La sous-traitance nuit à l’équité salariale, dénonce un rapport

Selon un rapport, le manque d'équité salariale est particulièrement grand dans le secteur des technologies de l’information.

La sous-traitance nuit à l’équité salariale tout en et créant une «fonction publique fantôme» à Ottawa, dénonce l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC).


Le syndicat a présenté la semaine dernière les conclusions de son rapport sur les conséquences du recours à la sous-traitance au détriment d’équipes permanentes de fonctionnaires.

Selon le document, le principal secteur contribuant à cette iniquité est celui des technologies de l’information (TI). L’IPFPC aborde la façon dont le fédéral gère d’importants contrats, comme ceux qui ont été conclus avec IBM pour assurer le fonctionnement du système de paie Phénix. D’autres grandes entreprises, comme Veritaaq ou Randstad, ont aussi d’importants contrats avec le fédéral dans le secteur des TI.



«Ce sont des entreprises à forte prédominance masculine, explique la présidente de l’IPFPC, Debi Daviau. L’entreprise privée n’a pas à se soumettre à la Loi sur l’équité salariale qui prévaut dans la fonction publique fédérale.»

La présidente de l’IPFPC, Debi Daviau

Le syndicat surnomme le phénomène lié à la sous-traitance de «fonction publique fantôme».

Selon le syndicat, seuls deux employés contractuels sur dix en TI sont occupés par des femmes dans la région d’Ottawa-Gatineau. «Elles sont payées environ 13 000 $ de moins par année que leurs homologues masculins», allègue la présidente syndicale. En moyenne, les membres des groupes en quête d’équité qui travaillent en TI pour le gouvernement sont payés 9 700 $ de moins que les autres.»

Les consultants en TI ont représenté 70% des dépenses en sous-traitance entre 2011 et 2018 (8,5 milliards sur 11,9 milliards), selon le même rapport de l’IPFPC.



La deuxième tranche de sous-traitants la plus touchée par l’iniquité salariale est composée de travailleurs temporaires, majoritairement composée de femmes. Elles seraient payées 21 % de moins que les titulaires d’un poste permanent effectuant le même travail.

«Pourtant, les libéraux se sont engagés à diminuer la sous-traitance au fédéral lors de la campagne électorale de 2015, a rappelé lundi la porte-parole de IPFPC, Johanne Fillion. De grosses sommes vont à de grosses compagnies. L’employeur aurait avantage à développer ses propres outils. L’employeur doit être imputable en matière d’équité salariale. Les travailleuses temporaires sont prises au piège, mal payé, sans avantages sociaux ou avec très peu d’avantages. Elles risquent fortement de se retrouver au chômage et de sortir de la population active.»

Rebonds

Lundi, le bureau du député de Gatineau et secrétaire parlementaire de la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Steven MacKinnon, a indiqué qu’il s’agissait d’un dossier relevant du Conseil du Trésor.

Le bureau du député de Hull-Aylmer et secrétaire parlementaire du président du Conseil du Trésor, Greg Fergus, a affirmé le contraire.

En fin de journée, le bureau du Président du Conseil (CT) du Trésor du Canada a brièvement écrit que le gouvernement était «déterminé à combler les écarts qui persistent en matière d’équité salariale au sein de la fonction publique».

Le CT finalement mentionné que le ministère de l’Approvisionnement et des Services publics «était le mieux placé» pour répondre au Droit sur la sous-traitance dans les technologies de l’information.