Les deux fois, Lysanne Richard sera suivie de caméras. Pour la Beauce, l’idée de départ de Lysanne Richard était de s’exécuter dans un décor hivernal. Elle a discuté avec son collaborateur et spécialiste de plongeon haut vol, Yves Milord. Le centre privé qu’ils ont développé l’an dernier comme outil pour la relève, avec la collaboration du propriétaire du site, Jean-François Bourdon, est alors apparu comme étant l’endroit idéal pour le faire à partir d’une plateforme aménagée.
« On va creuser un trou dans la glace et je vais plonger dedans. On est en train de faire des démarches pour que ce soit un record Guinness parce que ça n’a jamais été fait », annonce fièrement Lysanne Richard, qui a prévu s’exécuter les 13 et 14 mars.
Elle avait eu un avant-goût à la fin septembre, lorsqu’elle s’est exécutée dans le fjord à partir de la paroi de Tableau, ce qui a mené à une vidéo qui est rapidement devenue virale. Elle aimerait revenir plonger dans le fjord prochainement et, sans pouvoir en dire plus, elle confirme avoir déjà entamé les démarches.
« L’eau était glaciale, mais la température extérieure n’était pas si pire. Là, ça va être l’hiver. Le défi va être différent, mais le fjord, c’était une bonne pratique », convient Lysanne Richard, qui a également plongé l’hiver, l’an dernier, dans le cadre de Montréal en Lumières, mais dans un bassin chauffé.
« Cette fois, le défi est bien plus grand que les plongeons de haut vol que je vais faire. Je sais que j’ai l’expérience, mais il faut gérer les conditions. Je suis une fille qui est frileuse et j’ai vraiment de la difficulté avec le froid. Ça me sort vraiment de ma zone de confort », admet la plongeuse qui, dans sa préparation, prend désormais ses douches et ses bains à l’eau froide.
La première étape, lors de la journée initiale, sera de plonger de trois mètres, ce qui permettra de mettre les choses en place et d’apporter les ajustements au besoin.
« On va voir comment le corps réagit aussi. L’immersion d’un coup dans l’eau glacée, c’est quelque chose et, quand tu plonges, ça arrive vite. Ça va confirmer des choses. Il y a aussi la gestion du trou de glace. Comme il fait froid, ça peut reglacer. Il ne faut pas que de la petite glace flotte sur l’eau, ça pourrait me blesser », d’indiquer Lysanne Richard, précisant que le tournage se fera sous la supervision de la réalisatrice Alexa Say.
Le court documentaire qui sera ensuite produit servira notamment de pilote et permettra d’approcher des partenaires pour éventuellement produire une version plus longue sur le plongeon haut vol et sa carrière qui pourrait paraître d’ici deux ans.
Dans deux semaines, Lysanne Richard sera accompagnée par Yves Milord pour des plongeons en duo de la plateforme permanente au Parc olympique. Accompagnés de deux équipes de vidéo, dont une du Saguenay-Lac-Saint-Jean, ils réaliseront deux types de plongeons, synchronisés et javelin, dans lequel Lysanne Richard débutera la figure dans les bras de son partenaire.
« Je vais me retrouver à faire un périlleux arrière et lui un périlleux avant. On part ensemble et on se lâche dans les airs. C’est une manœuvre qu’on fait souvent en spectacle, mais normalement à dix mètres. On veut monter l’exploit à 20 mètres », explique-t-elle avec enthousiasme.
Cette fois, les membres de l’équipe de Zig Zag Sports, une jeune compagnie régionale fondée par Dominic Ménard, Vincent Marquis et Alex Savard, dont le but est le développement des athlètes, seront sur place pour prendre des images qui serviront ensuite de contenu sur les réseaux sociaux. Après son plongeon dans le fjord, ils avaient communiqué avec elle dans le but de développer des projets et celui-ci servira de levier.
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« On souhaite que ce premier projet nous donne des ailes. On va avoir quelque chose à montrer ensuite pour approcher d’autres partenaires », fait valoir Lysanne Richard, annonçant que ses plongeons seront également filmés par un drone de Nicolas Pelletier, d’Optique vidéo.
« On va pouvoir faire quelque chose d’encore plus “flyé” en ayant l’option des caméras fixes, mais aussi du drone, qui va nous suivre de très près », signale-t-elle, mentionnant qu’il est difficile de suivre les plongeurs dans leur descente étant donné leur vitesse en vol. Tout synchroniser demandera donc plusieurs heures d’entraînement.
« C’est un sport qui est tellement spectaculaire et qui a encore besoin d’être connu davantage. Je pense que l’une des façons de répandre ce sport, ce sont les réseaux sociaux. La plupart de mes projets sont liés à créer du contenu parce que ça va nous aider à faire connaître notre sport », explique Lysanne Richard, qui pourra également utiliser le matériel pour ses conférences qu’elle continue à offrir d’une manière virtuelle pour le moment.
+ UNE NOUVELLE ÉTAPE DE SA CARRIÈRE
À 39 ans, Lysanne Richard n’est pas prête pour la retraite, mais entame une nouvelle étape de sa carrière. Au-delà des compétitions, elle est maintenant intéressée par le développement de son sport, ce qui passe par des coups d’éclat.
« J’ai vraiment adoré ma carrière compétitive, mais il y a beaucoup à faire au pays. Je commençais à trouver ça difficile de tout le temps partir et être loin de ma famille. On a tellement de beaux territoires ici. J’ai le goût de bifurquer, d’être plus aventurière qu’athlète de compétition. Ça m’ouvre plein de possibilités. Pour moi, je trouve que les défis sont plus grands. Ce n’est pas juste de faire ton plongeon et essayer d’avoir 10. C’est de faire ton plongeon, mais aussi toute la préparation avant et aussi des choses que tu n’as jamais faites », explique Lysanne Richard, notant que cette nouvelle manière de faire la pousse à être en quête du dépassement de soi, une valeur qu’elle privilégie dans sa vie.
« Je suis en train de trouver une façon encore plus créative de le vivre que quand j’étais dans des compétitions. Je tripe et j’ai le goût de faire tout ça avant d’arrêter », annonce la Saguenéenne qui aimerait notamment plonger d’un hélicoptère, d’une montgolfière et même d’un glacier !
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« Je cherche plein d’endroits inusités et je veux trouver les bons partenaires pour rendre ça réaliste », d’indiquer Lysanne Richard.
Pour le moment, après l’annulation de la saison 2020, les dirigeants du circuit international Red Bull ont fait part aux athlètes de leur intérêt à tenir des compétitions, tout comme ceux de Plongeon Canada.
« S’il se passe quelque chose, ça risque d’être après septembre, mais il n’y a rien de certain encore. Je développe tous mes autres projets, parce que je ne veux pas dépendre de la saison de compétitions. Il y a plein d’affaires que je veux faire. L’an dernier, finalement, j’ai été super occupée même si je n’ai pas fait de compétition. J’ai réalisé des projets et des rêves que je n’aurais pas eu la chance, ni le temps, ni l’énergie, si j’avais été en saison de compétition. Je fais mes plans et s’il s’ajoute des compétitions par la suite, c’est correct », de mentionner Lysanne Richard.