Philippines : le président Duterte renonce à sa candidature aux sénatoriales de 2022

Le président philippin Rodrigo Duterte a retiré sa candidature aux sénatoriales de 2022, un mois après avoir fait une entrée de dernière minute dans la course.

Le président philippin Rodrigo Duterte a retiré sa candidature aux sénatoriales de 2022, a annoncé mardi la commission gouvernementale chargée de superviser les élections, un mois après avoir fait une entrée de dernière minute dans la course.


«Le président a déposé son retrait des élections sénatoriales», a annoncé sur Twitter James Jimenez, porte-parole du bureau de la Commission des élections.

Aucune raison n’a été fournie pour cette soudaine renonciation à des élections nationales qui verront s’affronter en mai des milliers de candidats pour 18 000 sièges, allant de celui de président à ceux de conseillers municipaux.

Cette candidature aux sénatoriales du président sortant, empêché par la Constitution de briguer un second mandat à la magistrature suprême, avait été perçue comme une manœuvre pour rester en politique alors que sa guerre contre la drogue fait l’objet d’une enquête internationale.

M. Duterte avait d’abord annoncé qu’il briguait la vice-présidence, avant d’affirmer qu’il se retirait de la politique puis de déposer sa candidature aux sénatoriales.

Son retrait ne signifie pas forcément qu’il entend, à 76 ans, se mettre en congé de la politique après la présidentielle de mai. Selon les règles électorales, il pourrait potentiellement remplacer un autre candidat portant le même nom de famille lors des élections locales ou nationales de mai prochain.

Sa fille Sara Duterte-Carpio brigue la vice-présidence du pays, tandis que son fil Sebastian est en lice pour la mairie de Davao City, le bastion de la famille dans le sud des Philippines.

«C’est vraiment vertigineux», a réagi Antonio Contreras, professeur de sciences politiques à l’Université De La Salle à Manille.

Selon lui, M. Duterte pourrait avoir «passé un accord» pour s’assurer que le prochain président le protègerait de poursuites criminelles aux Philippines ou devant la Cour pénale internationale.

«Ils ont probablement déjà fait en sorte que quelqu’un agisse en leur nom pour protéger leurs intérêts», avance l’universitaire.

Dépistage de drogues 

Quelques heures avant ce retrait de Rodrigo Duterte, son très proche conseiller et successeur désigné, le sénateur Christopher Go, déposait sa demande formelle pour s’effacer de la course à la présidence.

L’actuel favori pour la présidence est le fils et homonyme de l’ancien dictateur Ferdinand Marcos, selon un récent sondage par l’institut respecté Social Weather Stations.

Ferdinand Marcos Jr était suivi par la vice-présidente sortante et opposante à M. Duterte, Leni Robredo, puis le maire de Manille Francisco Domagoso et l’ex-boxeur star Manny Pacquiao.

Sara Duterte-Carpio, longtemps en tête des sondages, a formé une alliance avec M. Marcos Jr.

Rodrigo Duterte était allié à la famille Marcos, exilée aux États-Unis après la chute humiliante du dictateur en 1986.

Mais l’actuel président s’est récemment montré critique à l’égard de M. Marcos Jr, le décrivant comme «un dirigeant faible (...) encombré de bagages».

M. Duterte a également accusé un prétendant à la présidence, sans citer de nom, de consommer de la cocaïne, ce qui a incité plusieurs candidats, dont M. Marcos Jr, à annoncer que leurs tests de dépistage de drogues étaient négatifs.