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Allons-nous enfin pouvoir laisser tomber les masques et vivre « comme avant » ou est-ce une réalité révolue ?

Allons-nous continuer d’acheter en ligne plus que jamais ou allons-nous repartir en quête de rapports humains en fréquentant de petits commerces bien installés dans nos quartiers ?

Allons-nous enfin mettre de côté nos inquiétudes côté santé pour chercher à résoudre nos inquiétudes climatiques ?

Ou allons-nous devoir trouver uniquement des solutions qui combinent ces deux préoccupations ?

En fait, où allons-nous ?

La pandémie, on le comprend de plus en plus clairement, a remis en question les certitudes de dizaines d’années d’évolution économique et commerciale.

Des vérités absolues, par exemple la vertu de la réduction des inventaires au minimum pour libérer le plus possible de liquidités, ou encore l’avantage longtemps incontesté de l’externalisation sur la scène mondiale, quitte à faire fabriquer ou assembler des produits au bout du monde, n’ont plus cours.

La pandémie, avec toute la disruption causée dans les flux commerciaux, a démontré que parfois, c’est une bien bonne idée d’avoir beaucoup de produits en stock.

Et la fabrication locale ?

Eh bien, elle comporte d’importants avantages pour l’approvisionnement. Et les clients demandent plus que jamais des produits de chez eux, parce qu’ils veulent encourager les entreprises de leur communauté en ces temps difficiles.

Cette tendance « fait ici », bien lancée depuis quelques années déjà, a explosé durant la pandémie et continuera en 2022. Ma boule de cristal le dit, c’est clair.

Que dit-elle aussi ?

Que la lutte contre le changement climatique reviendra à l’avant-plan, car on voit les conséquences concrètes de ce problème gravissime.

L'alimentation au coeur des changements

Après une conversation avec le spécialiste en alimentation Sylvain Charlebois, de l’université Dalhousie, ma boule de cristal dit aussi que l’alimentation à base de plantes continuera.

Les clients y trouvent leur compte côté santé et en plus, cela répond aux préoccupations environnementales de la génération montante, les milléniaux, qui s’inquiètent des effets de l’élevage animal sur les émissions de gaz à effet de serre. Même le jeune promoteur immobilier Jessy Desjardins, de Brigil, est végétarien ! ( À lire en page 14. )

Mais l’alimentation végétale se peaufinera avec des protéines de plus en plus intéressantes et de moins en moins transformées. Le « faux » ceci ou cela – les produits qui veulent faire semblant d’être de la viande – sera-t-il remplacé par les vrais produits végétaux tout simples qui s’assument ? Je l’espère.

Lors d’un récent reportage dont je vous reparlerai en 2022, on m’a dit que les fabricants de pâtes, par exemple, cherchent constamment à augmenter le taux de protéines de leurs produits. Le plat de spaghetti sera-t-il notre nouveau steak ?

Et dans ce numéro du Droit AFFAIRES, on a interviewé un entrepreneur qui fait le pari du végétal depuis longtemps à la Soyarie ( à lire en page 34 ) et un autre qui fait le pari non seulement végétal, mais hyper local. Il vend des solutions pour faire pousser des plantes à la maison ! Avec une technologie très 2022 et même au-delà. ( À lire en page 6. )

Achat en ligne et livraison

Un autre entrepreneur, Arnaud Bihizi, président et fondateur de Delfast, une entreprise de livraison de Gatineau, répondra à une autre tendance qui sera plus présente que jamais en 2022 : la livraison à la maison. ( À lire en page 26. )

« L’achat en ligne est là pour rester, affirme d’ailleurs Sylvain Charlebois. À chaque deux semaines, 15 % des ménages canadiens achètent des produits alimentaires en ligne d’un détaillant. »

Et ceci n’est plus un effet passager de la pandémie. C’est implanté. Et on n’achète pas que notre épicerie. Tout y passe. Vêtements, électronique, déco, etc. Shopify, une entreprise de plateformes de vente en ligne d’Ottawa, rapporte que cette année, tous les records ont été brisés le jour du fameux « Black Friday ».

L’autre grande tendance qui, je l’espère, prendra toute sa place en 2022, est celle de l’inclusion sociale. C’est la tendance qui voit les entreprises faire de plus en plus le pari du respect de tous.

La main-d'oeuvre, une rareté

Nous vivons une pénurie de main-d’œuvre inquiétante, il est plus que temps de comprendre que tout le monde a sa place au sein de nos entreprises et de nos clientèles, peu importe le genre, l’origine culturelle, la langue, l’apparence, pour ne nommer que ces quelques critères. Les produits doivent s’adresser à tous et les lieux de travail doivent être ouverts à tous et permettre à tous de donner le meilleur d’eux-mêmes.

Non seulement pour que tout le monde soit rémunéré de façon juste et équitable, mais pour que tout le monde puisse progresser. Le harcèlement, la discrimination, l’exploitation, tous ces fléaux n’ont plus leur place éthiquement, mais aussi économiquement. Les entreprises sont sur un marché très concurrentiel et celles qui ne s’assurent pas du bien-être de leurs employés seront désavantagées.

Ceux-ci iront tout simplement travailler ailleurs. Surtout s’ils peuvent y trouver un meilleur accueil et un meilleur salaire. La tendance, à cet égard, sera à la hausse.

Et ceci, bien sûr, amène une certaine inflation.

Le coût de la vie

Et la hausse des prix sera un des grands thèmes de 2022 sûrement. On pourra peut-être gagner plus, si nos employeurs tiennent à nous garder, mais il faudra aussi payer plus pour se nourrir, se loger, se transporter.

La réponse à ça ? L’innovation.

Comment fait-on pour payer moins dans un univers où tout coûte toujours plus cher ? On réinvente la roue. En cuisinant avec des ingrédients savoureux mais peu coûteux – connaissez-vous les algues ? Les insectes ? Oui, mais il y a aussi les grains, les légumes racines. En bougeant à pied ou à vélo plutôt qu’avec de l’essence à coût démentiel, en diminuant notre consommation d’objets – souvent inutiles ! – ou en achetant des biens d’occasion.

Je prédis que les marchés aux puces réels et virtuels auront la cote en 2022. Tout comme le marché de la réparation.

En fait, 2022 devrait être ça : une version réparée, rénovée, mais aussi super innovante et résolument plus moderne, des années qu’on vient de passer. Êtes-vous prêts ?

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