de travail social à l’Université du Québec en Outaouais et directrice scientifique de l’Observatoire sur le développement régional et l’analyse différenciée selon les sexes, Denyse Côté.
Les conversations mettront l’accent sur la réalité des femmes de ces trois régions. Mme Côté abordera pour sa part la violence vécue par les femmes en Haïti, l’un de ses nombreux champs d’expertise.
Depuis juillet 2018, le pays vit une crise politique ayant une influence sur la situation de sécurité des femmes et mettant leur vie en danger. Mme Côté exploitera principalement ce thème lors de la table de discussion virtuelle, le 10 mars.
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« Les gens ont peur de partir en voiture pour aller faire leurs courses parce qu’ils peuvent risquer un kidnapping par des bandits qui sont hors de contrôle à l’heure actuelle, indique-t-elle. La sécurité pour les femmes est toujours moindre. La violence est assez générale. C’est un sous-produit d’une situation qui est insécuritaire. »
Cette dernière fait un parallèle avec la crise sanitaire où les femmes sont au front depuis le début, en tant que travailleuses essentielles. Si la pandémie a exacerbé les inégalités structurelles, Mme Côté constate à quel point le travail des nombreuses revendications portées par les femmes depuis des décennies est encore précaire.
« Les femmes ont porté un gros poids de la pandémie, que ce soit les services de santé et des services sociaux. Il y a la perte de travail parce que ce sont elles qui sont dans les restaurants et les musées. Les mesures traditionnelles de relance sont des mesures de financement de la construction et des infrastructures. On a à continuer la lutte pour l’égalité. L’égalité juridique semble, à première vue, être atteinte. Quand on regarde les procès dans les cas de violence, les femmes ne veulent pas dénoncer parce qu’elles sont ou ne veulent pas être revictimisées à travers le processus judiciaire. »
Selon la professeure, la violence domestique, la violence sexuelle et l’insécurité pour les femmes sont présentes partout, mais à différents degrés et moments.
« Ici, le moment, c’est quand il fait noir, tu ne vas pas dans la rue. Parce que les gens sont confinés, la pandémie augmente la violence domestique. Dans le cas d’Haïti, il y a un cas très particulier et inquiétant. Une petite fille de cinq ans a été kidnappée et a été retrouvée morte. C’est affreux ce qui se passe là-bas. »
Mme Côté sera entourée de la directrice de l’Accompagnement des femmes immigrantes de l’Outaouais (AFIO), Bettina Bélizaire, et de la directrice de l’Université nationale autonome du Mexique, Alicia Mayer. Le trio de spécialistes livreront respectivement un portrait de la situation de la violence envers les femmes en Haïti, en Outaouais et au Mexique (UNAM-Canada).
La table ronde est organisée par l’UNAM-Canada, dont le campus est situé à Gatineau, en partenariat avec l’organisme AFIO. L’événement sera diffusé le 10 mars sur la page Facebook de l’UNAM-Canada.