Or, si les pénuries observées dans les magasins de plein air depuis le début de la pandémie auraient pu laisser croire à une augmentation plus significative de la pratique sportive, dans les faits la question est un peu plus nuancée.
Impact de la pandémie
Vélo Québec parle plutôt d'un «effet double». Il y a plus de cyclistes, mais ils se déplacent parfois moins souvent ou moins longtemps. Les déplacements ont diminué chez les personnes qui enfourchaient leur monture principalement pour aller travailler ou faire des trajets utilitaires, a souligné le directeur de la recherche de «L'état du vélo au Québec», Marc Jolicoeur.
À l'opposé, d'autres l'ont adopté au lieu d'utiliser les transports en commun ou tout simplement comme loisir, a-t-il ajouté.
Ce qui fait que 19 % des Québécois ont fait moins de vélo qu'avant, tandis que 15 % en ont fait plus. Pour les autres, les habitudes sont demeurées les mêmes.
Dans l'ensemble, le nombre d'adeptes du vélo ne cesse d'augmenter dans la province, note l'étude quinquennale menée par l'organisme. Ils étaient 4,5 millions de cyclistes en 2020, soit 250 000 de plus qu'en 2015 et 800 000 de plus qu'au milieu des années 1990.
Parmi les cyclistes de la province, on dénombre 3,4 millions d'adultes dont une majorité d'hommes (56 % et 44 % de femmes). Les enfants quant à eux sont au nombre de 1,1 million. Par ailleurs, environ deux cyclistes sur trois, soit 2,7 millions, se déplacent sur deux roues à toutes les semaines.
Cette embellie serait attribuable au développement de nouvelles pistes cyclables et à l'amélioration des mesures pour favoriser la sécurité à vélo sur les routes. Gatineau, Laval et Longueuil se sont particulièrement démarquées en ce sens avec des pistes unidirectionnelles sur certains grand boulevards dans le cas de Laval et Longueuil.
M. Jolicoeur relève d'ailleurs que si Montréal était «presque à la traîne» dans ce domaine, elle se rattrape aujourd'hui avec le Réseau express vélo (REV) muni de larges corridors cyclables sécuritaires.
Bond chez les 55 ans et plus
Phénomène surprenant, fait remarquer M. Jolicoeur, il y a eu une «augmentation très marquée» chez les 55 ans et plus. Le nombre de cyclistes dans le groupe des 55-64 ans a presque doublé entre 1995 et 2020, passant de 23 à 42 %.
La hausse est encore plus prononcée dans la catégorie des 65 à 74 ans, où le taux de cyclistes a triplé, passant de 12% en 1995 à 34% en 2020.
Des chiffres encourageants, selon le chercheur, considérant que la pratique sportive tend à chuter avec l'âge.
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Cet article a été produit avec l'aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.