« Je viens d’une famille d’entrepreneurs, j’ai grandi sur une ferme laitière, se souvient-elle. J’ai moi aussi été propriétaire d’une ferme laitière à St-Albert, pendant 11 ans. Un feu a ravagé le troupeau et j’ai eu envie de me réorienter. C’est en travaillant dans une imprimerie locale que je me suis découvert une passion pour ce secteur d’activité, où l’on peut être créatif et voir une idée se transformer en un produit tangible. »
C’est donc à l’âge de 26 ans, en 1986, qu’elle décide de fonder sa propre imprimerie. Plan d’affaires en main, elle se présente, seule, dans une banque et réussit à obtenir un prêt de 100 000 $ pour faire l’achat d’équipement. « J’ai mis ma voiture en garantie, se rappelle-t-elle en riant. Et puis j’ai eu de l’aide d’amis et de parents, sans oublier l’appui de nombreuses entreprises que j’avais consultées en amont. »
Au début, la jeune entrepreneure opère elle-même les appareils. Son chiffre d’affaires annuel s’élève alors à 125 000 $. Elle aura une hésitation en donnant ce chiffre, un silence qui sera rapidement comblé par ses deux filles qui sont à ses côtés depuis près de 20 ans.
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« Myriam a étudié en administration des affaires et Édith en photographie. On travaille en collégialité et je n’hésite pas à les consulter. Je trouve des clients et ce sont elles qui assurent le service à la clientèle. Nous sommes trois dans l’entreprise, trois femmes, ce dont je suis fière », dit celle qui milite pour l’avancement des femmes en affaires.
Si aujourd’hui la taille de l’équipe est réduite, la situation n’a pas toujours été ainsi, l’entreprise ayant déjà compté une vingtaine d’employés. Au fils des ans, Estelle Patenaude a investi plus de 2,5 millions de dollars, que ce soit pour l’achat d’un immeuble et, surtout, d’équipements afin de rester à la fine pointe de la technologie.
« J’ai toujours été à l’affût des plus récentes tendances en imprimerie, fait-elle valoir. J’ai déjà eu les « Cadillac » des presses offset à quatre couleurs et numériques afin de pouvoir offrir la meilleure qualité à mes clients. D’ailleurs, la qualité, c’est ce qui nous distingue dans le milieu. Mais tout ça a un prix. »
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Un modèle d’affaires repensé
Vient le jour où constamment investir dans de nouvelles technologies commence à lui peser. Un poids financier qu’elle ne veut plus assumer afin d’assurer la viabilité de l’entreprise. En 2016, elle décide de repenser son modèle d’affaires, de se départir de son équipement et de former des alliances avec d’autres imprimeurs. Et développer de nouveaux services, comme le publipostage qui génère des revenus importants.
« Je me suis alliée avec des entreprises qui ont les mêmes valeurs et normes de qualité que nous, dit-elle. Chacune d’entre elles a ses forces, ce qui me permet de continuer à vendre des produits d’excellence et de maximiser l’expérience-client. Mon chiffre d’affaires est plus élevé et ce, avec seulement trois employés et zéro équipement. »
Aujourd’hui, Impressions affiche un chiffre d’affaires de 1,4 M $ par année et compte 300 clients, la plupart étant de petites entreprises. Les revenus sont répartis entre le publipostage et la distribution (70 %), l’impression traditionnelle (15 %) et les projets complexes et personnalisés (15 %) comme, par exemple, la création et production de pochettes laminées, en accordéon, avec élastique et fiches de renseignements pour chacun des compartiments.
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Celle qui a été administratrice au conseil d’administration du Regroupement des gens d’affaires de la capitale nationale ( RGA ) de 1994 à 1996 et présidente de 1997 à 1999 tient à souligner l’importance et le pouvoir du réseautage. « En devenant membre du RGA en 1990, j’ai grandement élargi ma clientèle en côtoyant des gens d’affaires compétents et inspirants. Ceux-ci m’ont également aidée à acquérir des connaissances. »
C’est aussi auprès d’eux, notamment, qu’elle a trouvé du soutien et des conseils pour affronter la pandémie. Prêts gouvernementaux, subventions salariales, infolettres et distribution de produits sanitaires ont contribué à assurer la viabilité de l’entreprise durant la crise. Et le publipostage, bien sûr, un service considéré comme essentiel.
« La pandémie a amplifié le besoin de communiquer avec les gens, chez eux, affirme-t-elle. Des études ont démontré que le toucher demeure le sens le plus puissant pour imprégner le message de l’entreprise dans la mémoire du client. Dès que le client touche, il commence à s’approprier le produit. D’où mon association avec des entreprises qui font du relief et des textures. J’ai cherché et je chercherai toujours à être avant-gardiste. C’est ce qui fait le succès d’Impressions et qui va assurer notre avenir ! »