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Comme le révélait Le Droit, jeudi, c’est la faiblesse du réseau d’enseignement supérieur de l’Outaouais et son manque de capacités en recherche et développement qui nuisent à la candidature de la zone d’innovation de Gatineau.
«Un des enjeux, le principal, c’est la nécessité que l’Université du Québec en Outaouais (UQO) rehausse son programme d’enseignement supérieur en cybersécurité, affirme le ministre Fitzgibbon, en entrevue avec Le Droit. Ce qu’on veut, c’est attirer des entreprises privées qui vont travailler en synergie avec les institutions du savoir. D’autres universités pourraient aussi collaborer, de Montréal ou d’ailleurs, on n’est pas limité à Gatineau.»
Passer par plus de ressources à l’UQO
Cette bonification doit nécessairement passer par plus de ressources à l’UQO, ajoute le ministre Fitzgibbon. «J’en ai parlé avant-hier avec la ministre de l’Enseignement supérieur [Danielle] McCann, et elle est très ouverte à ça. Nous travaillons ensemble, avec le Scientifique en chef du Québec et ses fonds de recherche pour voir comment ont peut attirer des chercheurs et idéalement, tout ça se ferait à l’UQO, même s’il n’est pas impossible que des chercheurs d’ailleurs travaillent ne synergie avec la zone d’innovation.»
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Le coordonnateur du projet de zone d’innovation en cybersécurité de Gatineau, Martin A. Roy, qui a rencontré l’équipe d’analystes du MEIQ, à Montréal, vendredi matin, dit avoir bon espoir d’obtenir la désignation officielle au cours des prochains mois. «Il y a des ressources au MEIQ, auprès du Scientifique en chef du Québec et d’Investissements Québec qui nous permettront d’avoir un accompagnement plus serré afin d’atteindre les standards voulus pour une zone d’innovation de niveau international, a-t-il indiqué. Nous pourrons intégrer des fonds de recherche qui tournent autour de la cybersécurité. On a déjà commencé à développer des partenariats avec d’autres universités à Ottawa et même qu’il ne serait pas négatif d’avoir un partenariat avec des chercheurs d’universités américaines.»
Le président du comité de pilotage de la zone d’innovation de Gatineau, Antoine Normand, demeure sceptique pour la suite des choses. «Pour bonifier notre enseignement supérieur, il faut des ressources et développer des programmes ça prend environ trois ans, dit-il. Nous n’avons pas trois ans devant nous. Si on attend trois ans, l’opportunité sera passée.»
Conférence lundi
La rectrice de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), Murielle Laberge, n’était pas disponible pour accorder une entrevue au Droit vendredi avant-midi. Cette dernière sera cependant accompagnée du ministre responsable de l’Outaouais, Mathieu Lacombe, et de la mairesse de Gatineau, France Bélisle, lors d’une conférence de presse lundi.
La mairesse de Gatineau note aussi qu’il n’y a pas de temps à perdre dans le dossier. «L’opportunité pour Gatineau est maintenant, a-t-elle affirmé dans une déclaration écrite. Je suis en communication avec le ministre de l’Économie et de l’Innovation et j’ai des échanges réguliers avec le ministre responsable de l’Outaouais. Il y a nécessité de collaboration. Les enjeux sont importants et les solutions se trouvent ensemble, tant privées qu’institutionnelles.»
La zone d’innovation de Gatineau continue de faire l’objet de promesses d’investissement d’environ 280 millions de dollars. Le Laboratoire national d’identité numérique compte toujours s’installer dans la zone d’innovation, mais il demeure courtisé par plusieurs autres provinces. «Personne ne s’est désisté au moment où on se parle parce que tout le monde demeure confiant qu’on va arriver à nos fins», soutient Martin A. Roy. Quant au laboratoire, il n’y a pas encore d’engagement formel de la part du gouvernement du Québec pour assurer son déploiement à Gatineau.