectés.

Pour le vice-président de l'Association des professeur.e.s à temps partiel de l'Université d'Ottawa (APTPUO), Luc Angers, les conditions actuelles entourant la tâche d'enseigner simultanément à des groupes d'étudiants en présentiel et en virtuel sont insensées.

«C'est quasiment une session sacrifiée pour les étudiants. Pour les professeurs, il y a eu bien des ratés là-dedans. La stratégie bimodale est utilisée par d'autres universités depuis quelques années, mais c'est toujours pour des cours avec de petits groupes. On le dit depuis longtemps: il faut d'abord que les profs aient une formation de longue haleine, car cette approche n'est pas toujours évidente. [...] Oui, il y a eu de la formation, mais c'était vraiment de base, à peu près une heure, alors que quand on regarde ce qui se fait ailleurs, par exemple aux États-Unis, ça prend une semaine complète pour bien former un professeur. On a aussi appris que l'Université a fait fi des recommandations de ses propres experts, qui avaient recommandé d'attendre», lance-t-il.

M. Angers, professeur à temps partiel à la Faculté d'éducation, soutient qu'avec environ 400 cours en version bimodale, «on est loin de l'approche de projet pilote».

Selon les intervenants qui font front commun dans ce dossier, l'Ud'O a échoué à sa tâche de mettre en place l'infrastructure technologique nécessaire pour assurer la meilleure expérience d'apprentissage à tous. On déplore qu'aucun ajustement n'ait été apporté deux mois après la rentrée.

«Des exemples de situations, on en reçoit semaine après semaine. De mon côté, par exemple, je me retrouve au gymnase, pour un cours d'éducation physique, où il n'y a pas de caméras. Heureusement, mes étudiants sont très coopératifs. Je trimballe donc mon ordinateur portable, on se connecte au Zoom et j'ouvre ma caméra, alors que je demande à un autre étudiant, avec son téléphone et un trépied, d'offrir un autre angle (de vue). Si je n'avais pas une telle participation, comment pourrais-je dispenser l'autre moitié de mon cours? La qualité d'enseignement n'est pas optimale. Tout ça fait en sorte que les étudiants, qui devraient se concentrer sur le contenu et les échanges, sont utilisés comme vidéastes et assistants techniques. Le professeur, lui, se transforme en pédagogue et en technocrate», explique-t-il.

Alors que d'autres universités ont des assistants disponibles en tout temps en cas de problèmes techniques, M. Angers affirme que les employés dédiés à cela à l'Ud'O sont surchargés et qu'on peut parfois patienter jusqu'à 30 minutes sur la ligne téléphonique avant d'obtenir de l'aide.

Répétant que l'Ud'O a déclaré un excédent budgétaire de près de 42 millions $, la Coalition répète qu'elle souhaite qu'on investisse et que des sections de cours plus petites soient créées afin d'offrir deux options aux étudiants lors de la session hivernale: des cours entièrement sur campus ainsi que des cours seulement à distance. La proportion allouée à l'enseignement bimodal, dit-on, devrait être de 10% au maximum, «pour expérimentation et avec un meilleur appui que ce qui a été fourni pour la session d’automne».

Présidente du local 2626 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui regroupe des étudiants qui travaillent sur le campus de l'université, Patricia Magazoni Gonçalves dénonce de nouveau que l'administration de l'institution «n'ait consulté personne» avant d'emprunter cette avenue pour la session automnale.

«Il y a un article dans la convention (collective) qui indique que l'Université doit nous consulter et travailler avec nous s'il y a des changements technologiques. Ça n'a jamais été fait. Nous sommes préoccupés à la fois par la qualité de l'éducation et les conditions de travail avec l'aspect bimodal. On a envoyé deux lettres depuis le début de la session pour avoir des échanges. On nous parle individuellement, mais pour nous rencontrer tous ensemble (la Coalition), on nous ignore», affirme-t-elle.

Réponse de l'administration

Dans une déclaration, l'Ud'O réplique avoir déployé «tous les efforts possibles pour soutenir sa vaste communauté d'étudiants, de professeurs et de membres du personnel, tout en relevant les défis associés à la création d'environnements d'apprentissage stimulants dans le contexte d'une pandémie mondiale».

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Comme nous l'avons exprimé à maintes reprises, la santé et la sécurité des membres de notre communauté universitaire sont notre priorité absolue et toutes les mesures nécessaires ont été prises pour assurer un retour sûr, réussi et progressif sur le campus. C'est pourquoi nous continuerons à être prudents dans notre planification pour le semestre d'hiver 2022.

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On ajoute que l'institution continue de faire des investissements importants pour aider le corps professoral à adapter son enseignement, notamment en offrant des heures d'assistants en enseignement supplémentaires ainsi que du soutien pédagogique.

La Coalition intersyndicale regroupe sept groupes, soit le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s (GSAÉD), le local 2626 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), l’Association des professeurs de l’Université d’Ottawa (APUO), l’Association des professeur.e.s à temps partiel de l’Université d’Ottawa (APTPUO), le personnel de soutien de l’Université d’Ottawa (PSUO) et les professionnels des TI de l’Université d’Ottawa.

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