Gamin, Hendrix Lapierre portait le chandail d’Alex Ovechkin et son affiche tapissait un mur de sa chambre. Mercredi soir dernier, à son premier match en carrière dans la LNH, le centre de 19 ans était assis à côté de lui sur le banc des Capitals de Washington. Un sourire permanent trahissait son sentiment de fierté. Comme Ovechkin dans la victoire de 5-1 contre les Rangers de New York, il avait aussi marqué un but.

La séquence de ce but spectaculaire et de la sympathique célébration avec T.J. Oshie a roulé en boucle dans les bulletins sportifs télévisés et sur les réseaux sociaux. Hendrix Lapierre venait de vivre le moment plus grisant de sa jeune carrière devant 18 573 spectateurs au Capital One Arena.

Ce premier but dans le circuit Bettman, Hendrix Lapierre l’avait souvent imaginé en lançant des milliers de rondelles dans le filet devant sa résidence du secteur Aylmer de Gatineau. Ce qui est encore plus surprenant, c’est que Lapierre a trouvé que la réalité était supérieure à la fiction.

«J’ai souvent rêvé à ce premier but dans la LNH. Ça s’est un peu passé comme je pensais. On s’imagine toujours le scénario parfait. On s’imagine un beau but qui va faire capoter les partisans. C’est réellement ce qui est arrivé, mais la célébration avec T.J. Oshie après a rendu le moment encore plus plaisant. Les joueurs au banc étaient surexcités. Les partisans aussi. Tout était parfait. J’étais plongé dans un monde irréel. Nous avons gagné le match. Alex Ovechkin a aussi compté deux buts. Il a même dépassé Marcel Dionne avec ses 731e et 732e buts. C’était une soirée historique et je me considère chanceux d’en avoir fait partie. Comment aurais-je pu rêver de compter un tel but?», a raconté le jeune homme encore sur son nuage en fin de semaine.

Vague d’amour

L’autre aspect qu’il avait négligé pour accompagner ce moment clé de sa carrière, c’était la vague d’amour qui allait suivre. Le premier choix du repêchage 2020 des Capitals a été inondé de messages d’encouragements dans les heures et les jours qui ont suivi son exploit. Les messages ont été tellement nombreux qu’il n’a pas encore eu l’occasion de répondre à tout le monde.

J’avais reçu quelques messages d’appuis quand j’ai su que j’allais faire mes débuts dans la LNH mercredi. Les gens me souhaitaient bonne chance, mais le mouvement a pris de l’ampleur après mon premier but. On dirait que bien des gens l’ont vu. Bien des gens sont fiers pour moi. J’ai été vraiment surpris par cette immense vague d’amour. Pas seulement des gens de Gatineau, mais aussi des nouveaux partisans qui apprennent à me connaître à Washington. À notre entraînement du lendemain, des partisans avaient installé une bannière pour me féliciter. J’ignorais que je pouvais toucher autant de monde!

Une inspiration

Hendrix Lapierre a disputé un deuxième match sans histoire avec les Capitals samedi soir. Il ne tient rien pour acquis. Il savoure le moment, mais s’il y a un thème qui l’a touché droit au coeur dans tous les messages qui ont fait vibrer son téléphone depuis mercredi, c’est que ce premier match et ce premier but dans la LNH ont donné de l’espoir aux jeunes hockeyeurs de sa région.

Plusieurs personnes m’ont dit que j’étais une inspiration pour les enfants d’Aylmer et de Gatineau. Ça me rend vraiment heureux d’entendre ça.

Deux jours avant son départ pour Washington, Lapierre avait notamment pris la peine d’aller s’entraîner avec son ancienne équipe de l’Intrépide de Gatineau midget AAA. Confiant avant de partir, il avait pris le soin de remplir ses valises pour un long camp. Il s’en allait à Washington pour créer la surprise.

«Premièrement, j’apporte toujours trop de choses dans mes valises. Deuxièmement, j’étais confiant. Je voulais arriver à Washington avec la mentalité de faire l’équipe. Quand mes parents sont venus me rejoindre mercredi, ils n’avaient rien à m’apporter! Je suis vraiment content d’avoir pu partager mes débuts dans la LNH avec ma famille. C’est assez rare que j’ai la chance de parler de hockey avec mon frère et mes soeurs.»

À Ottawa le 25 octobre?

Chaque jour, depuis son arrivée au camp des Capitals, l’histoire de Lapierre prend de nouvelles proportions. Malgré tout, pas question de regarder trop loin même si Lapierre, Ovechkin, Oshie et compagnie doivent être à Ottawa pour y affronter les Sénateurs le 25 octobre.

«Je prends les journées une à la fois. Je ne peux pas me permettre de penser à cette date. Je ne sais même pas si je vais jouer un autre match. Je vis le moment présent à 150 %. Ça m’a bien servi jusqu’à présent.»

Pourtant, s’il y en a un qui sait maintenant que les rêves peuvent se concrétiser...