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Maude Marquis-Bissonnette

Avant même d’avoir pris un seul engagement électoral, la cheffe d’Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, pouvait se vanter d’avoir accompli deux choses que personne avant elle n’avait faites en politique municipale. D’abord, son équipe de candidats est composée à 60 % de femmes, du jamais-vu pour un parti politique dans une grande ville au Québec. L’attrait qu’a provoqué la jeune politicienne et sa formation auprès des femmes a été tel que le parti espérait des candidatures masculines lors des dernières investitures afin de conserver une certaine parité. Même s’il s’agissait avant tout d’un effort de relations publiques, le dévoilement d’un cadre climatique permettant aux électeurs d’évaluer l’impact des engagements d’Action Gatineau en matière de production et de réduction de gaz à effet de serre était une première au Québec, voire au Canada. Pour le reste, la campagne de Mme Marquis-Bissonnette s’est inscrite dans la plus pure tradition d’Action Gatineau. La cheffe du parti a été omniprésente dans les médias. Sa facilité à bien communiquer ses idées lui a permis d’offrir de bonnes performances dans chacun des débats. Tous les secteurs de l’activité municipale ont fait l’objet d’engagements. Les promesses ont été clairement expliquées et chiffrées dans un cadre financier. Même si Mme Marquis-Bissonnette est la candidate qui propose la plus forte hausse de l’impôt foncier, elle est celle dont la proposition fiscale a été le moins remise en question par ses adversaires. Le Plan climat dans les mains, Mme Marquis-Bissonnette a lancé sa campagne en affirmant vouloir faire de Gatineau un «leader en environnement en Amérique du Nord». Ses partisans ont eu beau répéter qu’il s’agissait d’un incident anecdotique, mais la situation révélée par Le Droit à l’ancien site d’enfouissement Cook l’a mise sur la défensive. Pour celle qui était responsable du dossier de l’environnement depuis quatre ans au conseil, renvoyer la balle au comité exécutif et aux fonctionnaires en affirmant tout ignorer de cette situation n’a pas été le moment le plus glorieux de sa campagne. Cela a permis à ses adversaires de remettre en question son discours environnemental et son leadership.

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France Bélisle

La candidate indépendante France Bélisle a mené une campagne électorale énergique. Elle a multiplié ses présences dans les médias afin de présenter ses engagements. Son aisance à bien communiquer ses idées, notamment lors des débats, a permis aux Gatinois de rapidement l’identifier comme la principale adversaire de Maude Marquis-Bissonnette. Sa deuxième position dans les sondages est venue consolider cette impression chez bien des électeurs. Mme Bélisle a bâti une partie de sa campagne sur le mécontentement des Gatinois par rapport à l’état et l’accessibilité des infrastructures sportives, récréatives et communautaires. Elle n’a pas hésité à courtiser les différentes associations impliquées dans ces domaines avec un discours porté sur l’action et la réalisation. Mme Bélisle a aussi été très prompte à utiliser à son avantage les révélations faites par Le Droit concernant l’état de décrépitude du système de captage de méthane de l’ancien site d’enfouissement Cook. Ce dossier lui a permis d’attaquer Mme Marquis-Bissonnette sur son terrain de prédilection, l’environnement. Sa proposition d’aller fouiller dans les nombreuses réserves financières de la Ville et recourir plus à l’endettement pour réaliser certains engagements et limiter la hausse des taxes a sans doute attiré l’attention de contribuables irrités par les hausses successives des dernières années. La campagne de Mme Bélisle a cependant connu quelques ratés. L’absence d’un cadre financier permettant de chiffrer ses engagements l’a rendue vulnérable aux attaques répétées de ses adversaires. Se faire dire publiquement par le président du conseil municipal que sa proposition pour réduire le fardeau fiscal des contribuables ne tenait pas la route ne l’a certainement pas aidée à convaincre les électeurs de la justesse de ses calculs. Les allégations faites par d’anciens employés de Tourisme Outaouais, qui accusent Mme Bélisle d’avoir entretenu un climat de travail toxique alors qu’elle dirigeait l’organisme, sont aussi à mettre dans la colonne des écueils rencontrés par la candidate au cours de la campagne.

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Jean-François LeBlanc

Le slogan de campagne de Jean-François LeBlanc est «agir autrement», et c’est exactement ce que le candidat indépendant a fait tout au long de la course à la mairie de Gatineau. Alors que ses deux principales adversaires dévoilaient les grands pans de leur plateforme électorale à raison d’une, deux ou parfois même trois conférences de presse par semaine, M. LeBlanc faisait le choix stratégique de demeurer sur les lignes de côté, préférant sa page Facebook à l’attention des médias traditionnels. Cette absence du débat public jumelé à un déficit de notoriété explique peut-être sa faible performance dans les deux sondages publiés au cours de la campagne électorale. Les Gatinois ont dû attendre au 18 octobre pour connaître ses engagements. L’attente aurait été plus longue si ça n’avait pas été de la pression médiatique, a plus tard affirmé M. LeBlanc. Il n’a tenu que trois conférences de presse, dont la dernière était pour faire le bilan des deux autres. Son exclusion du débat organisé par TVA et la Chambre de commerce de Gatineau est malheureusement pour lui un fait marquant de sa campagne. M. LeBlanc est tout de même parvenu à s’inscrire dans l’imaginaire des électeurs comme étant le candidat qui propose un gel de taxes en 2022. La diversification des revenus de la Ville de Gatineau est apparue comme un élément clé de son discours politique. Il a affirmé avoir une trentaine de mesures en tête qui permettraient d’engranger des revenus récurrents de 10 millions$ par année. M. LeBlanc n’a cependant pas briller par excès de transparence en refusant catégoriquement de préciser les mesures qu’il avait en tête. Les électeurs n’ont donc jamais été en mesure d’apprécier la qualité et la rigueur de sa proposition à ce chapitre.

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