C’était le dernier match des Olympiques de Gatineau au vénérable centre Robert-Guertin. Sept équipes championnes ont patiné au «Vieux Bob», mais on n’avait jamais encore vu une équipe aussi survoltée pour disputer un match hors-concours samedi après-midi.
Les protégés de Louis Robitaille ont voulu remercier les partisans pour leur soutien au fil des ans. Ils n’ont pas couru de risque. Ils étaient préparés comme si c’était un match des séries éliminatoires.
De l’autre côté, les Huskies de Rouyn-Noranda étaient préparés pour jouer un match hors-concours. Ils n’ont pratiquement pas offert de résistance, un peu comme à l’image de la finale de 2008 où ils s’étaient inclinés en cinq matches contre les Olympiques.
Cette année-là, les Olympiques étaient vêtus de leurs uniformes mauve et orange. Ils avaient remporté le dernier match à Rouyn-Noranda 7-3. Samedi, pour le match historique, ils ont ressorti ces mêmes couleurs avec le même résultat.
Les Olympiques ont lessivé les Huskies 8-1. Domination totale. Devant une salle comble de 2000 spectateurs (limite permise), le «Vieux Bob» a été fermé avec un grand point d’exclamation! Les Gatinois avaient trois matches à disputer à Guertin avant de fermer les livres. Ce fut trois victoires en ligne où les partisans ont pu célébrer 20 buts. L'adversaire n'a riposté que trois fois.
«Nous voulions remercier les partisans d’avoir été là pour créer cette ambiance-là. Nous avons disputé un match à saveur de séries qui rend hommage à l’édifice et aux anciens joueurs qui ont porté cet uniforme. Ils ont été plusieurs à nous envoyer des messages cette semaine. En terminant de cette façon, je pense que nous avons été à la hauteur des attentes», a signalé l’entraîneur-chef Louis Robitaille.
L’ambiance de match des séries était déjà perceptible avant que la rondelle soit déposée. Les Huskies ont été accueillis sous les huées. On rappelle qu’en réalité, c’était un match hors-concours!
Après un court hommage bien senti à Charles Henry, qui brillait par son absence afin de préserver son système immunitaire fragile, des «Go Hull Go» ont commencé à retentir durant l’hymne national. Même le fantôme était de retour derrière le filet adverse!
Les Gatinois étaient partout sur la patinoire. Comme dans le bon vieux temps, ils ont placé les visiteurs sur les talons en marquant le premier but du match dès la sixième minute de jeu.
Bizier allait ajouter un deuxième but. Cole Cormier a aussi touché la cible deux fois. Antonin Verreault a récolté cinq passes, faisant ainsi honneur à Alexandre Quesnel et Maxime Clermont. Les deux champions la coupe de 2008 étaient sur place samedi.
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Charles-Antoine Lavallée, Samuel Savoie, Tristan Allard et Kieran Craig ont aussi déjoué Mathis Dorcal-Madore. Le gardien substitut des Huskies a été poivré de 46 tirs.
À l’autre bout de la patinoire, Ève Gascon a ajouté au caractère historique de l’événement. Rappelée pour remplacer les deux gardiens réguliers de l’équipe qui participent à des camps de la LNH, elle n’a été battue qu’une seule fois sur 20 tirs. Leighton Carruthers est parvenu à la déjouer en première période, mais la gardienne a reçu trois ovations après avoir effectué des petits miracles devant de son filet.
La gardienne de 18 ans était fière de faire partie de l’histoire, mais elle a été encore plus étonnée de provoquer autant de grandes clameurs parmi les spectateurs. Ceux-ci se sont mis à scander son nom chaque fois qu’elle effectuait des arrêts spectaculaires.
«C’est incroyable. Je ne m’attendais pas à ça. J’en avais des frissons. Il n’y a pas eu de hockey l’année dernière et là, j’obtiens la chance de jouer ce match historique devant 2000 personnes. Je n’ai jamais joué devant autant de monde de ma vie. J’étais nerveuse au début, mais après avoir effectué quelques arrêts, je me suis calmée. Les gars ont tellement bien joué devant moi.»
Elle a notamment arrêté Mathis Perron sur une échappée, mais elle a aussi volé un but presque certain au défenseur Jared Cosman en étendant la jambière pour arrêter son tir sur réception.
«Je ne m’attendais pas à faire l’arrêt. J’ai juste essayé quelque chose. Je pense que ma flexibilité m’a aidée.»
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Chez les joueurs, Mikaël Martel était complètement déchaîné sur la patinoire. Le Gatinois a livré une mise en échec tellement retentissante en début de match qu’il s’en est fracturé le nez. Il est revenu aussitôt avec une cage pleine, mais il n’a pas raté une seule présence sur la patinoire.
«Les partisans ont été incroyables. Nous avions eu des nouvelles toute la semaine voulant que ça soit être plein. J’étais sans mot sur la glace. Les gens criaient. J’en tremblais! C’était incroyable. Nous avons entendu les ‘Go Hull Go’ dès que nous sommes embarqués sur la patinoire. Ils ont célébré tous nos buts, du premier jusqu’au huitième. C’était le dernier match. Il fallait quitter sur une note honorable. C’est une soirée inoubliable», a dit celui qui aura son nom sur la dernière feuille de pointage après avoir récolté une passe sur le but de Charles-Antoine Lavallée.
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À la fin du match, les spectateurs se sont levés pendant la dernière minute de jeu. Les joueurs ont salué la foule une dernière fois. Des anciens champions de la coupe du Président sont apparus sur la patinoire. Maxime Clermont a brandi la coupe du Président à bout de bras. Sam Lang, Marc Saumier et Bruno Lemire étaient là aussi.
Le pont entre Guertin et le nouveau Centre Slush Puppie a été installé. Le flambeau olympique a été tendu à la nouvelle génération. À elle d’aller chercher la prochaine coupe.
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