{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F1fe866dc-40f6-4c61-b629-95dd87081eb3.png&width=1024&stripmeta=true","description":{"fr":"Chroniqueur"},"email":"mallard@lesoleil.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fa9623e7c-bceb-42c3-bc9e-81c2b93c927d.jpeg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Québec","name":"Marc Allard","source":"Le Soleil","twitter":"MarcAllard1"}],"channel":"Exclusif à nos abonnés","chapters":[{"position":0,"text":"

Lundi en fin d’après-midi, sous un éclatant soleil d’automne, Alain, Diane, Marc, Claude et Gabrielle se sont tiré une chaise, ont amoncelé leurs cafés sur une des tables vert pâle, et ont jasé moto, vélo et rando. 

Environ trois fois par semaine, cette bande d’amis retraités converge vers la place publique au coin de la 3e avenue et de la 6e rue qu'ils ont surnommée la «place Jean Coutu» — parce qu'il y a un Jean Coutu juste à côté et qu'on y trouve toujours un ami. 

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Gabrielle Lachance, Claude Vézina, Marc Doyon, Alain Desjardins et Diane Guay ont l'habitude de se réunir à la Place Limoilou.","contentType":"image","credits":"Photo Le Soleil, Marc Allard","position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2855e427-70cc-4022-850b-9793177f7ca1.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":2,"text":"

Souvent, ils rencontrent d'autres résidents du quartier qui s'ajoutent à leur cercle. Parfois, ils sont jusqu'à une vingtaine à bavarder et rigoler ensemble, assis à des tables regroupées. «Si t'as le cafard, et que tu viens ici, t'es sûr que tu vas parler à quelqu'un», dit Diane.  

Comme d'autres fidèles de la place Limoilou, Diane constate le pouvoir du design urbain sur son bonheur. En cette période de course à la mairie, alors que les candidats multiplient les promesses pour vous séduire, on peut effectivement se demander : qu'est-ce qu'une ville peut faire pour rendre ses citoyens plus heureux? 

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Place Limoilou est devenu un lieu de rencontre prisé des résidents du quartier.","contentType":"image","credits":"Le Soleil, Patrice Laroche ","position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F0364a281-b4d3-4d20-acc4-2ed755e983b2.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":4,"text":"

Ce n'est pas une question frivole. Depuis de nombreuses années, des économistes tentent de comprendre ce qui rend les gens heureux partout dans le monde. Ils ont développé des méthodes statistiques pour mesurer le bien-être des gens. Ils ont comparé les pays, les villes et les quartiers. Et ils ont cherché les facteurs qui expliquent les variations du niveau de bonheur d'un endroit à l'autre.

Peu importe où ils posaient leurs questions, les mêmes constats revenaient. «La plus grande leçon qui ressort de tout ça n'est une surprise pour personne, sauf pour les économistes : c'est que les êtres humains sont des êtres sociables», dit Christopher Barrington-Leigh, professeur à l’École de l’environnement et à l’Institut des politiques sociales et de la santé de l’Université McGill, et une des figures de proue de la recherche sur le bien-être. «Il s'avère que ce qui compte pour nous, c'est la façon dont nous sommes connectés les uns aux autres». 

Leçons de pandémie

L'urbaniste Charles Montgomery le sait peut-être mieux que quiconque. Au tournant des années 2010, ce Vancouvérois s'est rendu dans les villes les plus dynamiques du monde pour voir comment le design urbain pouvait affecter le bien-être des gens. Il en a tiré un livre influent, Happy City, dans lequel il plaide pour que les administrations municipales s'inspirent des connaissances croissantes sur le bien-être pour créer des villes où il fait bon vivre. 

Joint au téléphone à Vancouver, Charles Montgomery estime que les villes devraient notamment modeler leur environnement pour renforcer les relations entre les citoyens. 

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"author":"Charles Montgomery ","position":5,"text":"

On a tous appris, durant les pires jours de la pandémie, à quel point on avait besoin d'espaces pour se rencontrer, se rassembler, pour se mêler aux amis et aux étrangers. On ne pouvait pas faire ça à la maison. Et les villes intelligentes ont répondu rapidement, durant la pandémie, à créer de nouveaux espaces publics et à améliorer les vieux espaces publics. Et je pense que celles qui l'ont fait ont réellement effectué une intervention de santé publique. 

","type":"quote","contents":[],"photos":[]},{"position":6,"text":"

En novembre l'an dernier, par exemple, le maire de Québec, Régis Labeaume, s'était attaqué à la morosité pandémique en annonçant une ribambelle d’activités pour «se tricoter un hiver». La Ville avait notamment doublé les séances de patinage et augmenté le nombre de stations chaleureuses, ces aménagements hivernaux temporaires avec des sièges et foyers installés dans différents espaces publics de la ville. 

Quelques mois plus tôt, Québec s'était aussi «tricoté» un été en permettant notamment aux gens de boire de l'alcool et de faire des pique-niques dans les parcs. La Ville avait aussi donné le feu vert à une multiplication de rues piétonnes, de rues partagées et de places éphémères, ces espaces publics aménagés temporairement sur un terrain ou une emprise de rue.

Véronic Dufour, présidente de l'organisme Croque ton quartier, à Beauport, souligne à quel point la place éphémère Croque ton Quartier, sur l'avenue Coubertin, a incité des citoyens qui ne se connaissaient pas à tisser des liens. «Les gens qui n'ont jamais goûté à l'esprit collectif ne savent pas que ça peut être aussi agréable et le fun de sortir de l'individualisme!, dit-elle. T'arrives là, et c'est comme magique : impossible de ne pas parler aux gens qui sont sur place». 

Après la publication de son livre, Charles Montgomery a fondé l'entreprise de consultation et de stratégie Happy City, qui mène des études sur l'effet émotionnel des transformations urbaines. Récemment, Happy City a par exemple évalué le programme «Pavement-to-Plaza» (de la chaussée à la plaza) de Vancouver, qui vise à fournir des espaces publics à fort impact et à faible coût en convertissant des lieux pour les voitures en lieux pour les gens.  

«La Ville de Vancouver a reconnu qu'on vit une véritable crise de déconnexion, comme partout à travers le Canada, dit M. Montgomery. Trop de gens se sentent seuls. Trop de gens ont un faible niveau de confiance envers leurs voisins et les étrangers. Trop de gens se sentent déconnectés. Et une des choses que la Ville de Vancouver a essayé de faire, est d'essayer de transformer des endroits aliénants en endroits plus amicaux.» 

Pour vérifier si la transformation était réussie, Happy City a envoyé 700 personnes dans trois de ces places publiques fraichement converties et dans trois sites de comparaison. Ils ont constaté que les nouvelles places publiques se distinguaient nettement. Les gens y étaient plus disposés à se faire des amis, à faire confiance aux étrangers, à se sentir en sécurité et à avoir un sentiment d'appartenance envers leur communauté.

Bref, un peu comme Alain, Diane, Marc, Claude et Gabrielle qui saluent leurs amis de la Place Limoilou, en sachant que ce n’est qu’un au revoir. 

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]}],"creationDate":"2021-10-13T15:51:26.649Z","externalIds":{},"firstPublicationDate":"2021-10-19T07:00:00.000Z","free":false,"id":"1d9934f77d61fd603e15fb7cc6136ca8","lead":"CHRONIQUE / Ils ne s'étaient pas donné rendez-vous. Mais, comme d’habitude, ils se sont retrouvés à la place Limoilou.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2021-12-21T04:45:29.297Z","publications":[{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"chroniques/marc-allard"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"chroniques/marc-allard"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"chroniques/marc-allard"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"chroniques/marc-allard"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"chroniques/marc-allard"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"le-mag/nous-les-humains"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"chroniques"},{"canonical":false,"organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"latribune","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"opinions"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"chroniques"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"actualites"}],"slug":"2021/10/19/quest-ce-qui-rend-les-villes-heureuses-1d9934f77d61fd603e15fb7cc6136ca8","tags":["Social Issues"],"templateName":"article_columnist","title":"Qu'est-ce qui rend les villes heureuses?","type":"article","url":"global/contents/1d9934f77d61fd603e15fb7cc6136ca8.json","visual":{"caption":{"fr":"«On a tous appris, durant les pires jours de la pandémie, à quel point on avait besoin d'espaces pour se rencontrer, se rassembler, pour se mêler aux amis et aux étrangers», dit l'urbaniste Charles Montgomery."},"contentType":"image","credits":{"fr":"iStock"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F93e01351-ed0d-4dfb-8b55-8b61b9031ab6.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"adTargetSectionKeys":["chroniques","chroniques/marc-allard"],"canonicalSiteCompositeKey":"lesoleil/site","color":"#7f8fde","displayedSection":{"color":"#7f8fde","id":"3924","key":"chroniques/marc-allard","name":"Marc Allard","position":15,"sectionId":"3924","slug":"chroniques/marc-allard","url":"site/sections/chroniques/marc-allard.json","isRoot":false},"mainVisual":{"caption":"«On a tous appris, durant les pires jours de la pandémie, à quel point on avait besoin d'espaces pour se rencontrer, se rassembler, pour se mêler aux amis et aux étrangers», dit l'urbaniste Charles Montgomery.","contentType":"image","credits":"iStock","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F93e01351-ed0d-4dfb-8b55-8b61b9031ab6.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"section":{"color":"#7f8fde","id":"242","key":"chroniques","name":"Chroniques","position":1,"sectionId":"242","slug":"chroniques","url":"site/sections/chroniques.json","isRoot":true},"subSection":{"color":"#7f8fde","id":"3924","key":"chroniques/marc-allard","name":"Marc Allard","position":15,"sectionId":"3924","slug":"chroniques/marc-allard","url":"site/sections/chroniques/marc-allard.json","isRoot":false},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F93e01351-ed0d-4dfb-8b55-8b61b9031ab6.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}