Avant le diagnostic, les faits : alors que le gouvernement et les responsables régionaux se préparent à rendre public le lieu du site du futur CHAU, divers intervenants se mobilisent pour dénoncer le processus de décision entourant sa localisation. Mon premier réflexe en est un de surprise : ne devrait-on pas attendre de connaître le lieu choisi, avec les raisons qui le justifient, avant de dénoncer par principe une décision qu’on ne connaît pas? De voir pourquoi d’autres emplacements ne sont pas retenus?
Si on n’est pas d’accord avec le lieu proposé, en tenant compte des critères justificatifs qui ne manqueront pas d’être rendus publics, alors on en discutera sur la place publique. Mais le faire maintenant ne fera que retarder le projet, peut-être de plusieurs années.
On doit s’inspirer des cas analogues. A Montréal (CHUM) et à Québec (CHU), on a choisi les sites d’hôpitaux existants, soit pour des travaux majeurs de transformation et d’agrandissements ou alors d’extension sur des terrains voisins. Dans les deux cas, mais surtout à Montréal, la localisation a donné lieu à des guerres d’opinions qui ont considérablement retardé le projet.
Ces expériences ont permis de faire une liste de critères majeurs pour optimiser la localisation d’un hôpital de cette ampleur, critères reconnus dans tous les grands projets d’utilité publique:
· La proximité de liens routiers majeurs;
· Le coût du terrain ;
· La qualité du terrain (contamination, composition des sols, etc.);
· La qualité des transports en commun existants;
· L’accessibilité générale (localisation la plus centrale possible).
On me dit que ces critères sont pris en compte présentement par les responsables du CHAU, sachant que tous les critères ne seront pas remplis parfaitement et qu’on doit les concilier le mieux possible. Et, dans ce débat, il faut avoir à l’esprit que certaines gens n’ont pas toujours le bien commun en tête et ont en tête des intérêts personnels inavouables.
J’ajoute qu’en regard des expériences de Montréal et de Québec, la question de la localisation ne doit pas accaparer toute notre attention. Par exemple, le processus de transfert progressif des activités médicales des établissements existants vers le futur CHAU est capital pour assurer une transition harmonieuse pour les patients et le personnel hospitalier.
Le plus important, présentement, est de ne pas retarder le projet, surtout qu’on ne sait même pas quel est le site proposé; ces jours-ci, en conversant avec mes patients, des médecins et mon entourage, j’en viens à conclure que les gens veulent surtout que le projet ait lieu au plus vite et plusieurs estiment que le débat sur la localisation retardera sa mise en place. On oublie trop que le but de tout cela est d’améliorer les soins de santé dans l’Outaouais.