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Le Droit est allé à la rencontre de travailleurs étrangers agricoles pour tenter d’en apprendre sur leur réalité. Les quatre Guatémaltèques interrogés étaient unanimes. C’est un sacrifice pour le bien de la famille qu’on fait en venant au Canada.

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La pause du dîner s’achève lorsque Le Droit débarque à la Ferme Vianney et Marguerite Turcot, à Saint-André-Avellin. Les champs à perte de vue parsèment le magnifique paysage derrière l’impressionnante façade orange qu’on ne peut pas rater en circulant sur la route 321. Maïs sucré, chou, millet, cette entreprise est bien connue dans la Petite-Nation et en Outaouais pour sa vaste gamme de produits frais.

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Mainor Otoniel Morales Gonzalez affiche un sourire radieux. Ce sympathique Guatémaltèque de 34 ans travaille depuis 2015 pour Isabelle Turcot et Mario Charron, les propriétaires de l’endroit. Son français est impeccable, même s’il n’a jamais suivi de leçons.

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« C’est payant ici. Là-bas, au Guatemala, ce n’est pas payant. C’est plate parce qu’on doit laisser nos familles. Je suis chanceux parce que je me retrouve avec de bons patrons. Tous les jours, je dis un gros merci à Dieu d’avoir un endroit comme celui-là. Je suis un peu comme avec ma famille ici, mais ma vraie raison de venir travailler, c’est vraiment le salaire », raconte celui qui est père de deux enfants.

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Il travaillait à la ferme huit mois par année, mais depuis 2019, il s’est entendu avec ses employeurs pour réduire à six mois son contrat annuel puisqu’il s’ennuyait trop de ses proches au Guatemala.

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« C’est beaucoup psychologique. Quand on commence, c’est difficile. On s’habitue un peu avec le temps, mais pas complètement. Ma femme comprend que je viens ici pendant six mois, mais mes enfants sont vraiment tristes. Tous les jours, je fais des appels vidéo », ajoute Mainor qui travaille à la ferme avec ses quatre frères.

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La reconnaissance du sacrifice

Miguel Tubac Patzan travaille à la Ferme aux Pleines saveurs, de Saint-André Avellin, depuis dix ans. Père de sept enfants, cet homme de 42 ans a aussi fait le choix de se priver de ses proches la moitié de l’année pour gagner un meilleur salaire dans le but d’assurer à sa famille une meilleure qualité de vie, dit-il.

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« Je suis ici pour le salaire et l’argent », lance Miguel dans un français plus que respectable. Il ajoute au passage qu’il empoche en une heure ici l’équivalent du salaire d’une journée au Guatemala.

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« Miguel, c’est la personne qui reçoit toute la vue d’ensemble des tâches à faire au niveau du champ. Il se trouve un peu à être le technicien de la ferme », précise la copropriétaire de la Ferme aux Pleines saveurs, Chantale Vaillancourt.

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Pour Mme Vaillancourt et son conjoint, Martin Turcot, le bien-être de l’ensemble du personnel est une priorité. Des histoires comme celle qui ont fait les manchettes plus tôt au printemps, avec notamment le cas des serres Demers et les conditions insalubres de logement, sont déplorables, souligne la productrice qui croit qu’il ne faut pas généraliser.

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« C’est clair que ça ne correspond pas à notre vision des conditions de travail qu’on veut offrir à nos employés. On est tellement reconnaissant que ces gens-là laissent leur famille pendant une moitié d’année pour venir travailler ici. On le sait que c’est difficile pour eux de laisser leur famille en arrière. De ne pas voir parfois son petit enfant qui vient de naître pendant des mois. Ils font ce sacrifice. On est totalement reconnaissant de ça », lance Mme Vaillancourt.

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