Pour inciter les citoyennes de la région à déposer leur candidature, l’organisme propose d’accompagner les potentielles candidates dans leur réflexion à l’aide de formations et d’ateliers pour mieux les outiller dans leur décision.
« On cherche à encourager les femmes à avoir confiance en elles, indique Isabelle Cousineau, chargée de projet et des communications à AGIR Outaouais. On veut apprendre à les connaître et apprendre avec elles leurs possibilités. Notre job est de leur montrer qu’elles sont vraiment capables de prendre ce défi et de se lancer en politique municipale. »
Selon les chiffres d’AGIR Outaouais, 22 % des mairies de la région ont été remportées par des femmes aux élections municipales de 2017 et 35 % des personnes élues aux conseils municipaux ont été des femmes. Pour atteindre la zone paritaire, il reste encore du chemin à faire, estime Mme Cousineau.
« Malgré le fait qu’on voit une mouvance de femmes qui se lancent en politique municipale, dans les postes de mairie on est encore loin de la zone paritaire, qui se situe entre 40 % et 60 %. En ce moment, au Québec, on est à 18 % de femmes en politique municipale. »
On souhaite qu’elles aient confiance en elles [les femmes] et qu’elles sachent qu’elles ont leur place en politique municipale
Plusieurs facteurs expliqueraient pourquoi les femmes hésitent à se présenter aux élections : le temps et certains mythes entourant la sphère politique en font notamment partie.
« La politique est parfois vue comme un monde d’hommes, un monde rempli de frustrations et d’accrochages par rapport à des enjeux, raconte Mme Cousineau. Ce sont des mythes à déconstruire. La politique peut être un milieu intéressant, très créatif où on est capable d’entrer en contact profond avec nos communautés et de changer les choses. »
« On a vu beaucoup dans le passé où les femmes avaient de la difficulté à prendre ce genre d’emplois avec des horaires un peu plus atypiques à cause de la charge parentale, poursuit-elle. Aujourd’hui, ces rôles sont beaucoup plus partagés entre les hommes et les femmes. Les femmes d’aujourd’hui sont déjà très occupées. »
L’organisme croit d’ailleurs que les hommes ont un rôle important à jouer auprès des femmes qui ont l’intention de faire le saut en politique municipale.
« Encourager les femmes à aller en politique, selon nous, ne doit pas venir seulement des femmes. C’est quelque chose de bénéfique pour tout le monde dans la société. Les hommes ont aussi le rôle de dire qu’ils vont décharger les femmes de telle responsabilité ou alléger leur horaire. »
AGIR Outaouais rêve de voir le nombre de femmes en politique municipale augmenter pour les élections de cet automne. « On souhaite qu’elles aient confiance en elles et qu’elles sachent qu’elles ont leur place en politique municipale », conclut Mme Cousineau.