Des scientifiques organisent une séance d’information «pour ne pas inviter Omicron (ni Delta) aux Fêtes»

La présentation est une initiative — bénévole —  du regroupement d’experts POP Québec (pour Protégeons notre province de Québec), qui se décrit comme une source d’information sur la COVID «basée sur des faits» et «les études les plus récentes».

Devant l’hésitation du gouvernement Legault et des autorités de santé publique à reconnaître clairement et fermement la transmission aérienne de la COVID-19 et à proposer des mesures «basées sur des faits» pour aider la population à se protéger contre le virus, un groupe de scientifiques a décidé de prendre le taureau par les cornes en organisant une séance d’information grand public.


Portrait épidémiologique, transmission par aérosols, qualité de l’air, modèle du «fromage suisse», masques, vaccins, tests rapides, Omicron… À 20h, mercredi, les citoyens pourront assister à un premier point d’information virtuel sur les meilleures façons de minimiser les risques de transmission à l’approche de la période des Fêtes. 

La présentation est une initiative — bénévole —  du regroupement d’experts POP Québec (pour Protégeons notre province de Québec), qui se décrit comme une source d’information sur la COVID «basée sur des faits» et «les études les plus récentes».

«Venez vous informer et poser vos questions» aux ingénieurs, médecins et scientifiques participants (dont l’omnipraticienne Anne Bhéreur, l’ingénieure Manuelle Croft et le microbiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses Donald Vinh), invite POP Québec sur ses réseaux sociaux. La présentation se fera en direct sur Facebook, Twitter et YouTube, mais elle pourra aussi être vue en reprise, nous dit-on.

Pour suivre cette présentation: https://www.facebook.com/protegeonsQc, https://twitter.com/pop_quebec/ et https://www.youtube.com/channel/UCbo5Md9KsHtt4ihA8sE7S3w

En entrevue au Soleil, la Dre Anne Bhéreur a précisé que l’initiative, apolitique, ne se voulait pas une critique du gouvernement, mais plutôt une volonté de mettre à la disposition du public l’expertise de divers spécialistes afin de tenir le plus possible Omicron et Delta loin des rassemblements des Fêtes.

Il sera notamment question de transmission aérienne du virus, ou par aérosols, considérée de plus en plus comme le mode de transmission principal de la COVID-19. Si le directeur national de santé publique du Québec, le Dr Horacio Arruda, en parle peu, préférant encore miser sur la distanciation et le lavage des mains, ailleurs au pays et dans le monde, on insiste davantage sur l’importance de la ventilation et d’une bonne qualité de l’air pour se prémunir contre le virus. 

En France, par exemple, le gouvernement souligne sur une affiche destinée à sa population que la COVID-19 «se transmet essentiellement via les aérosols», définis comme «des nuages de particules» émis par les humains lorsqu’ils respirent, et plus encore quand ils parlent. 

«L’aération permet de disperser ces nuages, et donc de diminuer le risque de transmission», écrit le gouvernement français, qui recommande d’aérer chaque pièce 10 minutes toutes les heures. 

Au cours des dernières semaines, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a elle aussi insisté sur la transmission aérienne de la COVID-19 et l’importance de la ventilation dans les milieux intérieurs. 

«Ça se diffuse un peu comme de la fumée de cigarette, les aérosols. […] C’est sûr que les masques N95 ne sont pas encore accessibles à tout le monde, mais ouvrir une fenêtre ou une hotte de poêle, ou comprendre comment porter un peu mieux un masque chirurgical, même si c’est loin d’être idéal, ce sont toutes des choses qui sont à la portée de tous», souligne en entrevue la Dre Anne Bhéreur. 

Le sujet des tests rapides sera aussi abordé par un expert, le Dr Richard Marchand, microbiologiste-infectiologue à l’Institut de cardiologie de Montréal. «Il y a une utilité de les faire [les tests rapides] chez des gens symptomatiques, mais la plus grande utilité des tests rapides, c’est, en gestion de risques, avant une rencontre de personnes […] pour trouver des cas contagieux asymptomatiques et diminuer la transmission», résume la Dre Bhéreur. 

À ce sujet encore, le Québec, qui recommande les tests rapides seulement aux personnes symptomatiques, se distingue d’autres administrations publiques. En France (encore), les tests antigéniques, ou autotests, sont ainsi destinés aux personnes «qui n’ont pas de symptômes et qui ne sons pas des personnes contacts», précise le ministère français des Solidarités et de la Santé sur une affiche.

Importance de la prévention

Pour la Dre Anne Bhéreur, qui souffre depuis près d’un an du syndrome de la COVID longue et pour qui la moindre tâche quotidienne est devenue un calvaire, il était important de s’impliquer avec POP Québec afin d’aider la population à se prémunir contre le virus.

«Je ne veux pas que ça [la COVID longue] arrive à d’autres parce qu’ils manquent d’informations sur comment se protéger. La COVID longue, ça peut arriver à tout âge, on parle de 10% à 30% de tous les cas […]. Même chez les vaccinés infectés, il peut y avoir la COVID longue, d’où l’importance de continuer de prendre des mesures pour se protéger», dit la Dre Bhéreur, tout en reconnaissant que la vaccination diminue les risques d’infection, et donc de souffrir de la COVID longue.

Le problème, c’est que les premières données sur Omicron, plus transmissible que Delta, semblent démontrer une diminution assez importante de l’efficacité des vaccins contre l’infection. Les experts s’entendent d’ailleurs maintenant pour dire qu’une troisième dose est capitale pour «booster» cette immunité vaccinale. 

Le Québec n’est toutefois pas en mesure d’offrir cette troisième dose à grande échelle, faute de bras pour vacciner. 

D’où l’importance de prendre les bonnes mesures pour réduire le risque de contracter et de propager le virus, particulièrement en prévision des rassemblements des Fêtes.

Le Collège des médecins du Québec a lui-même appelé la population à la plus grande prudence sur Twitter mercredi. 

«En raison de la montée du variant #Omicron, nous recommandons de faire preuve de la plus grande prudence lors des rassemblements des Fêtes. Vaccination, masques, distanciation, lavage des mains et aération adéquate des lieux sont des mesures à appliquer rigoureusement. Il est de la responsabilité de chacun de se protéger et de protéger les autres pour se prémunir contre ce nouveau variant qui se propage plus rapidement. Au-delà des conséquences immédiates, les effets de la #COVIDLongue sont bouleversants», écrit le Collège.

Pour l’ordre professionnel, «plus que jamais, il faut être à l’écoute de la science pour réagir plus rapidement et gagner le combat contre Omicron et tous les autres variants qui suivront».

De son côté, le collectif COVID-STOP propose un «Petit guide pour un temps des Fêtes en santé» qu'on peut télécharger sur son site internet: https://www.covid-stop.ca/