L’ex-ministre de l’Environnement et du Changement climatique en a fait l’annonce, là où sa carrière a pris naissance, près du pont Flora de la promenade Queen Elizabeth, à Ottawa. Fidèle à ses convictions, elle est arrivée sur le même vélo que lors du jour de sa première promesse électorale comme candidate en 2015.
«Quand je suis rentré en politique il y a huit ans, je me suis fait deux grandes promesses: toujours me battre pour mes convictions et ne partir que quand j’aurais fait ce que j’ai voulu accomplir en politique. J’espère que lorsqu’on regardera mon bilan, on verra que j’ai rempli ma première promesse. Et ce qui compte le plus pour moi, c’est que mes enfants le pensent. Je suis ici ce matin pour garder ma seconde promesse. »
Mme McKenna dit avoir, comme plusieurs Canadiens, réorganisé ses priorités en période de pandémie. Elle a réalisé que ses deux grandes priorités étaient désormais ses adolescents et la cause du changement climatique. «Il ne me reste plus grand temps [à la maison] avec eux, et je veux passer ce temps avec eux. Ils sont formidables», a-t-elle insisté à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse pour expliquer sa décision.
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Attaques personnelles
Au fil des ans, Mme McKenna a été la cible de plusieurs attaques virulentes, en Chambre comme dans les réseaux sociaux. Ce traitement n’a aucunement contribué à sa décision, dit-elle.
«J’ai eu ma part d’attaques, mais j’ai réalisé que c’est seulement du bruit. Les gens tentent de stopper ton travail. Ils veulent qu’on recule. Je n’ai pas reculé, j’ai plutôt doublé mes efforts pour la taxe sur les émissions de carbone. C’est ça le message: pour toutes les critiques, il y a des millions de personnes qui m’ont soutenu personnellement.
Elle invite aussi les jeunes femmes à prendre la relève et de ne pas se laisser intimider par les trouble-fêtes. «Lancez-vous! Et lorsque vous le ferez, n’ayez pas peur de courir comme une fille. Je vous encouragerai.»
Changement climatique
Mme McKenna réfute aussi l’idée que la décision de quitter son poste au Parlement est un aveu que la cause du changement climatique peut avancer plus facilement à l’extérieur des halls du pouvoir.
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«Non. À 100%, rétorque-t-elle. Je suis vraiment fière de nos réalisations : nous avons obtenu la première interdiction climatique au Canada; nous avons ajouté un coût à la pollution et ce n'était pas facile, mais j'étais tellement fier des Canadiens aux dernières élections, car la plupart ont appuyé un parti qui imposait un coût sur la pollution. On peut toujours en faire plus, et je crois toujours que nous pouvons faire mieux, estime Mme McKenna. Nous pouvons nous attaquer au problème du changement climatique de plusieurs façons et je serai là, aux côtés du parti Libéral, pour toutes les étapes du processus.»
Avenir incertain
Même si elle dit vouloir participer activement à sa cause chérie, la première députée fédérale de l’histoire d’Ottawa-Centre ne s’est pas arrêtée sur son plan de carrière futur. Elle se donne l’été pour songer à son avenir. Le maire d’Ottawa Jim Watson peut dormir en paix, a-t-elle assuré. Mme McKenna n’a aucunement l’intention de briguer son poste l’an prochain.
«Ce n’est même pas une option. Jamais.» Elle n’a pas voulu se prononcer sur son avenir politique à long terme toutefois.
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Carney comme successeur?
Par ailleurs, le nom de l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, circule déjà sur plusieurs lèvres à titre de prochain candidat dans la circonscription située au coeur d’Ottawa. En avril dernier, ce dernier avait donné un appui inconditionnel au parti Libéral lors de leur congrès virtuel.
«Sur le sujet de Mark Carney. C’est un grand ami. Je lui ai toujours dit, depuis des ans, qu’il devrait se lancer en politique. Il peut y contribuer beaucoup. Il connaît l’économie comme personne d’autre et il connaît les changements climatiques. Les deux sont vraiment pareils. C’est à lui de décider avec sa famille», a commenté la principale intéressée.