Hoag entame sa dernière mission à Volleyball Canada

Glenn Hoag est impatient de se remettre au travail et effectuer les dernières préparations en vue des Jeux olympiques prévus dans trois mois à Tokyo.

Quelques joueurs de l’équipe canadienne de volleyball masculin ont déjà remis les pieds en Outaouais. D’autres suivront dans les prochains jours en provenance de l’Europe.


Le coach, lui, est débarqué récemment de Turquie où il dirige dans les rangs pros depuis 11 ans. Glenn Hoag écoule en ce moment sa quarantaine chez sa mère, non loin du centre sportif de Gatineau.

Un type encore très actif et vacciné, le Gatinois de 62 ans trouve le temps long.

«Je ne peux pas sortir. C’est ma sixième journée. J’ai déjà hâte d’aller me promener», lance-t-il.

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Surtout, le légendaire entraîneur piaffe d’impatience de se remettre au travail et effectuer les dernières préparations en vue des Jeux olympiques prévus dans trois mois à Tokyo.

Classé 10e au monde, le Canada aspire à monter sur le podium.

«Je regarde le groupe. Plusieurs joueurs avancent en âge. Ils en seront à leurs derniers Jeux. Ils sont très motivés. Ils ont le goût de se retrouver. Ça va donner une belle énergie.»

Ce sont tous des joueurs que Hoag a recrutés, puis développés. Il avait décidé de prendre sa retraite de la scène internationale après les Jeux de 2016 durant lesquels le Canada a terminé cinquième.

Mais on l’a rapatrié dans le giron de l’équipe deux ans plus tard après le départ inattendu de son successeur, Stéphane Antiga.

Hoag a déjà confirmé qu’il délaissera à nouveau les fonctions d’entraîneur-chef après les prochains Jeux. Donc, il entame sa dernière grande aventure avec ses joueurs.

Et il est emballé par le potentiel de la formation.

«Tout le monde se trouve en santé. C’est toujours la chose qui te préoccupe à ce temps-ci de l’année. Les saisons dans les ligues professionnelles sont longues et lourdes. En plus, les gars ont connu de bonnes performances dans leurs équipes respectives. C’est très encourageant.»

Nuages d’incertitudes
Il reste quand même «plusieurs points d’interrogation», avoue Glenn Hoag.

À commencer par les Jeux eux-mêmes. Auront-ils lieu? Le Comité international olympique (CIO) a beau dire oui, la situation épidémiologique au Japon n’a rien de rassurant.

«Il y a tellement de choses qu’on ne sait pas en vue des prochains mois, reconnaît Hoag. On demeure en communication avec le Comité olympique canadien (COC) et l’Institut national du sport (INS) à Montréal. On va pouvoir s’entraîner ici en suivant les mesures sanitaires. Il faudra se faire tester régulièrement, probablement chaque quatre jours.»

L’équipe canadienne s’entraînera une quinzaine de jours à Gatineau avant de partir vers l’Italie en vue de la Ligue des nations. Elle se retrouvera dans un environnement bulle pendant cinq semaines avec les formations de 15 autres pays.

«C’est 15 matches qui nous attendent. Nous allons jouer trois matches en trois jours, puis tu as congé les trois jours suivants. Après, on ne sait pas trop ce qui nous attend. Est-ce qu’une quarantaine nous attendra à notre retour au pays à la fin de juin? Si oui, nous n’aurons ensuite que trois jours de préparation avant de partir vers Tokyo. Peut-être que les règles vont changer? Les autres équipes n’ont pas cette contrainte dans leur pays.»

Le Canada planifie se pointer au Japon une semaine avant le début des Jeux afin de s’entraîner et s’acclimater à son nouvel environnement.

COVID-19 et tremblement de terre
Après le tournoi olympique, ce sera retour en Turquie pour Glenn Hoag. Il lui reste une saison à son contrat chez l’Arkas Spor qui s’est incliné en demi-finale du championnat plus tôt en avril.

Ce fut le clou d’une saison fertile en émotions.

Plusieurs matches ont été reportés en raison d’éclosions de la COVID-19. «Trois fois nous sommes partis sur la route et il a fallu faire demi-tour, car nos adversaires avaient plusieurs cas dans leur équipe», souligne Hoag.

Heureusement, nous sommes la seule équipe qui a été épargnée. Nous avons seulement eu deux cas très légers.

Puis il y a eu ce puissant séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter qui a secoué notamment Izmir, la troisième ville en importance en Turquie, à la fin du mois d’octobre. Une centaine de personnes est décédée.

«Ce n’était pas beau. Je n’ai pas été affecté directement, car nos bureaux ne sont pas au centre où la faille passe. Plusieurs édifices qui n’étaient pas conformes aux règles du bâtiment y ont goûté. Des gens ont perdu la vie. D’autres se sont retrouvés sans abris. Tu vois souvent ça à la télé. Mais là, ça se passait chez moi. Je voyais les décombres. Un de nos joueurs a été affecté. Ses enfants avaient peur des secousses qui ont suivi dans les jours suivants. Ils ont alors décidé de déménager en banlieue.»