Échelonnée six mois, la réflexion «Entre nos mains: l’école franco-ontarienne de demain» vise à dresser l’état des lieux des écoles primaires et secondaires francophones de l’Ontario. La consultation «d’importance capitale» veut aussi cibler les moyens pour garantir la pérennité du système d’éducation dans la langue de Molière.
«Entreprendre une réflexion d’une telle envergure peut sembler ambitieux, voire audacieux, déclare la présidente de l’AEFO, Anne Vinet-Roy. Nous sommes convaincus que nos partenaires, comme nous, ont à cœur l’avenir de l’éducation en langue française et répondront à l’appel en s’engageant avec enthousiasme dans la démarche.»
«Ça fait partie de nous»
«Nous souhaitons vraiment continuer la réflexion sur l’avenir de l’éducation en français, parce que ça fait partie de nous, ajoute-t-elle. Le fait que nous sommes un organisme qui exerce un leadership social important en Ontario et que nous sommes beaucoup plus qu’un syndicat fait en sorte que nous sommes bien placés, à mon avis, pour mobiliser un grand nombre de francophones autour d’un objectif commun.»
Dans un premier temps, l’AEFO déclenchera dès ce mois-ci une vaste consultation auprès de ses membres, de ses partenaires et des Franco-Ontarien.e.s en général.
Nous trouvons que c’est un bon moment pour faire une recherche de solutions ensemble pour (s’attaquer à) des défis qui semblent perdurer dans nos écoles et qui semblent s’accumuler.
Plusieurs défis actuels
Selon l’AEFO, le système d’éducation ontarien, et plus précisément celui en langue française, est confronté à d’importants bouleversements à l’heure actuelle. Les effets se multiplient et sont ressentis dans les écoles urbaines, rurales, élémentaires et secondaires, croit-on.
Mme Vinet-Roy a d’ailleurs cité plusieurs défis: la pénurie de personnel enseignant francophone; la privatisation graduelle de certains services; la restructuration de l’enseignement (en ligne, en présentiel et en simultané); l’impact grandissant des avancées technologiques (numérique, neurosciences, intelligence artificielle) et ainsi de suite.
«Bref, nous nous sommes rendu compte qu’il était vraiment grand temps d’agir parce que l’on ne peut pas attendre et être en mode réactif. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne rien faire», souligne Mme Vinet-Roy.
Esprit ouvert
La présidente de l’AEFO ajoute que personne ne connaît l’impact à long terme des défis touchant l’actuel système d’éducation francophone ontarien. C’est pour cette raison que l’organisme garde l’esprit ouvert quant à la direction des consultations.
«Nous n’avons pas d’idées préconçues, nous restons ouverts à n’importe quelle idée, soutient Mme Vinet-Roy. Nous n’avons aucune intention de prendre position, pour ou contre le résultat des consultations, avant la fin du processus. Ce n’est pas l’objectif de se positionner d’une façon ou de l’autre, mais de recueillir le plus d’informations possible. Le résultat, quel qu’il soit, sera partagé avec la communauté franco-ontarienne.»
Les consultations - préférablement en personne - doivent se dérouler jusqu’en mars prochain, toujours selon les consignes des divers bureaux de santé régionaux en province. Un questionnaire sera aussi disponible pour le grand public. Le tout culminera par la tenue d’un sommet en mai.